SETE - Réaction de Janine LEGER suite aux propos de Myriam ROQUES dans un communiqué du 21 Mai
Dans un communiqué publié le 21 Mai dernier, Madame Myriam Roques se déclare indignée…
Dans un communiqué publié le 21 Mai dernier, Madame Myriam Roques se déclare indignée de la démarche du collectif “Sète terre d'accueil” demandant que la ville de Sète soit candidate à l'accueil des réfugiés.
“Faut-il rappeler aux membres naïfs de ce collectif que le chômage et la pauvreté touchent durement l'Ile Singulière ?” écrit-elle.
Que madame Roques se rassure : conscients au moins autant qu'elle de la précarité qui frappe notre ville, nous en avons fait pour notre part une préoccupation quotidienne en accompagnant concrètement les publics concernés, dans le cadre de nos engagements associatifs respectifs. Aider les uns empêcherait-il donc de tendre la main aux autres ?
“L'installation de migrants crée de graves tensions avec la population, et nuit à l'ordre public”
Vingt trois d'entre eux venus de la jungle de Calais ont été accueillis au Lazaret en 2015. La mobilisation citoyenne autour d'eux a été remarquable et a permis de rassurer ces réfugiés dont la plupart n'osaient pas sortir seuls du centre où ils étaient hébergés. Quelle nuisance ont-ils causé à la population sétoise ?
“Accueillir des migrants représente un danger réel d'infiltration par des djihadistes”.
Pourquoi faire de la personne réfugiée une menace a priori, alors que c'est elle qui fuit le danger, la guerre, la torture, la misère?…. La menace terroriste existe partout dans le monde, mais nous ne pouvons pas refuser d'aider ceux qui en ont besoin sous un tel prétexte. Même si nous savons que le risque zéro n'existe pas, il faut savoir raison garder: non, bien évidemment non, tous les migrants ne sont pas des terroristes. Refuse-t-on de circuler en voiture parce qu'un accident est toujours possible ?
Enfin évoquer “un coût financier et social pour les communes, que les contribuables locaux ne peuvent absorber” révèle une méconnaissance absolue des circulaires émanant du Ministère de l'Intérieur qui précisent dans le Livret d'information envoyé aux Maires que c'est à l'Etat et non aux Communes qu'il appartient d'assumer la prise en charge financière de l'accueil des réfugiés.
Il est par ailleurs tout à fait injuste de laisser nos voisins italiens, dont les racines sont si profondément inscrites dans l'histoire de notre ville, assumer seuls l'accueil des migrants que les bateaux de sauvetage déposent sur leurs côtes après les avoir sauvés de la noyade.
Restant à la disposition de Madame Roques pour lui communiquer les informations qui lui manquent concernant cette initiative, je lui concède volontiers que l'on ne peut pas à Sète accueillir toute la misère du monde, mais devant les drames humains qui se jouent tous les jours dans la mer qui baigne nos côtes, il ne serait pas concevable que nous n'en prenions pas notre part.