AGGLO BEZIERS - Nos héros du quotidien : Épisode 5
L’Agglo poursuit son tour d’horizon des agents qui continuent à assurer leur mission de…
L’Agglo poursuit son tour d’horizon des agents qui continuent à assurer leur mission de service public en pleine période de crise sanitaire. Rencontre avec les encadrants du service collecte qui ne chôment pas !
Ces agents-là ne sont pas derrière les bennes. Leur terrain à eux, ce sont les bases logistiques, les déchetteries et les centres de traitement des déchets ménagers où ils rencontrent chaque jour leurs équipes. Sans leur travail, il serait difficile d’assurer la prise en charge des ordures ménagères sur cinq communes de l’Agglo : Béziers, Sauvian, Sérignan, Valras-Plage et Villeneuve-lès-Béziers.
Eux, ce sont les encadrants du service collecte. Depuis le début de la crise sanitaire, il a fallu tout réorganiser. Leur présence physique au bureau en premier lieu : « Afin de limiter les risques de contamination, nous avons mis en place une présence physique à tour de rôle dans les locaux de l’Agglo, explique Philippe Donnadieu, directeur de la Transition énergétique et de la gestion des déchets. Il y a toujours deux à quatre personnes de l’équipe présentes toute la semaine car il faut maintenir le contact avec les agents de maîtrise. Le reste du temps, les encadrants font du télétravail. »
Pour sa part, il y est tous les jours. Lui qui a connu dans son passé professionnel, d’autres situations de crises (inondations, incendies, grèves nationales des routiers, des agriculteurs, etc.), se sert d’ailleurs d’un plan – jamais mis en œuvre – à l’époque de l’épidémie de H1N1, pour cette pandémie de Covid-19.
Vincent Hermel lui, est coordinateur pour les communes du Sud. Il s’occupe, comme son collègue pour le secteur de Béziers, Alain Durand, de transmettre les contrats ou les équipements des agents, les commandes de masques, ou de produits désinfectants pour les camions par exemple. « Il faut que nos agents de collecte disposent de tous les moyens nécessaires pour travailler dans les conditions les plus sécurisées du point de vue sanitaire. Ils ont suffisamment de vêtements pour se changer tous les jours, nous avons même commandé de gants supplémentaires. » Des horaires de prises de service décalées ont également été mis en place afin qu’il n’y ait que deux ou trois équipes qui se croisent. Et la fin de service a été fixée à 20h pour respecter le couvre-feu.
Réorganisation des tournées
Cette crise sanitaire a de nombreux impacts sur leur service : un planning à ajuster en fonction des absences (garde d’enfants, maladies chroniques, etc.), des fermetures des déchetteries ((ré-ouvertes depuis pour les professionnels et les dépôts de végétaux), la suspension des marchés de plein air… « Nous avons dû réorganiser les tournées et nous le ferons encore », commente Philippe Donnadieu.
Et pour cause, en avril, prolongation du confinement oblige, les communes du Sud n’auront pas à gérer l’afflux de touristes et donc l’augmentation du volume de déchets à collecter et traiter : « Une baisse de 10 % est enregistrée depuis la deuxième semaine de mars, analyse Vincent Hermel, alors que d’habitude, ces chiffres grimpent en flèche dès début avril ! ». A Béziers aussi, Alain Durand note : « Nous allions entrer en plein pic d’activité avec la fin de la trêve hivernale et des expulsions. Comme cette trêve est reportée, le volume des encombrants n’augmentera que plus tard. »
Le principal problème à l’heure actuelle ? « L’incivisme sur certains secteurs de Béziers et, à moindre échelle, sur les communes du Sud, déplore Stephan Marty, chef du service. Certains profitent de la situation pour se débarrasser de tout ce qui les gêne à la maison, d’où des sacs à même le sol, des dépôts sauvages, etc. Par peur d’attraper le Covid- 19, ces personnes ne veulent plus toucher les couvercles des bacs déchets ou les bornes des conteneurs enterrés alors qu’ils sont lavés et désinfectés régulièrement. Nous nous retrouvons avec des bacs roulants et des conteneurs enterrés à moitié pleins et des sacs au sol.»
Rappelons donc qu’il n’y a aucun risque de contamination à jeter son sac dans un bac ou une borne de conteneur enterré dans la mesure où l’on se lave les mains après, ou si l’on porte des gants à usage unique. Par ailleurs, le service de prise de rendez-vous encombrants va reprendre progressivement.
Des équipes soudées et solidaires
En dehors de cet incivisme, le service de la collecte continue à tourner de façon fluide, avec 140 à 150 agents sur le front. « L’ambiance est bonne, assure le directeur. Dans les coups durs, on voit des gens de valeurs qui se serrent les coudes. » Des agents qui ont besoin d’être soutenus. « Cette nouvelle façon de travailler me donne l’occasion d’aller voir davantage mes équipes le matin, se réjouit Philippe Donnadieu. En temps ordinaire, c’est un signe de la main, de loin. Actuellement, nous prenons plus le temps de discuter et d’échanger. Ils se sentent plus soutenus et cela me convient très bien car j’aime travailler au contact des équipes et des gens. »
Ce que confirme Alain Durand : « Il faut continuer à avancer, malgré l’adversité. Il faut rassurer nos agents d’exécution, les écouter. Il faut que chacune de leur demande trouve une réponse immédiate car sans eux, nous ajouterions une pandémie à la pandémie ! »
« Nous n’avons jamais vu des villes à l’arrêt comme cela. C’est une expérience unique à laquelle nous avons l’honneur de participer, s’accordent à dire tous les managers. Nous veillons surtout à préserver la santé de nos agents tout en servant la population. Et cette crise sanitaire sera marquée à jamais dans nos mémoires. » Chapeau les encadrants !