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Montpellier, Claudie Haigneré : “on m’arrête dans la rue pour me demander si la Terre est ronde”

La fondation Van Allen a invité les anciens astronautes Claudie Haigneré et Michel Tognini pour convaincre les partenaires économiques, nouveaux acteurs de la conquête spatiale, de se lancer à l’assaut des projets spatiaux dont les vols habités constituent un but ultime.

Les histoires d’astronautes sont à la fois drôles et instructives. On s’étonne des conditions dans lesquelles ils conduisent leur mission en apesanteur, loin de la terre, où tout flotte. Les astronautes Claudie Haigneré, ancienne ministre, et Michel Tognini ont des anecdotes plein leurs besaces.

La locomotive Thomas Pesquet

D’autant que les évolutions technologiques des vingt dernières années ont été importantes et décisives, relayant leurs propres expériences à l’époque des balbutiements de la recherche. “Une science en camping” décrit Claudie Haigneré. En plus, la popularité de Thomas Pesquet a instauré un lien très fort avec le public, gourmand des messages instantanés que leur envoie l’astronaute français, et dont les porte-parole de la fondation Van Allen étaient bien incapables à leur époque.

En revanche, Claudie Haigneré a une bonne raison de faire la grimace. Si certains rient des moyens rudimentaires dont elle disposait au cours de ses missions, il semble que des questions qu’on croyait à jamais résolues refont surface. “Au XXe siècle, on ne m’a jamais demandé si la Terre était ronde. au XXIe siècle, on m’arrête dans la rue pour me le demander. Ça m’arrive une fois par mois ” a déclaré l’astronaute.

Quitter la Terre

haignere
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Les deux invités de la fondation Van Allen, dont Claudie Haigneré est la marraine et Michel Tognini un membre du Conseil d’administration, n’ont pas touché le graal : la sortie extra-véhiculaire. Une déception que leurs aventures dans l’espace ont largement atténuée. En effet, ils sont conscients de faire partie d’une élite. “Moins de 600 personnes sont allées en orbite, dont 10% de femmes” rappelle Claudie Haigneré, première femme astronaute française.

Là-haut, à 28 000 kilomètres à l’heure, en orbite autour de la Terre, le temps ne passe pas à la même vitesse. “Je voulais faire une belle photo de la dune du Pilat, raconte Michel Tognini. Une fois que je la distingue je prends la photo, mais je me retrouve en Italie. Au cours de l’orbite suivante, j’ai visé à partir de New York pour avoir Bordeaux et la dune du Pilat.” Les repères changent. C’est pourquoi, entre les expériences à bord de la navette, les astronautes s’imposent deux heures et demie de sport par jour, car en apesanteur on perd de l’os et du muscle à une vitesse incroyable.

Co-habiter dans l’espace

tognini
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Les questions d’hygiène au cours des missions spatiales contiennent aussi leur lot d’histoires insolites. Alors qu’une poche en plastique contenant l’équivalent d’un verre d’eau suffit pour faire sa toilette, shampoing compris, l’utilisation des W.C. est beaucoup plus compliquée que sur Terre. Michel Tognini explique : “Quand on y va, il faut bien mettre les pieds sur les cale-pieds. On saisit deux morceaux de bois en les soulevant et on les met à 90 degrés sur les cuisses pour bien adhérer au siège qu’on a volontairement fait petit pour éviter les fuites. Sur le côté, il y a de la lecture, mais ce n’est pas Paris-Match, c’est la checklist. Elle est très longue mais très importante. Si vous la faites à l’envers cela peut casser les toilettes. Or, si au premier jour d’une mission de trois semaines dans une navette, les toilettes sont cassés par votre faute, les relations d’amitié entre astronautes se dégradent rapidement”.

Les deux astronautes sont fascinés par la faculté d’adaptation du corps humain dans une situation aussi éloignée de son milieu naturel. Pour autant Michel Tognini a cité Constantin Tsiolkovski : “La Terre est le berceau de l’être humain mais on est pas obligé de passer sa vie dans un berceau”. Les vols habités étaient des rêves utopiques il y a peu. Aujourd’hui, leur réalité se dessine à l’appui des progrès fulgurants réalisés ces dernières années. A l’heure du tourisme spatial, on se met à rêver à nouveau de colonie sur la lune et du premier pas de l’homme sur Mars.

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