Supplique du Mont Saint Loup par Jo Cayrol Kulaflieff
Le 16 août 2010 Pour Martine et Francis Arnaud Et pour tous les…
Le 16 août 2010
Pour Martine et Francis Arnaud
Et pour tous les amis du Mont Saint Loup
Supplique du Mont Saint Loup
On a brisé mes pieds, je tiens bon, je bataille.
Jusqu’où va-t-on aller creuser dans mes entrailles?
De mon clair regard fier qui veille sur vos vies,
Je domine la mer. Aujourd’hui, je supplie…
Jusqu’où va-t-on aller avec les pelleteuses
Allez-vous arrêter vos machines fouilleuses
Qui mes arbres inclinent du pin à l’olivier
En brisant leurs racines ? Je suis bien malmené !
J’étais pourtant docile, pauvre volcan éteint.
Je me sens bien fragile. Le combat est-il vain ?
Y aura-t-il demain sur me paisibles flancs
Des oiseaux, des lapins, des écureuils vivants,
Des amandiers en fleurs s’étirant près des vignes
Sur ma terre en couleur où l’olivier domine ?
Une croix blanche et nue s’élève solitaire
Son regard éperdu s’égare sur ma terre
Ravagée et brisée sous béton et ciment,
Terre défigurée tourmentée et souffrant
Je garde tête haute et de mon regard vert,
Je continue et j’ose aujourd’hui comme hier
Dominer cette côte du Cap au Canigou
Et mon vieux sémaphore veille toujours sur vous.
Je suis un vieux volcan qui regarde la mer,
Qui écoute les vents, le chant de l’univers.
Quand la ville s’endort, que la mer apaisée
Scintille un peu encore, quand le temps s’est posé,
Que la nuit sur moi tend sa rivière d’étoiles,
Je rêve nonchalant et je largue les voiles.
ô toi, vieille Cité nommée « La Perle Noire »
De ma Tour des Anglais, je ne cesse de croire
Que nous sommes unis, que tu me tiens la main
Que tu es une amie protégeant mon destin.
Je reste vigilant, bienveillant mais j’ai peur
Qu’une main de géant s’abatte sur mon cœur
Et qu’une main de pierre grimpe jusqu’à mes yeux
Et fige mon regard sur un ciel douloureux.
JO CAYROL KULAFLIEFF