Faits divers

BEZIERS - Discours de Robert MENARD pour la commémoration du combat de Camerone

Vous trouverez ci dessous le discours que Robert Ménard a prononcé ce jour lors…

Vous trouverez ci dessous le discours que Robert Ménard a prononcé ce jour lors de la cérémonie organisée pour la commémoration du combat de Camerone.

Mesdames, Messieurs,

Camerone ! Franchement, ce mot a-t-il encore une signification, un sens pour les jeunes générations ? La réponse est – malheureusement, vous le savez – déjà dans la question !

Je vous le demande : dans quel ouvrage destiné aux écoliers, aux élèves trouve-t-on mention de ce fait d'armes ? Dans quelle œuvre récente, télévisée ou cinématographique, en a-t-on fait l'apologie ?

A une époque où notre histoire militaire est réduite aux récits de souffrances des soldats et aux mutineries de 1917, l’inimaginable résistance de nos légionnaires, au Mexique, il y a 153 ans, paraît aujourd'hui à peine réelle !

L'héroïsme absolu, la défense acharnée du Drapeau, le sens du sacrifice… soyons honnêtes avec nous-mêmes : toutes ces notions nous éloignent de notre présent, confortable, douillet, aseptisant.

Pourtant, ici à Béziers, nous avons décidé, une fois encore, une fois de plus, de ne pas céder à l'air du temps. Oui, nous avons décidé de commémorer nos héros de Camerone, parce que cela nous paraît fondamental.

Redire, rappeler, chaque année, ce terrible récit, revivre ce combat désespéré à un contre trente, en transmettre le sens profond aux petits Français, aux petites Françaises, tout cela a quelque chose de salvateur. Il nous faut à tout prix lutter contre l'oubli organisé, contre la fin programmée de la mémoire, contre cette table-rase qui fait tellement l'affaire des ennemis de la France.

Camerone est un moment fondateur, un chapitre essentiel de notre roman national, un jour de gloire que nous devons préserver comme on préserve un feu mourant alors que le grand hiver approche ! Si nous ne le faisons pas, c'est la mort lente, glacée, qui nous attend.

Je voudrais ajouter que Camerone dit tout du soldat français. De son courage, de son abnégation, de sa force. Camerone dit tout d'une époque de grandeur, de cette France qui relevait la tête un demi-siècle après le tombeau de Waterloo.

Au Mexique, rappelons-le, la France venait défendre une certaine idée de la civilisation, européenne, chrétienne. Cette expédition fut d'ailleurs la dernière intervention armée menée par un pays européen dans ce qui allait devenir la chasse gardée de l'Empire américain.

Dernière épopée outre-Atlantique mais pas pour autant dernier acte de bravoure de nos légionnaires. Camerone eut bien des échos. Et le soldat français continua de susciter l'admiration de tous, y compris de ses adversaires, de Verdun à Bir Hakeïm, de l’Indochine à l’Algérie.

Eh oui, si nous avons décidé cette année de célébrer Camerone le 7 mai, ce n'est pas un hasard. Le 7 mai 1954, Diên Biên Phu tombait, Diên Biên Phu où près de 4.000 de nos légionnaires perpétuèrent la légende face à des forces infiniment supérieures en nombre !

Alors, vive nos légionnaires de Camerone ! Vive notre armée ! Vive notre mémoire ! Vive notre France, éternelle et combattante !
 

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