Environnement — Vallée de l'Hérault

Vallée de l'Hérault : "C’est une erreur de penser que la pluie éloigne nos problèmes de sécheresse"

Malgré l'apparence verdoyante résultant des récentes précipitations orageuses, la Vallée de l'Hérault est toujours confrontée à une menace persistante de pénuries d'eau pendant l'été.

“Il est crucial de faire passer le message”

Dans ce contexte préoccupant, les acteurs impliqués dans la gestion de l’eau ont lancé une campagne de sensibilisation pour encourager les habitants à agir. “Nous constatons quotidiennement que certaines personnes pensent que quelques pluies suffisent à résoudre les problèmes de sécheresse, mais la réalité est bien plus complexe. Il est crucial de faire passer ce message”, déclare Olivier Servel, président de la régie des eaux de la Vallée de l’Hérault.

La situation actuelle suscite de profondes inquiétudes parmi les acteurs de la gestion de l’eau. Outre le risque de “niveaux d’eau historiquement bas avant même l’été”, c’est l’incertitude qui les préoccupe. “Nous avançons dans l’obscurité, à l’aveugle”, explique Jérôme Dubost, directeur du service des eaux. “Nos études montrent que les eaux de pluie ne sont pas captées par les ressources, en particulier dans les zones karstiques. De plus, la nature même de ces systèmes karstiques pose problème. Bien qu’ils contiennent de l’eau, ces réservoirs peuvent être rapidement drainés vers des aquifères voisins en raison d’un principe des vases communicants. Nous ne pouvons jamais être certains si le forage nous permettra de récupérer de l’eau ou simplement de la déplacer. Il est donc difficile de déterminer concrètement l’étendue de nos réserves.”

Parmi les 12 sites exploités dans la vallée de l’Hérault, deux d’entre eux – La Boissière et Pouzols – sont particulièrement vulnérables et risquent de connaître une situation critique de sécheresse cet été. “Nous devons être prêts à affronter une période difficile dans ces deux secteurs”, alerte Jérôme Dubost. Selon des seuils prédéfinis, les abonnés seront informés par courrier électronique de la nécessité de réduire leurs prélèvements en eau. Pour deux autres sites, la Source du Pradel à Saint-Bauzille Popian et celle des Fontannilles à Puéchabon, le risque est considéré comme “modéré”.

“Nous demandons aux habitants de faire des efforts”

Face à ces défis, les acteurs de la gestion de l’eau lancent un appel pressant à la population pour adopter des mesures responsables. “Si personne ne fait d’effort cet été, nous nous retrouverons rapidement dans une situation critique”, prévient-il. “Depuis que nous avons pris en charge la gestion il y a six ans, nous avons déjà fait face à trois sécheresses.”

Afin de sensibiliser les habitants à l’importance de leur contribution individuelle dans la préservation de cette ressource vitale, une campagne d’affichage et d’information a été lancée par la Communauté de communes. “Des affiches sont placées dans les commerces et les espaces publics pour rappeler les gestes à adopter”, souligne Gilles Cohen. Parmi ces gestes, on retrouve notamment l’utilisation de récupérateurs d’eau de pluie, la détection et la réparation des fuites, la fermeture des robinets pendant les périodes d’inactivité et la préférence pour les douches plutôt que les bains. Ces gestes écologiques simples sont essentiels pour garantir une gestion efficace de l’eau. “Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour maintenir l’accès à l’eau, mais cela exige que les habitudes changent. Nous demandons aux habitants de faire des efforts, et nous en faisons également. En cinq ans, grâce à nos investissements et à nos travaux, nous avons réduit les pertes d’eau de 20% sur nos réseaux. Aujourd’hui, nous devons travailler tous ensemble”, conclut-il.

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