Droit

AGDE - Le centre ville, un atout majeur d'Agde -... Dominique ANTONMATTEI

  Remettre le centre-ville au cœur de l’action municipale     I Diagnostic  Le centre-ville…

 

Remettre le centre-ville au cœur de l’action municipale 

 


 I Diagnostic 

Le centre-ville comporte nombre de sites ayant un intérêt culturel et historique certain, mais une partie de la population y vit dans des conditions difficiles : analphabétisme, scolarisation défaillante des enfants, mariages arrangés de mineures, subsistance par l’assistance ou des emplois municipaux d’une consistance discutable, faute d’encadrement sérieux. La tendance de la municipalité à concentrer les familles difficiles au centre-ville a contribué à créer de fait un ghetto.  

La délinquance est importante : trafic de drogues et de cigarettes, garages et bars clandestins, racket, casses, prostitution, etc., la municipalité fermant les yeux. La police municipale n’intervient que rarement, sans doute sur ordre (certains policiers municipaux le disent explicitement). La mauvaise réputation du quartier fait fuir les Agathois et les touristes qui n’y reviennent pas. Les commerçants, qui doivent endurer les tentatives de racket et aussi la concurrence des grandes surfaces, ferment les uns après les autres. Cette réalité a beau être niée par le maire sortant et passée sous silence par un autre candidat potentiel, elle est incontestable et malheureusement les habitants du quartier le savent bien.

L’urbanisme et la vie sociale sont caractérisés par le non droit : non-respect des règles d’hygiène, branchements sauvages d’électricité, stationnement anarchique des véhicules au mépris de la règlementation, mais sans conséquence en termes de sanctions, etc. La mise en valeur touristique du centre-ville est de ce fait très inférieure à ce qu’elle pourrait être. Quant aux rénovations, au reste peu nombreuses, elles ne débouchent sur aucune commercialisation, en raison du climat d’insécurité. L’implantation de l’école de musique dans la vieille ville n’a pas eu l’effet positif escompté, car chaque concert donne lieu à des perturbations ou vols. S’ajoute à cela l’absence de parkings à proximité, la densité excessive du bâti dans certaines zones et le délitement des services municipaux.

 

Le maire actuel a renoncé, même s’il ne l’affiche pas, à faire vivre le centre historique de la ville et son option implicite est de l’établir de fait au Cayrets. Cette option est partagée par des proches d’un autre candidat potentiel qui l’ont expressément affiché sur Internet, mais au profit d’un autre secteur de la ville, sur le thème : « c’est le Cap qui doit devenir le centre-ville de la commune ».

Nous sommes en total désaccord avec ces positions. Il est illusoire de croire que le Cap, qui restera toujours majoritairement habité pendant une fraction limitée de l’année, puisse jouer le rôle d’un centre-ville. Et aucun autre des quartiers périphériques de la ville n’a cette possibilité, y compris les Cayrets, quartier moderne mais dépourvu de cohérence et de caractère. Dans toutes les villes de France la réalité d’un centre est le produit de la culture et de l’histoire, bref de l’existence d’une âme de la ville, en quelque sorte. On ne peut pas « décider » de changer de centre-ville. C’est bien le centre historique d’Agde qui possède les caractéristiques d’un centre, avec l’atout du nombre d’immeubles et maisons datant du 17ème et 18ème siècle et d’un grand intérêt architectural et esthétique.

II Des orientations fortes pour le renouveau du centre-ville

Les pistes que nous énonçons ici sont de simples orientations, à étudier, discuter et développer éventuellement. Mais nous ne sommes pas des passéistes et nous n’avons donc pas l’illusion que nous pourrons revenir au centre-ville, tel qu’il était il y a cinquante ans. Pour autant, nous pensons que ce quartier peut redevenir moteur pour la ville pour peu qu’on fasse preuve d’imagination et de rigueur.

Voici les orientations sur lesquelles nous travaillons :

1. Promouvoir la mixité sociale au centre-ville et  cesser de tolérer l’occupation de logements insalubres ; en matière de logements sociaux, faire appliquer la loi également sur l’ensemble du territoire de la commune, c’est-à-dire au prorata de la population de chaque quartier.

2. Pour les familles en difficulté restant dans le centre-ville, mettre en oeuvre une action énergique d’alphabétisation des adultes, de scolarisation des plus jeunes, de réinsertion des adolescents versant dans la délinquance, en mobilisant les services sociaux de la municipalité et ceux du conseil général.

3. Réformer la police municipale dans le sens d’une plus grande éthique et de davantage de professionnalisme, préalable à toute amélioration de la situation. Elle doit s’attaquer vraiment aux incivilités et signaler à la police nationale les dealers et autres malfaiteurs, à l’heure actuelle trop souvent dans l’impunité. A cette fin on pourrait étudier la possibilité d’installer le poste de police municipale (supposé être mixte avec la police nationale) davantage au cœur même de la vieille ville et non en bordure de celle-ci. En tout état de cause, il sera mis fin aux passe-droits de toute sorte.

4. La rénovation du bâti du centre-ville doit être sérieusement relancée, après avoir dressé un bilan exhaustif de l’activité et des immeubles possédés par la SEBLI, dont le rôle devra être redéfini. Cet inventaire est d’autant plus nécessaire que la ville a perdu son pouvoir de préemption, faute d’avoir appliqué la loi en matière de logements sociaux. Toute rénovation devra s’accompagner d’échéances précises et de conditions en matière d’hygiène et de sécurité. Il faudra éventuellement aérer  certains secteurs en procédant à l’abattage de quelques blocs d’immeubles n’ayant pas d’intérêt, pour réaliser de petites places ombragées avec des bancs publics. Nous entendons par ailleurs rendre au square Picheire, défiguré par la municipalité actuelle, sa vocation de lieu de distraction des enfants, avec du mobilier urbain approprié.

5. Etudier la possibilité de réimplanter des services municipaux dans la maison du cœur de ville (état-civil, patrimoine, etc.…). Des bureaux d’élus y seront réimplantés, avec des permanences régulières.

6. Aider les commerçants, artisans à s’implanter dans le centre-ville (tout en veillant soigneusement à ne pas déstabiliser les commerces existants) en leur garantissant, pendant une période conséquente, un loyer bas, voire des exonérations de charges sous condition d’adhésion à une charte de qualité définissant des  heures d’ouvertures garanties, l’amabilité de l’accueil et l’harmonisation des devantures et des panneaux. Il conviendra d’étudier la possibilité d’agrandir le parking souterrain sous la place des Halles et implanter sur cette place de manière durable les quelques commerces existant autour d’elle.

7. S’agissant des métiers d’art, en fonction des disponibilités immobilières, il conviendra de les regrouper de façon à créer un point de fixation et d’animation et établir des contrats d’occupation des ateliers plus longs et reconductibles.

8.   Etudier la possibilité de créer une zone franche ou défiscalisée localement. Cette zone pour être efficiente devrait être élargie au-delà du centre historique aux rues Brescou, Jean-Jacques Rousseau et Ernest Renan.

9. Piétonniser complètement le centre historique pendant la saison touristique, en concevant  en périphérie des parkings de délestage ; prévoir un accès au centre-ville par un petit train ou/et un passeur sur l’Hérault, à un tarif limité et remboursable dès le premier achat dans un commerce de la vieille ville. Ces parkings pourraient être implantés dans plusieurs points : emplacement de la Cave coopérative, arrière de la poste, immeuble Capelier etderrière le quai Commandant Reveil. Les choix seront faits après concertation avec la population.

10.   L’itinéraire de découverte du centre-ville devra être revu, en faisant appel à des conférenciers qualifiés maîtrisant les langues étrangères. Les panneaux explicatifs seront plus fournis qu’aujourd’hui et traduits en plusieurs langues étrangères (Anglais, Allemand, Espagnol).

11.   Améliorer l’office du tourisme en le rendant plus convivial par un réaménagement interne ; promouvoir la conception de produits touristiques associant aux plaisirs balnéaires la découverte du patrimoine agathois ainsi que de celui des villages de l’intérieur, pour allonger la saison ; mettre au point des circuits de découverte du centre historique à destination des résidents au Cap d’Agde durant l’été, avec aller et retour en bateau, sur les quais de la vieille ville, avec une exigence de contrôle de l’hygiène et de la qualité des restaurants choisis…

12.   Concevoir une politique d’animation artistique et culturelle liée avec la réalité du passé du centre-ville (passé grec et romain, histoire de la pêche et de la viticulture en Agde, etc.) ; mettre en valeur la spécificité de la culture de la communauté gitane (flamenco).

13   Créer un musée d’archéologie terrestre, car de nombreuses pièces dorment sans être exposées, dans un site du centre-ville (l’hypothèse du centre Capelier mérite d’être explorée).

14.   Rénover la Promenade en liant la modernisation des commerces à l’aide de la municipalité, moyennant la souscription par ces derniers d’une charte de qualité (nourriture liée aux produits locaux, mise en valeur du passé de la ville, qualité du service, harmonisation des devantures).

15.   Requalifier le marché du centre-ville, actuellement d’une qualité inégale, par la fin des passe-droits générateurs de corruption et par une sélection des commerçants y ayant accès sur des critères objectifs, assortie d’un engagement de qualité faisant l’objet d’un suivi effectif.

16.   Dynamiser la maison des savoirs, en l’ouvrant tous les dimanches, en faisant plus de publicité à ses actions et en annonçant suffisamment à l’avance pour les conférences ou manifestations de qualité qui s’y déroulent.

 

 http://dominiqueantonmattei2014.fr/

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