Animaux — Montpellier

Favoriser la réinstallation des oiseaux à Montpellier grâce au Printemps des Hirondelles

Face à l’immobilier actuel, qui ne prend pas souvent en compte les besoins des oiseaux, la Jeune Chambre Economique innove en installant un mobilier qui leur est dédié dans le square Jean-Monnet. Interview d’Anthony Gontier, chargé du projet Printemps des Hirondelles pour la JCE de Montpellier…

Genèse du Printemps des Hirondelles

Anthony Gontier explique : « En tant que membres de la Jeune Chambre Economique de Montpellier, on nous pousse à monter des actions ayant des conséquences positives pour notre territoire. Tout est parti d’un constat : j’ai remarqué qu’il y avait beaucoup plus d’hirondelles à Frontignan qu’à Montpellier. Je me suis demandé ce qu’il se passait sur les populations d’oiseaux en général en ville. Durant deux ans, nous avons mené une grande phase d’enquête et d’analyse ». Le jeune homme explique avoir rassemblé beaucoup d’informations sur le déclin des populations d’oiseaux grâce notamment aux rapports scientifiques sur ce sujet, de plus en plus fréquents, mais aussi de plus en plus pessimistes. Les oiseaux et la nature ont de moins en moins de place en ville.

La tour nichoir avec composteur intégrée installée au Square Jean Monnet à Montpellier dans le cadre du Printemps des Hirondelles
La tour nichoir avec composteur intégrée installée au Square Jean Monnet à Montpellier dans le cadre du Printemps des Hirondelles

Deux projets en un

Le but du projet Printemps des Hirondelles a été de créer un moyen innovant d’intégrer la nature et principalement les oiseaux en ville. « L’idée nous est venue de créer un mobilier urbain, composé d’une tour et d’un composteur, qui remplisse cette fonction. La tour apporte de la hauteur et permet de faire en sorte que les oiseaux puissent nicher à la hauteur dont ils ont besoin, notamment les hirondelles. Le composteur, pour sa part, est une locomotive pédagogique pour les personnes qui habitent autour de ce mobilier urbain. Les familles se regroupent autour de ce service », se félicite Anthony Gontier.
Ce composteur, d’une contenance de 1.200 litres, est un outil pédagogique qui amène à parler des oiseaux. Une affiche placardée à l’intérieur permet de connaître les différents types d’oiseaux susceptibles de nicher dans les 27 nichoirs mis à leur disposition dans et sur la tour : moineaux, hirondelles rustiques, mésanges, hirondelles de fenêtres, rouges-gorges… A l’intérieur ont été positionnés des nids d’hirondelles rustiques car elles sont habituées à nicher à l’intérieur des habitations, des granges, etc. Mais aussi des nids pour semi-cavernicoles, comme les rouges-queues noirs. A l’extérieur sont disposés des nids d’hirondelles de fenêtres sur la couronne haute du mobilier. Une colonie de moineaux pourra également s’installer. Un nid de mésange et un nid de semi-cavernicole (pour les bergeronnettes, par exemple) complètent le dispositif. Quatre gîtes à chauves-souris, que l’on trouve aux 4 orientations de la tour, permettront de savoir comment les petites chauves-souris urbaines viennent s’installer tout au long des saisons, pour nicher, se reproduire ou juste s’abriter pour la nuit, indique Anthony Gontier.

30 % de nos poubelles sont des déchets organiques recyclables, estime Anthony Gontier. D’où l’intérêt de la partie compostage du dispositif. Les riverains du parc Jean-Monnet, et du quartier de la Méditerranée peuvent accéder à ce service et y déposer leurs déchets organiques. Concrètement, une trappe permet de déposer ses déchets organiques humides, et un apport de broyat végétal (déchets secs) est également effectué. Pour obtenir un compost de qualité, il faut en effet 50 % de déchets dits humides et 50 % de déchets secs, détaille Anthony Gontier. Ce n’est qu’ainsi qu’un compost peut maturer correctement. La tour-compostage permet donc de résoudre les problématiques urbaines que sont le compostage et la réintroduction des oiseaux en ville.

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Le square Jean-Monnet, avant une généralisation éventuelle à Montpellier et en France

Ce dispositif innovant a été implanté à Montpellier, dans le square Jean-Monnet, près de la Maison pour tous Voltaire. « Il s’agit d’une place centrale à Montpellier, entre les deux cœurs de ville que sont l’Ecusson et les rives du Lez. De plus, le square Jean-Monnet est un lieu de partage, de culture. On a ici par exemple une aire de jeux pour les enfants. Beaucoup de familles s’y promènent. Notre composteur-nichoir pédagogique s’adresse précisément à ces personnes : adultes, enfants, familles… Nous espérons que les enfants qui auront été mis en présence de ce dispositif deviendront plus tard des citoyens engagés », affirme Anthony Gontier.
Concernant le lieu en lui-même, la fontaine d’eau vive du square Jean-Monnet est très importante pour les oiseaux. Les oiseaux manquent souvent d’eau en ville. Le square dispose également d’un verger biogéré par la mairie de Montpellier. « Il y a ici des fauches tardives et une variété de plantes excellente pour la biodiversité dans son ensemble », ajoute le chargé de projet de la JCE. L’animation du quartier est assurée par la Maison pour Tous Voltaire, et par une forte activité associative, notamment autour de Popavolt (Potager partagé Voltaire du square Jean-Monnet) et de Mare Nostrum, l’association de quartier de la Méditerranée. Ces deux associations s’occuperont de l’entretien quotidien du composteur. Et la Métropole de Montpellier va former des référents de site pour gérer ce compostage.

Cette année, étant donné que l’installation de la tour a été effectuée en même temps que l’arrivée des hirondelles, il y a peu de certitudes que les hirondelles s’installent immédiatement sur le site. Mais l’année prochaine, un système de repasse sera installé. Ce système sonore permettra aux hirondelles de reconnaître ce site comme un site sécurisé. « Nous espérons pouvoir créer la colonie d’hirondelles dès l’année prochaine », conclut Anthony Gontier. Il annonce que d’autres JCE, intéressées par ce dispositif, souhaiteraient le déployer à leur échelle. On souhaite un beau succès national à ce projet né à Montpellier.

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