Risques inondations : de nouvelles actions de prévention

Deux ans après son lancement en juillet 2014, la ministre de l’Environnement a proposé…

Deux ans après son lancement en juillet 2014, la ministre de l’Environnement a proposé un bilan des actions conduites dans le cadre de la stratégie nationale de gestion des risques d’inondations. Ségolène Royal a également mis en route de nouvelles actions.

 

Le 18 août dernier, la publication du fascicule Pluies intenses et inondations en Méditerranée : les 8 bons comportements a marqué le lancement d’une campagne de sensibilisation et de prévention portée par la ministre de l’Environnement. A partir de cette action, Ségolène Royal a fait le point sur les mesures mises en place par son ministère et sur les évolutions des actions attendues ces prochaines semaines.

 

Parmi les mesures déjà mises en place…

Des missions d’inspection ont été confiées au Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) et à l’Inspection générale de l’administration (IGA), et des lettres ont été transmises par les ministres de l’Environnement et de l’Intérieur aux préfets pour le retour d’expérience sur les derniers événements. Après les dernières inondations, la ministre a annoncé l’optimisation du réseau de surveillance Vigicrues (voir l’encadré sur les dispositifs : 2 millions d’euros supplémentaires seront alloués dans les douze mois à venir. Ces crédits supplémentaires permettront d’étendre le réseau de mesure à de nouveaux cours d’eau et de moderniser les équipements en place. Dans le même temps, les cartes de zones inondées potentielles servant aux services de secours pour mieux gérer la crise vont être généralisées. Elles permettront de passer de la prévision des crues à la prévision des inondations. Et parce que les fortes crues s’accompagnent généralement de pollutions diverses charriées par les cours d’eau, la ministre a demandé en juin dernier aux agences de l’eau de réaliser des études et d’analyser leurs conséquences pour quantifier l’ampleur de ces pollutions sur les milieux et d’identifier les mesures qui pourraient être prises. Dans le cadre du plan d’action de la stratégie nationale de gestion des risques d’inondation (SNGRI), 14 indicateurs ont été définis à l’échelle nationale pour assurer le suivi de la stratégie nationale. Un état zéro a été présenté à la Commission mixte inondations en décembre 2015. Ces indicateurs seront actualisés chaque année au sein d’un comité de suivi.

 

Vers un PAPI III

Ségolène Royal lancera prochainement la consultation publique du futur cahier des charges PAPI III (programmes d’actions de prévention des inondations). Il vise notamment à mieux intégrer l’impact environne•mental. Ce nouveau cahier des charges renforcera en particulier la prise en compte des enjeux environnementaux, et visera à la réduction de la vulnéra•bilité des enjeux et la recherche de solutions alternatives aux travaux lourds de création ou de confortement d’ouvrages. Parallèlement, les travaux du groupe de travail Activité agricole et espaces naturels de la Commission mixte inondations ont permis d’aboutir à un guide intitulé Prise en compte de l’activité agricole et des espaces naturels dans le cadre de la gestion des risques d’inondation – Volet activité agricole.

 

Un travail national du « mieux bâtir en terrain inondable constructible »

La ministre de l’Environnement lancera en septembre 2016 le second grand prix d’aménagement Mieux bâtir en terrain inondable constructible pour rechercher des solutions innovantes permettant de réduire la vulnérabilité des constructions et des quartiers. Dans le même temps, le cadre d’action de Sendaï pour la réduction des risques de catastrophes 2015-2030 fixe comme quatrième priorité d’améliorer la préparation pour une intervention efficace et pour « faire et reconstruire mieux ». Un travail national sera lancé pour veiller à reconstruire autrement et non à l’identique après un épisode, notamment dans les zones touchées par les derniers événements. Enfin, d’ici fin 2016, les stratégies locales de gestion du risque d’inondation sur les 122 territoires à risque important d’inondation (TRI) seront finalisées dans une association étroite entre l’État, les élus et les différentes parties prenantes. Le référentiel national de vulnérabilité aux inondations constitue un cadre de référence opérationnel, souple et modulable permettant d’aider à la réalisation d’un diagnostic de vulnérabilité d’un territoire. Ce guide identifie également des indicateurs permettant de quantifier des sources de vulnérabilité d’un territoire (nombre de personnes occupant des bâtiments de plain-pied, variation saisonnière de la population…).

(DC – Source : ministère de l’Environnement)

 

Inondations : un emploi sur trois potentiellement exposé

• Touchées par les crues historiques survenues entre fin mai et début juin, 1 358 communes ont été reconnues en état de catastrophe naturelle.

• A des degrés divers, en France, plus de 19 000 communes sont potentiellement soumises au risque d’inondation, qui a fait plus de 200 victimes et généré plus de 20 milliards d’euros de dommages entre 1982 et 2010.

• L’évaluation préliminaire des risques d’inondation (EPRI) réalisée par le ministère de l’Environnement en 2011, à l’échelle du territoire national, révèle que près d’un habitant sur quatre et un emploi sur trois en France sont aujourd’hui potentiellement exposés.

• Sur le territoire national, les dommages annuels moyens causés par les inondations sont évalués entre 650 à 800 millions d’euros. Les inondations de mai et juin 2016 sont ainsi évaluées par la Caisse centrale de réassurance (CCR) à 1,2 milliard d’euros, soit le montant le plus élevé pour un épisode d’inondation depuis l’origine du système « cat nat » en 1982. Ce montant reste néanmoins nettement inférieur au coût d’une crue centennale de la Seine sur l’agglomération parisienne, estimé à près de 40 milliards d’euros.

 

Des dispositifs de surveillance et d’alerte

• La marque Vigicrues lancée en février 2015 regroupe l’ensemble des informations de vigilance et de prévision sur les crues et les inondations pour les 22 000 kilomètres de coursd’eau surveillés par l’État.

• Le programme de renouvellement accéléré et d’extension du réseau des radars hydrométéorologiques, soutenu par le ministère en chargede l’Écologie, a été défini, avec une première tranche engagée fin 2011 (11,9 M€), prolongée jusqu’en 2018, et comprenant six renouvellements et trois extensions.

• Le Service d’avertissement des pluies intenses à l’échelle des communes (Apic) est opérationnel depuis fin 2011 (plus de 7 100 communes abonnées à ce jour) et celui des bulletins téléphonés de vigilance météorologique depuis avril 2012.

• Un nouveau dispositif d’avertissement concernant les crues soudaines est en cours de développement par le Service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations (Schapi) avec Météo France. Il devrait permettre, en cas d’événements soudains, d’alerter les préfets et les maires en temps réel d’événements localisés mais intenses (en particulier sur l’arc méditerranéen).

(DC – Source : ministère de l’Environnement)

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