Faits divers

MONTPELLIER - Projet Icarus​​​​​​​ : l’aventure extrême en guise de revanche sur la vie...

7 ans, 7 sommets et autant de challenges complémentaires pour une première mondialeQui aurait…

7 ans, 7 sommets et autant de challenges complémentaires pour une première mondiale

Qui aurait misé sur la probabilité que deux hommes, éprouvés par une enfance difficile alternant délinquance, séjour en prison, prises de substances illicites et violences familiales puissent trouver le vrai salut à l’âge adulte ?

C’est pourtant l’heureux sort de Matthieu Bélanger (originaire de Montpellier) et Loury Lag (résidant à Biarritz), deux Français que la vie n’a en rien épargnés. Et ce, grâce à l’aventure, la grande, la vraie, l’extrême, celle qui pousse dans ses derniers retranchements et qui fait se sentir plus que jamais vivant.

Ils ne se connaissaient pas il y a encore 2 ans… Tous deux parcouraient le monde, seuls, à travers les déserts, les glaciers, les montagnes et les océans, à la recherche du défi ultime qui donnerait sens à leur vie. Et puis leurs chemins se sont croisés quand Loury a eu vent du projet fou que Matthieu avait initié début 2017 : faire le tour du monde en sept années, sans véhicule motorisé, en réalisant l’ascension de chacun des sept sommets de la liste de Messner avec, pour chacune des ascensions, l’ajout d’un challenge complémentaire pour constituer une première mondiale.

Génèse et contours du projet Icarus 

En 2016, Matthieu rentre de 5 ans autour du monde pendant lesquels il a, entre autres, traversé l’Océan Pacifique
à la voile, passé 6 mois dans le désert du Nullarbor en Australie et parcouru l’une des dernières calottes glaciaires
d'Amérique du Sud et les îles gelées du Svalbard.
À la recherche d’un projet exceptionnel qui le ferait s’accomplir pleinement, il décide alors d’entreprendre le tour
du monde en réinterprétant à sa manière le mythique défi des « 7 sommets* » de la liste de Messner, en y ajoutant
des difficultés. Le projet Icarus est né.

Les règles du projet sont les suivantes :
1. Pas de véhicule à moteur sur tout le tracé du tour du monde (à l’exception des bateaux dans les ports car
obligatoires). Toute distance parcourue sur le tracé de manière motorisée doit avoir été préalablement parcourue
sans moteur, ou devra l’être avant la fin du projet, afin de valider l’aventure.

2. L’ascension des 7 sommets se fait sans assistance, sans oxygène et sans guide (quand la loi le permet).

3. L’itinéraire entre les sommets doit toujours compter un ou plusieurs challenges complémentaires, afin de
constituer une première mondiale.
En raison de son ampleur, plus de 100 000 km, et du fait qu’il est inenvisageable de partir 7 ans loin de sa famille et notamment de ses enfants en bas âge, le projet est découpé en «chapitres » annuels.

2017 : CHAPITRE 1 « L’ACONCAGUA PAR LE CHAMP DE GLACE NORD DE PATAGONIE »

Depuis qu’il a donné naissance au Projet Icarus, Matthieu se prépare physiquement, techniquement et
financièrement.

Entre octobre et décembre 2017, il traverse à pied et à skis le champ de glace Nord de Patagonie en 3 semaines, en totale autonomie, avec un groupe de 4 autres amis. Puis, il enchaine seul avec plus de 2 500 km à vélo, en remontant vers le Nord à travers la Patagonie chilienne, avant de traverser la cordillère des Andes vers la pampa Argentine et enfin l’Aconcagua (6 962m) qu’il gravit sans guide ni porteur, en solo et totale autonomie.

2018, UNE RENCONTRE QUI VA TOUT CHANGER…

À la fin de l’année 2018, Loury rejoint Matthieu dans le projet suite à un appel passé par ce dernier dans la presse.
Vainqueur d’une émission TV de survie dans un désert d’Afrique du Sud en 2017 et avec déjà de belles expéditions à son palmarès, comme la traversée en solitaire du plus grand glacier d’Europe en Islande ou celle du désert des Bardenas à pied, Loury a un profil pour le moins atypique. Enfant hyperactif, élevé dans un climat de violences physiques et psychologiques, il va tomber dans la délinquance à l’âge de 15 ans.

Dès lors commence une errance le menant à vivre une année dehors, à s’adonner à de multiples drogues -qui le
conduiront à faire deux arrêts cardiaques-, jusqu’à la case prison où il séjournera un peu moins d’un an. Après une
interdiction de sortie du territoire pendant 5 ans, il décide à 25 ans de partir aux États-Unis pour combler son besoin de grands espaces et d’aventure. Il traversera le pays nus pieds avant de rentrer en France et de faire fortune dans
la construction de maisons écologiques. Comme Matthieu, il fonde une famille au retour de son voyage initiatique.
Entre les deux hommes, le courant passe instantanément. « On a eu des vies étonnamment similaires : des
adolescences difficiles marquées par la drogue », explique Matthieu, même s’il convient que son partenaire est plus extrême que lui. Sans doute parce que Loury est porteur du syndrome d’analgésie congénitale, une maladie qui empêche de ressentir la douleur et, de fait, repousse toujours plus loin les limites du corps.

Aujourd’hui, leur complémentarité est évidente, tant sur l’aspect technique que sur la conception du projet. «
C’est devenu notre projet, le tournant de nos vies », résume d’ailleurs Matthieu. Et ensemble, ils ont bien l’intention
de devenir des aventuriers professionnels. « L’exploration est ni plus ni moins qu’une discipline. Nous sommes des
athlètes de haut-niveau, tant sur la préparation que l’alimentation. Nous nous entrainons toute l’année pour partir
parfois 6 mois durant, alors que d’autres le font pour une course de 30 secondes. Notre discipline mériterait d’être
mieux reconnue ! » estime Loury.

2020 : CHAPITRE 2 « LE DENALI PAR LE PASSAGE DU NORD-OUEST »

À partir du 25 février, Matthieu et Loury parcourront, par des températures allant jusqu’à -50° et avec plus de 90
kg sur le dos, plus de 3 000 km à skis sur la mer gelée du fameux et redoutable passage du Nord-Ouest, de la côte
Atlantique jusqu’à la côte Nord de l’Alaska. Seulement 3 personnes au monde, dont Mike Horn, ont réalisé cette
traversée à skis à ce jour.

Le temps leur sera compté car, outre le fait qu’ils souhaitent battre le record de Mike Horn, ce sera la pleine
période de la fonte des glaces. S’ils n’arrivent pas à temps, l’eau prendra le dessus. Et le challenge sera d’autant
plus compliqué qu’ils devront lutter contre les vents contraires. Arrivés sur la côte Nord de l’Alaska, ils récupèreront
des vélos avec lesquels ils rejoindront le Denali (6 190 m) quelques 1 350 km plus au Sud.

L’ascension du Denali se fera en traversée par le Nord, par le glacier de Muldrow. Cette voie, qui est celle de la
première ascension historique du sommet le plus haut d’Amérique du Nord, est aujourd’hui délaissée par la
plupart des alpinistes qui s’attaquent au Denali car très difficile d’accès. La descente se fera à skis par la voie
normale du versant Sud-Ouest. L’équipe effectuera le sprint final en rafting le long des rivières descendant des
glaciers du Denali jusqu’à la côte sud de l’Alaska et l’Océan Pacifique. Arrivée prévue début juillet à Anchorage
(AK).

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* À propos des 7 sommets…
Les 7 sommets sont les montagnes les plus élevées de chacun des sept continents. Les gravir est un exploit de l'alpinisme moderne. À l'origine,
c’est une idée de l'Américain Richard Bass, datant des années 1980, mais il existe deux définitions de la liste des sept sommets.
Bass propose une première liste comportant l'Everest en Asie, l'Aconcagua en Amérique du Sud, le Denali en Amérique du Nord, le Kilimandjaro
en Afrique, l'Elbrouz en Europe, le massif Vinson en Antarctique et le mont Kosciuszko en Australie. Lui-même remporte le défi en atteignant
l'Everest le 30 avril 1985.
L'Italien Reinhold Messner propose une seconde liste, remplaçant le mont Kosciuszko par le Puncak Jaya, situé en Nouvelle Guinée. Son défi
est remporté le 7 mai 1986 par Patrick Morrow, devançant Messner de quelques mois.
Du point de vue de la difficulté technique, la liste de Messner est la plus difficile des deux puisque se rendre au Puncak Jaya relève d'une vraie
expédition, tandis qu'atteindre le sommet du mont Kosciuszko est relativement facile.

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