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Agde : les "saucissonneurs" étaient suivis par la police

Les 2 cambrioleurs et un complice ont été condamnés le 26 novembre à des peines de prison de cinq, six et sept ans, avec incarcération immédiate, pour des faits qui remontent à plus de deux ans.

L’affaire remonte au 1er mars 2019. Habillés de noir et cachant leurs visages, deux malfaiteurs, porteurs de brassards “Police”, font irruption dans une villa cossue du Grau d’Agde. Immédiatement, le couple occupant est passé à tabac et ligoté. Les malfrats exigent l’ouverture d’un coffre censé contenir des liquidités mais les victimes indiquent ne pas détenir un tel équipement. Le doute s’installe dans l’esprit des agresseurs d’autant que l’un d’eux, employé dans une collectivité locale, reconnait ses victimes et se rend compte qu’ils se sont trompés de maison. Les deux agresseurs s’enfuient, emportant avec eux un maigre butin.

Les policiers en surveillance

Comble de mal chance pour cette équipe de “saucissonneurs”, ils étaient discrètement suivis depuis le début de la soirée par les policiers du SRPJ de Montpellier qui enquêtaient depuis plusieurs semaines sur cette équipe. Ils étaient convaincus qu’elle allait passer à l’action et leur “flair” a été bien inspiré. Les policiers, restés en surveillance lointaine et discrète depuis la voie publique, constate que la bande de malfrats prend la fuite à peine quelques minutes après avoir irruption dans un domicile. Un peu surpris, ils suivent de manière discrète le véhicule des malfaiteurs tout en essayant de comprendre ce qui a bien pu se passer. Leur doute ne sera que de courte durée puisque le couple agressé vient d’appeler le 17 et que l’agression qui vient de se commettre est diffusée sur les ondes “Police”. Immédiatement, les policiers font le rapprochement et interpellent l’équipe sur Bessan. Le véhicule qu’ils utilisent est signalé volé. Ils découvrent à l’intérieur un pistolet automatique, un fusil de chasse et des talkies-walkies. Problème, il n’y a que deux individus dans la voiture, le 3eme s’étant volatilisé au cours du trajet.

Au cours de leur garde à vue, les deux hommes âgés de 27 et 31 ans restent muets sur l’identité du 3eme individu. Pour autant, leur participation ne peut être remis en cause et ils sont mis en examen pour “participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime, séquestration arbitraire et vol avec arme”. Placés en détention provisoire, les deux hommes sont soumis à plusieurs interrogatoires qui les amènent à se livrer. Ils reconnaissent leur participation aux faits mais expliquent avoir agi sous les instructions du 3ème homme dont il refuse de donner l’identité par peur de représailles. ” Il nous avait dit qu’on allait cambrioler le domicile d’un commerçant en possession d’un coffre contenant beaucoup d’argent en liquide. il devait être parti en vacances mais on s’est retrouvé dans une maison voisine occupée par une couple. On a rapidement compris qu’on s’était trompé d’adresse dans la nuitreconnait l’un des agresseurs devant les enquêteurs.

Le témoignagne d’une compagne

L’enquête connait alors un rebondissement un peu plus d’un an après les faits lorsqu’une femme pousse les portes du SRPJ de Montpellier et demande à parler aux enquêteurs. Elle a des révélations à faire. Elle affirme que le 3eme homme n’est autre que son compagnon avec lequel elle est en instance de séparation. “Je me souviens que la nuit des faits, Il est rentré à la maison au petit matin, plein de boue, et m’a dit ” mes potes se sont fait serrer mais heureusement, ils m’ont déposé juste avant l’intervention des policiers !” déclare la jeune femme.

Le mis en cause âgé de 37 ans est interpellé le 16 juin 2020 par le SRPJ de Montpellier et placé lui aussi en détention provisoire. Employé municipal, il nie son implication et dénonce la tentative de manipulation de son ex avec laquelle il est en conflit. L’instruction aboutit finalement à démontrer l’implication des 3 hommes qui seraient venus en reconnaissance avant de commettre leur méfait.

Placés sous contrôle judiciaire au cours de l’instruction, les trois hommes attendaient leur procès fixé au 26 novembre. Cependant, quelques jours avant l’échéance, le troisième homme s’est rendu coupable de la violation de son contrôle judiciaire. Il a été placé une nouvelle fois en détention. Devant le tribunal, les trois individus n’ont pas dévié de leur axe de défense, adopté dès le départ.

En dépit de cette stratégie, ils ont été reconnus coupables “du chef de vol avec violences ayant entrainé une ITT de moins de 8 jours, aggravé par la réunion, et du chef de séquestration en vue de faciliter la commission d’un délit”.

Les deux cambrioleurs déjà connus de la justice, ont été condamnés à des peines de cinq et six ans d’emprisonnement. Le troisième homme, le commanditaire présumé mais jamais condamné à ce jour, a écopé d’une peine de prison de sept ans.

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