Culture & Loisirs

2016, une bonne année pour le cinéma d’animation

S’il est encore loin de faire de l’ombre au géant américain, le film d’animation français se porte bien : les publics étranger et français l’apprécient, et la filière, qui se développe, compte à présent environ 5 000 emplois, d’après le bilan du Centre national du cinéma et de l’image animée.

Une année record

2016 a été une année record pour les films d’animation français. D’après le bilan du marché de l’animation en 2016, publié en juin par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), de nombreux indicateurs sont au vert. Pour commencer, dix films ont été lancés en production, contre trois l’année précédente. C’est le cas notamment de Zombillénium, qui a été présenté au Festival d’animation d’Annecy, rendez-vous incontournable du secteur. Egalement des As de la Jungle et de La fameuse invasion de la Sicile par les ours. Autant de lancements qui laissent présager de bonnes années 2017 et 2018, alors que 2016 a déjà été marquée par de beaux succès en matière de films d’animation. Ainsi, Ma Vie de Courgette a comptabilisé 815 000 entrées, et Ballerina 1,8 million. Avant eux, en 2015, Le Petit Prince avait fait encore plus fort, avec 2 millions d’entrées en France et 18 millions à l’étranger.

Le cinéma d’animation français, un Petit Poucet

En dépit de ces succès au box-office, « le cinéma d’animation français reste un Petit Poucet par rapport à son grand concurrent américain », tempère le rapport du CNC. En effet, en 2016, il a comptabilisé 2,8 millions d’entrées en salles, contre 30,1 millions pour les films d’animation américains. Il n’en reste pas moins que le cinéma d’animation français s’exporte bien : c’est le premier genre à l’exportation, devant la fiction. Et il réalise les deux tiers de ses entrées à l’international. Mais sur le territoire national aussi, en 2016, l’engouement du public s’est confirmé, avec 34,0 millions d’entrées. C’est le niveau le plus haut de la décennie, et cela représente 17,6 % des entrées de l’ensemble des films inédits de l’année. Cette part est en croissance par rapport à l’année précédente. Reste que, là aussi, le cinéma américain impose sa suprématie, raflant les huit premières places des films les plus vus, avec en tête Zootopie et Vaiana, la légende du bout du monde, qui ont dépassé les 4 millions de spectateurs chacun.

Des films pour tous les publics

La particularité des films d’animation est qu’ils intéressent tous les types de profils de public. Mais tous n’attirent pas les mêmes spectateurs. Ainsi, en moyenne, le public des films d’animation est composé à 37,3 % d’enfants (3 à 14 ans) et à 39,4 % d’adultes (de 25 à 49 ans). Et si les femmes sont légèrement surreprésentées par rapport aux hommes, c’est en partie parce qu’elles accompagnent les enfants. Par ailleurs, la population des étudiants, lycéens et collégiens, retraités et demandeurs d’emploi représente 54,3 % du public en 2016. Mais tous ne vont pas voir les mêmes films : alors que Ma vie de Courgette de Claude Barras et Ballerina ont vu affluer des personnes de plus de 50 ans, d’autres films, comme Alvin et les Chipmunks, A fond la caisse ou Cigognes et compagnie, ont été visionnés par un public qui comptait plus de 45 % de jeunes de 3 à 14 ans.

Vingt ans après le succès du Roi et l’Oiseau, créé par Paul Grimault et sorti en 1980, c’est à partir des années 2000 que le cinéma d’animation français a connu un essor et s’est taillé une place à l’international, notamment avec Les Triplettes de Belleville, de Sylvain Chomet (2003), suivi, quatre ans plus tard, par Persepolis, de Vincent Paronnaud et Marjane Satrapi.

1 000 emplois créés dans le secteur et 200 entreprises innovantes

Avec le temps, l’enjeu est devenu économique : ces dix dernières années, d’après le CNC, 1 000 emplois ont été créés dans ce secteur, qui en compte à présent environ 5 500, dont 80 % d’intermittents. « C’est un secteur dynamique, en pleine croissance. (…) Ce sont près de 200 entreprises innovantes qui recrutent de très nombreux jeunes », précisait Frédérique Bredin, présidente du Centre national du cinéma et de l’image animée, dans un communiqué du 8 juin dernier.

Anne DAUBREE

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