« Que fait la SEBLI ? » Intervention de Fabrice Mur au Conseil Municipal du 23 Septembre 2014
« Que fait la SEBLI ? » Intervention de Fabrice Mur au Conseil Municipal du 23 Septembre…
« Que fait la SEBLI ? »
Intervention de Fabrice Mur au Conseil Municipal du 23 Septembre 2014
Monsieur le Maire,
Depuis 2002, vous avez décidé de mettre en place un partenariat entre la ville et la Sebli afin de réaliser la réhabilitation immobilière des îlots insalubres de notre cœur de ville. Ce choix s’appuyait sur l’expérience de la Sebli en la matière et sur une aventure réussie par le passé, celle de la réalisation de notre Cap D’Agde par cette société.
Malheureusement, cette belle réussite n’est pas celle que nous vivons avec ce partenariat. Après 11 ans et à quatre ans du terme de ce contrat, le rapport laisse, en effet, apparaître un bilan catastrophique.
En termes d’acquisition, la Sebli a seulement réalisé 35% de l’objectif fixé. Après lecture du plan de trésorerie, nous sommes heureux de savoir qu’en plus de cela, plus aucune acquisition n’aura lieu jusqu’en 2017 et la fin du contrat.
En termes de réhabilitation, seul 4% de la totalité des 800 logements insalubres ont été rénovés. Enfin, en termes de cession, seul 8% de l’objectif initialement prévu au contrat a été effectivement réalisé.
L’année 2013 résume à elle ce constat d’échec :
· Aucune acquisition
· Aucune rénovation engagée et menée par la Sebli
· Et seulement 4 cessions réalisées dont 2 par l’intermédiaire de la CAHM pour un montant de 200 000€….sans cela, nous aurions eu seulement 16 000 € de montant de cession…
La trésorerie de l’opération affiche un découvert de 3 800 000 € HT couvert par une avance de trésorerie de la ville. Ce partenariat nous a déjà coûté 2 273 000 HT en 4 ans et il nous reste encore à verser 2 308 000 HT en 4 ans.
Il faut savoir admettre que le choix qui a été fait lorsque nous avons choisi la Sebli n’a pas été pertinent. D’autres villes du canton en ont eu également pour leurs frais. Il faut se rendre à l’évidence : la Sebli ne s’occupe pas d’Agde. Elle a d’autres projets et ce dossier, si important pour notre ville, ne l’est pas visiblement pour cette société.
Soyons lucide que fait la Sebli sur Agde ? Elle préempte sans poursuivre son action jusqu’à la réhabilitation. Du moment où elle préempte, elle cherche en vain un client qui s’engage à respecter le cahier des charges. En fait, elle agit comme un agent immobilier qui vient parfois même concurrencer les acteurs professionnels déjà présent sur notre ville.
Soyons objectif, ce n’est pas le rôle d’un véritable aménageur ! Oui, elle doit préempter mais ce n’est pas le premier acte de sa mission, elle doit ensuite réhabiliter le bien pour le réaménager afin de proposer un bien rénové attractif aux futurs acquéreurs dans un délai restreint et maitrisé. C’est cela sa véritable mission.
Aujourd’hui cette mission n’est pas remplie, et on se demande même si elle l’a déjà été depuis le début de notre partenariat. C’est un échec cinglant qui a des répercussions directes sur l’état de paupérisation de notre cœur de ville qui s’enfonce chaque jour un peu plus. La reconquête de ce centre-ville passe par plusieurs domaines mais celui de la rénovation immobilière est sans nul doute le plus important.
Il est temps d’arrêter de donner de la confiture aux cochons. Il est temps d’arrêter les frais, il est temps d’agir efficacement. Dans le monde de l’entreprise, lorsqu’un sous-traitant ne remplit pas les objectifs, le partenariat cesse sans contrepartie. Cela évite des dépenses inutiles. Il est temps d’agir ainsi dans ce dossier et de stopper notre partenariat avec la Sebli. Au vue de l’échec cuisant, le motif de la rupture du contrat sera facile à trouver.
Et surtout, les autres solutions existent. Agde n’est pas la seule ville en France dont le centre ancien doit être réhabilité. Il faut donc trouver un partenaire ambitieux parmi ces sociétés d’économies mixtes qui réussissent dans leurs missions. Ou bien, mettre en œuvre une nouvelle mission auprès de notre SEM déjà existante, la Sodéal, qui après modification statutaire, pourrait parfaitement remplir sa mission avec plus de sérieux et de réussite.
Dans tous les cas, la solution trouvée par la suite sera forcément plus efficace que celle que nous subissons à ce jour et nous éviterons ainsi de gaspiller 2 308 000 € sur les deniers du contribuable Agathois.
Fabrice Mur
Conseiller Municipal pour le groupe de conseillers municipaux citoyens et minoritaires