Culture & Loisirs

Expo "Picasso céramiste et la Méditerranée" à Aubagne

Jusqu'au 13 octobre 2013, la Chapelle des Pénitents noirs d'Aubagne abrite des céramiques réalisées…

Jusqu’au 13 octobre 2013, la Chapelle des Pénitents noirs d’Aubagne abrite des céramiques réalisées par Pablo Picasso dans le sud de la France.

 

Joséphine Matamoros et Bruno Gaudichon, commissaires de cette exposition, expliquent :C’est lors d’une visite promenade pendant la foire de la poterie à Vallauris en 1946, accompagné par Françoise, que Picasso rencontre dans cette ville de tradition potière, Georges et Suzanne Ramié, ce qui déterminera un travail constant jusqu’à la fin des années soixante autour de la céramique. Pour la première fois après la guerre, les potiers de Vallauris montrent leur travail au Nérolium, sorte de grand hall au centre du village, où se mélangent produits régionaux et céramiques. Picasso s’attarde sur le stand des Ramié, arrivés à Vallauris en 1936 et qui, après avoir travaillé sur les formes de céramique locale, s’inscrivent dans une ouverture de renouvellement de la céramique traditionnelle. Lors de son passage sur le stand, comme un amusement, il réalise quelques figurines en terre qu’il modèle à sa manière. L’année d’après, en 1947, Picasso, installé à Golfe-Juan, revient visiter la foire de Vallauris et les Ramié lui montrent les figurines réalisées l’année précédente et qu’ils avaient fait cuire. C’est alors que commence son aventure avec le monde de la céramique. Picasso connaît la céramique depuis sa tendre enfance ; l’Espagne possède plusieurs grands centres dont l’Andalousie, province de naissance de Picasso, et la Catalogne, sa région adoptive. Par ailleurs, jusqu’aux années cinquante, les familles en Espagne cuisinaient dans des récipients de céramique populaire, marmites, « pignates », poêlons…”

Picasso amoureux

Picasso, en revenant sur les rives de la Méditerranée, retrouve également sa culture à travers la mer, le bleu du ciel, le climat, la nourriture très typée sur tout le pourtour de cette mer unificatrice et fondatrice de cultures. Il est heureux, amoureux, et l’Europe entière aspire à la paix, le monde s’ouvre à nouveau et Picasso explorera, sans relâche et jusqu’à sa mort, les grandes thématiques de sa trajectoire artistique. Mais il reviendra aussi vers les chemins qu’il avait commencé à explorer en 1905-1906 dans l’atelier de Paco Durrio, céramiste et joaillier à Paris, autour de la terre cuite. La famille Ramié met à la disposition de Picasso un atelier dans leur très belle fabrique Madoura. S’ensuivront des années de travail en commun avec une grande productivité de la part de cet artiste prolixe.

Détournement de céramique

Picasso loue la villa la Galloise et installe son atelier de peinture et sculpture au Fournas (ancienne usine de parfums), où il mènera son travail de peintre, de sculpteur et de céramiste, de front. C’est avec délectation qu’il revisitera sans complexes et avec une acuité toute particulière la civilisation antique méditerranéenne. Même s’il n’a jamais eu la possibilité de se rendre en Grèce, ses multiples visites au Louvre ont contribué à l’éclairer sur ces sujets, et quelques voyages en Italie complètent cette culture innée qu’il possède profondément ancrée en lui. Il redécouvre la céramique traditionnelle, encore utilisée au quotidien à cette époque, et la détourne de ses fonctions premières, en utilisant les formes comme supports pour leur offrir de nouvelles destinations. C’est ainsi que les « pignates » sont décorées avec des « figures noires », comme les vases antiques, et racontent une histoire, les poêlons pour la cuisson des châtaignes deviennent des masques, les gourdes en terre cuite dénommées «gus» deviennent des insectes bleus. Il détourne également les briques et les moellons brisés qui se transforment en superbes sculptures-céramiques en trois dimensions. Il utilise également les descentes de gouttières sur lesquelles il impose les portraits, soit de Françoise, soit, après le départ en 1953 de cette dernière, ceux de Jacqueline qu’il épouse en 1961.”

 

VM

> Lieu d’exposition : Chapelle des Pénitents Noirs
Les Aires Saint-Michel – 13400 Aubagne – France

Qu'en pensez-vous ?

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Depuis 1973, d’abord sous format magazine, puis via son site, Hérault Tribune informe le public des événements qui se produisent dans le grand Agathois, le Biterrois et le bassin de Thau.

Depuis 1895, l’Hérault Juridique & Economique traite l’économie, le droit et la culture dans son hebdomadaire papier, puis via son site Internet. Il contribue au développement sécurisé de l’économie locale en publiant les annonces légales.