Béziers : la hausse des violences conjugales met les associations d’accueil au supplice
L’association l’Amicale du nid qui gère le sort des femmes victimes de violences conjugales à Béziers, a profité de la visite du préfet de l’Hérault Hugues Moutouh dans un foyer d’accueil pour crier son manque de moyens.
Des moyens, encore des moyens, toujours des moyens ! Un refrain qui épuise les associations et indique que certaines femmes ne sont pas toujours prises en charge, que la prévention n’est pas assez vigilante pour éviter à beaucoup d’entre elles le calvaire d’être à la fois victimes de violences et d’éprouver l’absence de moyens pour les soutenir.
Faut-il le voir pour le croire ?
Le nombre de femmes victimes de violences conjugales a connu une hausse significative depuis que la crise sanitaire a bouleversé la vie des foyers. Ce fait a été attesté assez vite en 2019. Il a été relayé par les associations comme l’Amicale du nid dans le département de l’Hérault. En visite à Béziers dans un foyer d’accueil de femmes victimes de violences conjugales, le préfet de l’Hérault, le procureur de la République et plusieurs élus ont mesuré l’absence de moyens.
L’association l’Amicale du nid a présenté aux responsables quelques chiffres qui montrent l’augmentation des violences conjugales. 86 personnes (41 femmes et 45 enfants) ont été hébergées en 2021. Elles étaient 63 en 2020. D’autre part, la durée moyenne des séjours est passée à 5 mois en 2021, un mois de plus qu’en 2020. Pour l’association le verdict est simple : il faut doubler la capacité d’hébergement.
Une trentaine de lits
Car à ce jour, le centre offre une solution d’hébergement qui se résume à une vingtaine de lits plus une dizaine répartie dans 4 logements en ville. Pour accueillir et suivre les personnes qui viennent frapper à sa porte, le centre possède plusieurs spécialistes : assistantes sociales, psychologues, éducateurs. Ce dispositif est le fruit d’un financement entre l’Etat et le Département. D’où la demande de moyens supplémentaires adressée aux responsables, conscients d’avoir avec l’Amicale du nid une ressource précieuse pour ces femmes et ces enfants mis en danger.