Faits divers — l'Agglo Hérault Méditerranée

Grau d'Agde : ils risquent 20 ans de détention suite à l'enlèvement et à la séquestration d'une quinquagénaire pour lui soutirer de l'argent

L'affaire a ému les habitants en fin de semaine. Jeudi 2 mars, une quinquagénaire a été enlevée et séquestrée dans une villa par 2 individus qui en voulaient à son argent. Elle est heureusement parvenue à échapper à la surveillance de ses geôliers et à s'enfuir…

Illustration : le chemin des Camarines à Agde © Hérault Tribune

Un voleur de voiture qui avoue un kidnapping

Dans la soirée du 2 mars 2022, la police municipale d’Agde a été fort perspicace en retrouvant le voleur d’un véhicule et en le confiant à un équipage de la BAC du commissariat local. Le vol venait d’être signalé par la fille de la propriétaire. Voulant trouver une explication à ce vol, les forces de l’ordre ont interrogé cet homme de 57 ans domicilié en Charente-Maritime. Les aveux de ce quinquagénaire les ont menés sur la piste d’un kidnapping…

En effet, le mis en cause a expliqué avoir enlevé – avec l’aide de son fils de 32 ans, vivant à Agde – la propriétaire du véhicule alors qu’elle allait le garer au sous-sol de sa résidence. Ils avaient ensuite séquestré la pauvre femme dans une villa à proximité, située chemin des Camarines, au Grau d’Agde, à la demande de l’ex-concubin de la victime, dans le but de lui faire rembourser une dette de plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Les policiers du commissariat d’Agde ont immédiatement mis sous surveillance la villa du chemin des Camarines, dans laquelle la victime était séquestrée, bâillonnée et attachée à une chaise. Voyant le fils sortir de la villa, ils l’ont interpellé à 21h. Inspectant la villa, les policiers ont constaté que la victime n’était pas présente, mais que des éléments prouvaient qu’une séquestration avait eu lieu sur place.

Le parquet de Béziers a saisi la DTPJ de Montpellier de la poursuite des investigations conjointement avec le commissariat d’Agde pour des faits d’enlèvement et séquestration.

La victime retrouvée vivante, avec du ruban adhésif autour du cou

Quelques heures plus tard, à minuit, la victime présumée, âgée de 50 ans, a été retrouvée errant dans les rues du Grau d’Agde par les policiers du commissariat d’Agde. Apeurée et tremblante (1 jour d’ITT), encore porteuse autour du cou de ruban adhésif, elle a expliqué avoir été agressée par 2 hommes au visage encagoulés, qui en voulaient à son argent. Comprenant qu’elle ne leur donnerait pas la somme escomptée, les 2 hommes l’auraient embarquée dans sa voiture et l’auraient conduite dans une villa. Bâillonnée et attachée à une chaise, elle aurait été menacée à l’aide d’une visseuse à proximité de son visage.

La quinquagénaire a finalement pu se détacher et s’enfuir après le départ du plus âgé. Selon elle, c’est son ex-compagnon qui aurait commandité son enlèvement et sa séquestration pour récupérer une somme d’argent qu’elle lui avait dérobée.

Le commanditaire et les exécutants mis en examen

Placés en garde à vue, le père et le fils ont reconnu les faits. “Le père souhaite en assumer la responsabilité principale tout en expliquant avoir agi pour rendre service à son ami d’enfance et beau-frère, l’ex-compagnon de la victime”, indique Raphaël Balland, procureur de la République près le tribunal judiciaire de Béziers.

Le commanditaire présumé, un homme de 61 ans domicilié à Florensac (34), a été lui aussi placé en garde à vue. Il a néanmoins nié être impliqué dans l’enlèvement et la séquestration, mais a reconnu que son ex-compagne lui devait quelques milliers d’euros, qu’ils s’étaient quittés en mauvais termes et qu’il en avait parlé à son beau-frère.

Le parquet de Béziers a ordonné la présentation des 3 hommes en fin d’après-midi du 4 mars 2022 devant un magistrat instructeur du tribunal judiciaire de Béziers. Ce dernier les a mis en examen du chef d’enlèvement et séquestration sans libération volontaire, faits criminels leur faisant encourir la peine maximale de vingt ans de réclusion criminelle. Dans la nuit, les 3 hommes déjà connus de la justice ont été placés en détention par le juge des libertés et de la détention, conformément aux réquisitions du parquet.

“Ils demeurent présumés innocents et les investigations se poursuivent désormais sous l’autorité du magistrat instructeur”, explique Raphaël Balland, procureur de la République près le tribunal judiciaire de Béziers..

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