Collectivités — Sète Agglopôle Méditerranée

Sète Agglopole Méditerranée : retour sur les talents de l’Île de Thau, la suite

En mai et juin derniers, le Conseil Intercommunal de Sécurité et de Prévention de la Délinquance de Sète Agglopôle Méditerranée a organisé en deux rendez-vous les rencontres de l’île de Thau.

Il s’agissait d’organiser des animations dans le quartier et de permettre aux jeunes de rencontrer des anciens, d’échanger avec eux et de participer à diverses activités. Le premier rendez-vous avait permis de découvrir des Talents originaires de l’île de Thau. Cette deuxième édition a fait la part belle aux activités sportives et aux animations dédiées à la jeunesse.

Le Training Camp

Sandrine et Jérôme Narcisse animent et gèrent l’association Training Camp depuis une dizaine d’années : « nous travaillons avec tous les publics de la ville. Notre but, c’est la mixité : des jeunes de tous les quartiers, du centre-ville, de l’île de Thau, de Frontignan… On veut faire quelque chose avec eux. Certains montrent quelque chose à d’autres et vice versa. Cela fait dix ans que nous basons tout sur les échanges. Nous pratiquons les sports de combat dans lesquels la catégorie sociale ne compte pas : sur un ring, ce qui est important, c’est le travail, le sérieux, la combativité. La base de notre enseignement des sports de combat – qui peuvent être ‘violents’ – c’est le respect. Tout part de là. »

Les jeunes qui sont dans l’association trouvent un encadrement attentif, à l’écoute, basé sur le respect. Le parcours scolaire est aussi suivi par les encadrants et les anciens, comme ce jour-là sur l’Île de Thau. Ils encadraient, rencontraient et échangeaient avec les nouveaux autour d’initiations proposées l’après-midi : « Nous leur présentons notre activité, la boxe pieds-poings. On se présente, ils mettent un visage et un nom sur l’association. Pour nous, la boxe est un moyen. C’est un sport qui peut plaire à tout le monde, mais ce n’est pas une finalité. On propose cette activité généralement à des gens un peu toniques, un peu virulents, alors que c’est carrément l’inverse. Nous leur proposons aussi d’autres activités, par exemple le mélange sport de combat et culture (stand-up pour savoir s’exprimer en public, de la danse, du hip-hop… », précise Jérôme.

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Enzo et Ibrahim, respectivement 16 et 18 ans, sont présents pour l’association Training Camp : « cela fait trois ans que je suis à la salle de boxe. Je suis venu car cela me plaisait. Je me suis bien intégré. Je viens tous les jours m’entraîner pour faire des combats. En tant que compétiteur, je suis venu ici pour transmettre ma passion et les valeurs de Training Camp », précise Enzo, qui vit entre Sète et Frontignan. Ibrahim habite le quartier de l’île de Thau. Lui est un ‘nouveau’ : « cela fait un mois et demi deux mois que j’ai rejoint le club de boxe. Jérôme m’a aidé à me trouver et à me sortir de mes galères par ce biais. On vient de m’intégrer auprès des compétiteurs. Ce qui me plaît : les valeurs, le sport en lui-même et le respect. »

Matahi Malizard, 20 ans, est originaire de Tahiti. Il habite Sète depuis vingt ans. « J’ai découvert la boxe à 10 ans. Pour moi, pratiquer avec Training Camp a été très positif : Jérôme et la boxe m’ont aidé à canaliser mon énergie, à gérer mes émotions. J’ai découvert le dépassement de soi, certaines valeurs. Jérôme m’a aidé dans toutes les démarches de ma vie. Je lui dois une fière chandelle ! C’est pour cela qu’aujourd’hui je suis présent pour l’accompagner vers d’autres jeunes. »

Matahi Malizard est animateur au Centre de Loisirs de la Police nationale et travaille comme entraîneur aux côtés de Jérôme. Il passe un brevet de moniteur fédéral et suit des études pour devenir éducateur sportif : « je concrétise les démarches faites aux côtés de Jérôme, c’est une manière de lui rendre la pareille ». Pour lui, « c’est très important d’être en contact avec ces jeunes, de les voir au centre et de les retrouver à la salle, d’être proche d’eux tout au long de l’année. » Matahi indique : « j’espère que notre démarche d’aujourd’hui va permettre à des jeunes de sortir de chez eux, de faire moins de bêtises, de découvrir ce qui les entoure, s’ouvrir sur les autres et sur le monde. »

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Youssri Belmekki, 21 ans, suit des études en faculté d’économie. Il cible le métier de trader ou analyste financier. « J’ai été pendant longtemps boxeur avec Jérôme. J’ai fait de la compétition. On a fait beaucoup de kickboxing, du full-contact. Dès le début, Jérôme nous a appris surtout l’éducation, le contrôle des notes, le fait de se lever le matin, les bonnes habitudes, le bon comportement. Il m’a réellement aidé. J’ai grandi à la ZUP, et il m’a soutenu et m’a évité de céder aux tentations. Du coup, j’ai de la reconnaissance envers Sandrine et Jérôme et c’est naturellement que je réponds présent quand ils ont besoin que je vienne avec eux, comme aujourd’hui. »

Le rôle du CISPDR

Didier Sanchez travaille comme médiateur : « notre job, c’est d’aller chercher les jeunes pour leur proposer au travers du sport ou au travers de propositions d’emplois de s’élever dans la vie, trouver du boulot, d’être bien dans leur peau. Nous sommes souvent en partenariat avec des associations comme le Training Camp. Cela nous aide à leur inculquer des valeurs de travail, d’honnêteté, toutes les valeurs essentielles dans la vie. Notre travail de création de liens nécessite du temps. Nous travaillons beaucoup par la parole ; il faut que la confiance s’installe. »

Le rôle de la Police municipale

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Pascal Lalèque, de la Police municipale de Sète, est chargé de l’action de prévention routière dans l’ensemble des écoles de la ville, publiques, privées ou associatives : « je développe un continuum éducatif mis en place avec l’Education nationale, la sécurité routière, la préfecture et la prévention routière, l’association départementale. Je travaille en permanence avec l’ensemble des services de la ville avec lesquels je mutualise les moyens. Nous travaillons également avec l’agglomération sur l’ensemble des mobilités et en lien avec la préfecture sur l’accidentologie du bassin de Thau ».

Sur l’opération, un circuit a été installé pour des trottinettes : « c’est un mode de déplacement assez récent. Beaucoup d’articles de lois sont sortis pour réglementer, mais ils sont pas ou peu connus. Nous communiquons sur ces règles pour faire cohabiter tout le monde : les nouvelles générations ne sont pas trop au courant et les anciennes encore moins. Nous essayons de démêler ce conflit intergénérationnel entre les utilisateurs et les non-utilisateurs. Nous sommes là aussi pour réguler tout cela : plus on expliquera la réglementation aux enfants concernant les trottinettes, moins nous aurons de soucis sur ces problématiques », précise Pascal Lalèque. Entre code de la route et arrêtés municipaux, la Police municipale est chargée de faire le lien entre prévention et répression.

Cette présence, ces relations établies avec les jeunes permettent à la Police municipale de créer des liens et d’expliquer leur rôle, de la prévention à la répression. Pascal Lalèque explique : « certains reviennent bien plus tard me voir et me demandent si je me souviens d’eux ! Je vois plus de 1 000 écoliers par an. Ce qui me fait plaisir, c’est qu’on ait pu créer du lien entre les générations, entre les services de sécurité et les élèves, le public, que je rencontre. »

« L’axe de prévention est important. La Ville de Sète s’implique énormément, tout comme l’Agglomération. La preuve en est aujourd’hui avec cette journée. En croisant la sécurité routière et d’autres activités comme l’emploi, l’industrie, les différents partenaires, les liens sont créés. Nous devons être tous ensemble pour réussir à faire baisser l’accidentologie et qu’on arrive à vivre tous ensemble sur la route », conclut le policier municipal.

Le Centre de Loisirs des jeunes de la Police nationale

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Nicolas Giordano est brigadier-chef de police et directeur du centre de loisirs des jeunes de la Police nationale. Présent sur cet événement, le CLJ souhaite « se faire connaître, car notre structure permet d’occuper les enfants pendant les vacances solaires, les mercredis après-midi et les samedis matin, toute l’année. Nous fonctionnons comme un centre de vacances avec des activités sportives, culturelles avec du théâtre par une équipe du cours Florent, des activités nautiques, de l’escrime, du water-polo, de la plongée sous-marine, de la randonnée subaquatique, du paddle, du bateau tracté avec une bouée … Nous allons faire 7 soirées cet été, sur de la prévention : concernant les baignades, les maladies sexuellement transmissibles, les addictions (alcool, drogues, protoxyde d’azote), une nuit aux étoiles sur le fort de Brescou à Agde. » Nicolas Giordano explique : « l’intérêt, c’est d’occuper les enfants. Des enfants qui n’ont rien à faire risquent de faire des bêtises ou de se faire influencer par des grands. C’est notre premier objectif. On fait de la prévention pour ne pas avoir à sanctionner. »

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