Sète : le témoignage des visiteurs du Centre de Rétention Administrative
Le Centre de Rétention Administrative accueille des visites citoyennes, 'un peu comme les visiteurs de prison'. Ces visiteurs partagent leurs observations et alertent.
Cela fait plus de 10 ans que ce groupe de personnes assure des “des visites citoyennes aux personnes enfermées au Centre de rétention administrative de Sète. Nous ne cautionnons pas ces lieux d’enfermement mais nous estimons que ces visites permettent aux personnes retenues des moments d’échange et d’humanité“.
Conditions de rétention
Le groupe précise que ces visites “sont aussi et surtout des moments de vigilance et d’observation du respect des droits, de la dignité de la personne et des conditions de rétention. Les témoignages recueillis sont diffusés, toujours avec l’accord des retenus, souvent même à leur demande expresse, afin de sensibiliser un public plus large sur l’existence de ce lieu de privation de liberté et sur les conditions de vie à l’intérieur“.
Situation ‘inadmissible’ à Sète
Il y a un an, notre rédaction faisait un reportage sur la rénovation de ce Centre de Rétention Administrative en présence du préfet Hugues Moutouh (lire l’article). Récemment, des agressions ont eu lieu au Centre de Sète. Evénements qui ont conduit ce groupe de visiteurs à “exprimer leur profonde indignation et à alerter largement sur la situation inadmissible du centre de Sète. Citons plus particulièrement : l’absence d’eau chaude depuis plus de 2 mois, des violences verbales et physiques de la part des policiers, l’hygiène déplorable des parties communes (sanitaires – pièces de vie – cantine et salle de télé), la difficulté d’accès aux soins médicaux, le refus arbitraire de visites de proches, les entraves au bon déroulement des visites citoyennes, les récents travaux n’ont porté que sur la partie «administrative», les lieux de vie des retenus restant vétustes, ou encore le manque d’activité (une seule télé, petit écran, cour exigüe)“.
Tensions amplifiées
Le collectif des visiteurs, soutenu par beaucoup d’associations locales (Visites Citoyennes, RESF34, La Cimade, LDH, l’ACAT, Rencontres citoyennes, La Pastorale des Migrants, Greenpeace, le 51, DAL, ATTAC, Emmaüs Frontignan, Les Bons Samaritains, l’Association de Défense des Marins Abandonnés, Association Entraide Familiale Protestante, Les Amoureux de la Vie, ADPEP34, Sète Terre d’Accueil) explique que cette “dégradation dont témoignent tant les personnes privées de liberté que les policiers, amplifie la tension à l’intérieur du CRA. Elle provoque de graves incidents tels que agressions entre policiers et retenus et grève de la faim“.
Que font les parlementaires ?
Les Visites Citoyennes ont “d’ores et déjà saisi Madame Dominique Simonnot, Contrôleuse Générale des lieux de privation de liberté, de cette aggravation choquante de la situation. Nous interpellons également les parlementaires locaux (députés et sénateurs) pour leur demander d’exercer véritablement leur devoir de contrôle au titre de leur mandat national“.