AGDE - Commémoration autour de la Journée des Justes et des Camps d’Agde
Ce dimanche 16 juillet, à 10h45, s’est déroulée la célébration de la journée nationale…
Ce dimanche 16 juillet, à 10h45, s’est déroulée la célébration de la journée nationale des Justes et des Camps d’Agde, en présence du Premier Adjoint et Conseiller Départemental Sébastien Frey, de Robert Craba, Adjoint en charge des Associations Patriotiques, d’une délégation d’élus, de membres du monde combattant et des porte-drapeaux. Après un premier dépôt de gerbe effectué rue des Camps, devant la stèle commémorative des Justes, Sébastien Frey a pris la parole pour s’adresser à l’assemblée présente «Agde est une vieille cité qui a connu des périodes harmonieuses de développement urbain et économique comme celle que nous avons la chance de vivre ensemble aujourd'hui. Agde a dû éprouver aussi l'horreur des heures les plus sombres de l'histoire de notre pays et de l'humanité. Il y a moins de 80 ans, moins que la durée de vie d'un homme, l'ignominie a ravagé une génération de nos semblables et marqué au plus profond d'elle toutes celles qui l'ont suivie. Il revient aux hommes et aux femmes qui aujourd'hui sont épargnés de subir ce que l'être humain peut faire de pire, de ressentir dans toute leur cruauté et de condamner avec toute leur force les actes abominables commis à l'encontre d'hommes, de femmes et d'enfants, au seul motif qu'ils étaient de confession juive. Ces crimes furent d'autant plus atroces qu'ils étaient commandés au nom de convictions barbares érigées en règles officielles. Les 16 et 17 juillet 1942, près de
7 500 personnes, dont 4 000 enfants, sont rassemblées au Vélodrome d'Hiver sur ordre du gouvernement de Vichy. Elles seront pour certaines transférées dans les camps d'internement du Loiret et pour d'autres emmenées à Drancy puis déportées vers l'Est dans les semaines qui suivront.
L'homme est capable du pire. Il nous faut nous rappeler que dans le beau et fier pays que nous aimons, la France, il s'est trouvé des hommes, soumis à l'autorité du Reich hitlérien, pour conduire une politique raciste, xénophobe et antisémite, absolument contraire aux valeurs devenues universelles nées et portées sur notre sol.
L'homme est aussi capable du meilleur. Contrevenir à la politique décidée par le Maréchal Pétain et le gouvernement de Vichy était extrêmement risqué, mais il y eût pourtant durant cette effroyable période, dans toute la France, des hommes et des femmes qui, au péril de leurs existences, tentèrent de sauver la vie de leur prochain. Ces Français ont contribué, aux côtés de tous ceux qui ont combattu les forces de la haine, à sauvegarder l'honneur de notre nation. Ils étaient de toutes les catégories sociales et de toutes les confessions mais ils étaient réunis par dessus tout au nom de la conscience universelle de ce qui est bien et juste pour soustraire des hommes, des femmes et des enfants, aux recherches de la police française et des forces militaires allemandes et pour les arracher au verdict sans appel d'un destin funèbre. Il est impossible de dire combien de Justes ont agi par volonté d'humanité. Il est impossible de dire combien d'hommes, de femmes et d'enfants, ont pu continuer de vivre grâce au courage d'un ami, d'un voisin ou d'un inconnu, qui a placé au dessus de la valeur accordée à sa propre vie celle qu'il a voulu voir conserver à la dignité d'être homme. Il ne peut y avoir de grande nation sans grands hommes, et nous avons l'honneur de vivre dans le pays dont Simone Veil disait en sa qualité de présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah qu'il a été «pendant la guerre celui où l'on fut le plus fraternel».
«Sous la chape de haine et de nuit tombée sur la France dans les années d'Occupation, des lumières, par milliers, refusèrent de s'éteindre. Nommés «Justes Parmi les Nations» ou restés anonyme, des femmes et des hommes, de toutes origines et de toutes conditions, ont sauvé des Juifs des persécutions antisémites et des camps d'extermination. Bravant les risques encourus, ils ont incarné l'honneur de la France, ses valeurs de justice, de tolérance et d'humanité». C'est en ces termes que la Nation rend hommage aux Justes de France. »
Le cortège s’est ensuite dirigé devant la stèle des Camps d’Agde afin de procéder à un ultime dépôt de gerbe, suivie de la traditionnelle Marseillaise reprise en chœur par l’assemblée.