Faits divers

PEZENAS - La Retirada porteuse d’Histoire, de valeurs et d’enseignements

Ouverte par la Chorale des Sans, la conférence sur la Retirada a tenu les…

Ouverte par la Chorale des Sans, la conférence sur la Retirada a tenu les objectifs présentés en introduction par Armand Rivière, « ceux qui font de l’éducation populaire un maillon indispensable pour transmettre une histoire et nous éclairer pour le présent et l’avenir surtout quand l’actualité nous appelle à réfléchir avant de surréagir ». Le manque de chaises et l’exiguïté de la salle, tant le public y est venu en nombre, n’ont pas dérouté un auditoire resté attentif aux présentations et explications de Patrick Béziat. Avec la pédagogie du professeur d’histoire-géographie qu’il a été et la passion citoyenne qui est la sienne, il a deux heures durant conté la Retirada, histoire commune à la France et à l’Espagne et qui a particulièrement marqué l’Occitanie et l’Hérault.

 

De l’accueil chaleureux et solidaire que les populations locales ont accordé aux civils fuyant la guerre civile et aux blessés au traitement indigne qui a été réservé aux militaires traversant les Pyrénées et parqués sur les plages puis dans des camps de concentration (selon la terminologie employée avant la second guerre mondiale), le conférencier n’a éludé aucun des aspects de la Retirada. Il en a été de même lorsqu’il a décrit l’espoir que les Républicains espagnols mettaient en la République française dont ils voulaient que leur nation soit la sœur. Nos idéaux républicains les inspiraient et il a rappelé la frilosité, et parfois le mépris et l’agressivité, dont ont pu faire preuve les gouvernants français pour les miliciens espagnols. En effet, il aura fallu le besoin de main d’œuvre agricole, viticole, industrielle et militaire pour que les camps d’internement commencent à s’entrouvrir.

A chaque moment de son exposé, il a tenu à rappeler le contexte de la fin des années 30, tant économique que politique, pour que les faits puissent être analysés avec objectivité.

 

Habitant de Capestang et ancien enseignant  du Lycée Henri IV à Béziers, Patrick Béziat a permis à son propos de s’orienter sur la Retirada dans l’Hérault et le biterrois. Ainsi, il a évoqué le camp-refuge basque ouvert à Pézenas après que le gouvernement basque en exil ait pris l’attache de Jean Bène, Maire S.F.I.O de Pézenas, et trouvé une location à Pézenas. Ouvert rue Victor Hugo et initialement prévu pour héberger 200 réfugiés, il en aura accueilli près du double. Il a aussi cité l’exemple de l’attitude du Conseil municipal de Cazouls-lès-Béziers réfractaire à l’accueil de réfugiés. Pour autant, dans notre région, la majorité de la population a réservé un accueil solidaire aux civils réfugiés en France même, il convient de le préciser, s’il ne fut pas totalement unanime.

 

Pour conclure son propos, il a constaté que les Républicains espagnols ont été les maltraités de l’Histoire car la dictature a sévi en Espagne jusqu’en  1975 et n’a pas été remplacée par une République, que l’engagement des Républicains espagnols dans la résistance et dans la libération de la France a été tue tout comme a été passé sous silence pendant plus de 50 ans l’accueil qui leur a été réservé dans notre pays. Mais, depuis les années 80 et de manière crescendo, le besoin de mémoire s’exprime et les rendez-vous se multiplient car un passé que l’on refoule remonte toujours à la surface. D’ailleurs, le rendez-vous proposé par « Osons Pézenas ! » ce 18 avril 2019 s’inscrivait bel et bien dans une commémoration légitime et dans une volonté de transmission de la mémoire afin que l’Histoire ne se répète pas et que les bégaiements populistes ne prennent pas le pas sur l’altruisme et les valeurs humanistes.

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