[VIDEO] Agde / Marseillan : Aurélie et Coralie, les « Boucans Roses » de retour du trophée Roses des Sables

Nous avions rencontré ces aventurières en mars dernier pour recueillir leurs sentiments avant ce périple hors du commun. À leur retour du désert marocain, nous avons eu le plaisir d’interviewer de nouveau les “Boucans” sur leur incroyable aventure.

Pour rappel, le Trophée Roses des Sables est une course d’orientation sans notion de vitesse. L’objectif est de rallier l’étape du jour uniquement à l’aide d’un roadbook et d’une boussole, tout en respectant les différents contrôles de passage. Le Trophée Roses des Sables repose sur la philosophie d’offrir à chaque femme l’opportunité de participer à un événement international à forte dimension humaine. En parallèle, les participantes contribuent à une action solidaire en faveur des enfants du Sud marocain et soutiennent l’association Ruban Rose dédiée aux femmes atteintes du cancer du sein.

Leur aventure a été marquée par des défis, des rencontres et une solidarité exceptionnelle. Elles ont démontré que l’esprit d’équipe et la détermination peuvent surmonter tous les obstacles. Les « Boucans Roses » ont non seulement relevé le défi sportif, mais ont également laissé une empreinte solidaire et humaine dans le désert marocain. Leur retour est salué, et leur histoire inspirante continuera à résonner dans les mémoires.

Quelle a été votre principale motivation pour participer au Trophée Roses des Sables, et comment cette expérience a-t-elle répondu à vos attentes ?

Aurélie Abellaneda et Coralie Beoletto : “À la base, notre principale motivation était de nous engager dans le bénévolat et de faire quelque chose qui nous motive tout en aidant les gens. Nous avions toujours été attirées par les rallyes, et participer au Trophée Roses des Sables nous permettait de combiner ces deux aspects. C’était un véritable défi.“

Pouvez-vous partager un moment marquant ou une anecdote particulière qui a marqué votre aventure dans le désert pendant le Trophée Roses des Sables ?

Aurélie et Coralie : ” Le premier jour, nous avons été directement plongées dans le bain. Nous nous sommes ensablées, et bien que nous voulions utiliser les pelles, cela s’est avéré inutile. Tout était coincé, y compris nos plaques de désensablement. Heureusement, d’autres équipes sont venues à notre rescousse, marquant ainsi le premier jour de solidarité. Le dernier jour, les dernières 48 heures étaient particulièrement marquantes. Nous avions du mal à trouver un contrôle de passage (CPV), et il y avait un endroit où nous étions perdus. J’ai pris l’initiative de partir à pied pour explorer la route. J’étais sceptique, mais j’ai encouragé ma coéquipière à tenter le passage. C’était assez intense, et la roue du 4×4 côté pilote s’est soulevée, mais finalement, nous avons réussi. C’était une situation tendue.“

Quels ont été les plus grands obstacles que vous avez rencontrés pendant le Trophée, et comment les avez-vous surmontés en tant qu’équipe ?

Aurélie et Coralie : ” Le plus grand défi était de trouver les CP (contrôles de passage) et de savoir où nous étions. Parfois, tout allait très vite, et estimer des distances de 200-300 m sur nos roadbooks devenait difficile. Les plateaux désertiques étaient également un enfer, notamment sur une étape de 14 km sans rien autour, pas un arbre, rien du tout. “

Comment décririez-vous la solidarité et l’entraide entre les participantes pendant l’événement ?

Aurélie et Coralie : ” Notre équipe d’une dizaine de personnes était très soudée, et il y avait une forte entraide entre les participantes. C’était vraiment génial. Lorsqu’un 4×4 était en difficulté, nous nous arrêtions pour nous assurer que tout allait bien. Tout le monde nous connaissait car il y avait eu un peu de chaos au début, ce qui avait attiré l’attention. “

Le Trophée Roses des Sables met également l’accent sur la dimension solidaire avec des actions humanitaires. Pouvez-vous partager votre implication dans ces actions et l’impact que cela a eu sur vous ?

Aurélie et Coralie : ” Nous avons rencontré de nombreux enfants dans le désert qui n’avaient rien, même pas d’eau. Ils nous demandaient de l’eau et des stylos quand nous passions. Nous ne nous attendions pas à rencontrer autant d’enfants dans le besoin. En arrivant sur le rallye, nous avions beaucoup de dons dans le 4×4, notamment des colis de cahiers, de stylos et de trousses complets envoyés par l’un de nos sponsors qui nous avait également aidées financièrement. Nous avons tout remis à l’organisation du rallye, pensant que cela serait distribué directement aux enfants sur place. Avec du recul, nous aurions aimé en garder un peu pour pouvoir le donner nous-mêmes aux enfants, car cela a été difficile de ne rien pouvoir leur offrir directement. “

En revenant de cette expérience, comment pensez-vous que le Trophée a influencé votre vision de la vie et vos perspectives personnelles ?

Aurélie et Coralie : “Nous avons désormais l’envie de participer à d’autres aventures, de sortir de notre zone de confort et de découvrir de nouvelles expériences. Le fait de s’aventurer dans l’inconnu et de réaliser que la population locale a peu de ressources, mais vous accueille chaleureusement, a vraiment changé notre perspective sur la vie.“

Quels conseils donneriez-vous à d’autres femmes qui envisagent de participer au Trophée Roses des Sables à l’avenir ?

Aurélie et Coralie : “Il est essentiel de prévoir du matériel à donner aux enfants que vous rencontrez sur le chemin, en particulier de petits stylos. Ces petits gestes signifient énormément pour eux.“

Y a-t-il quelque chose que vous auriez fait différemment ou une leçon que vous avez apprise grâce à cette expérience ?

Aurélie et Coralie : “Cette expérience nous a fait réaliser à quel point nous nous plaignons souvent pour des choses insignifiantes. En voyant la population locale qui vit dans des conditions difficiles, sans toit parfois, on prend conscience de la chance que nous avons. Cela nous a vraiment ouvert les yeux.“

Prévoyez-vous de participer à nouveau ?

Aurélie et Coralie : ” Maintenant que nous avons récupéré, nous avons la tête tournée vers de nouveaux projets, mais nous envisageons certainement de participer à une autre édition du Trophée, peut-être l’année prochaine en 2025. Ce fut une expérience intense qui a demandé beaucoup de travail et d’efforts pour se financer, mais nous pourrions même tenter l’aventure avec nos mères ! “