Evasion — Département Hérault

Hérault : 11 visites pour remonter l'histoire du département

Si le temps, les vents et les eaux ont longtemps été les maîtres des paysages de l’Hérault, l’influence de l’Homme s’est rapidement fait sentir. Certains sites continuent d’offrir une vue sur cette histoire lointaine.

© Jacques Guillaume

De nos jours, c’est surtout l’influence des Romains, des hommes d’église et des viticulteurs qui se lie dans les sentiers, les aménagements et les constructions de l’Hérault. Leurs lignes sont les témoins des choix économiques, politiques et artistiques de la société héraultaise au cours des siècles. 

La via Domitia

Longue de plus de 250 kilomètres, la voie Domitienne est la route romaine la plus ancienne de Gaulle. Aménagée en 118 avant notre ère, elle permettait de relier l’Espagne et l’Italie durant la conquête de la future Narbonnaise par le consul Cnaeus Domitius Ahenobarbus. Aujourd’hui, plusieurs visites permettent d’approcher cet aménagement romain et de marcher dans les pas des centurions. En suivant son tracé, vous rejoindrez également des sites de renom tels que le sentier archéologique Ambrussum, l’Oppidum d’Ensérune ou la villa gallo-romaine de Loupian.

Le site d’Ambrussum (Villetelle)

Situé au cœur d’un environnement protégé, en pleine garrigue, le site d’Ambrussum est un étonnant témoin de l’occupation romaine. Gratuit, le musée présente du mobilier archéologique datant de l’occupation romaine et gauloise de cette ancienne ville gallo-romaine. En préambule ou à l’issue de sa visite, vous pourrez vous aventurer sur le sentier archéologique du site. Ses 15 panneaux ludiques vous permettront d’imaginer le quotidien des habitants de ce carrefour du monde romain et l’influence qu’ils ont eu sur l’édification du territoire.

Le pont du Diable (Saint-Jean-de-Fos)

Construit sur le fleuve Hérault en 873, après un accord entre l’abbé d’Aniane et l’abbé de Gellone (Saint-Guilhem-le-Désert), le pont du Diable est l’un des plus anciens ponts médiévaux de France. La construction, d’architecture romane, doit son nom à une légende très ancienne, qui raconte que le diable aurait œuvré pour empêcher son élaboration. Pour finir les travaux du pont, qui été saccagés chaque nuit, les hommes ont conclu un pacte avec le diable et offert la première âme qui le traverserait. L’intelligence de Guillaume d’Orange, devenu saint Guilhem après sanctification, permit aux hommes de garder leur vie. C’est finalement le chien d’un de ses serviteurs qui remplit le contrat diabolique. Enragé, le Diable tenta de détruire le pont mais celui-ci était devenu indestructible grâce au contrat. Fou de colère, il finit par se jeter par-dessus le pont.

Pont du diable ©Arthur Lansonneur
Pont du diable ©Arthur Lansonneur

L’abbaye de Gellone (Saint-Guilhem-le-Désert)

Édifié au début du IXe siècle, l’abbaye de Gellone est l’un des plus importants foyers spirituels et culturels du sud de la France. Construite sur le chemin de Saint-Jacques, dans un style typique de l’art roman, elle a gagné en renommée après que Saint-Guilhem reçut en don de la part de Charlemagne un morceau de la Vraie croix. Cet objet symbolique est encore visible au sein de l’abbaye, à droite du chœur. Influent jusqu’au XVe siècle, le sanctuaire fut affaibli par les guerres de Religion et démantelé en partie au XIXe siècle. Lors de votre visite, gratuite, vous pourrez découvrir les vestiges de ce joyaux de l’art roman, à savoir le réfectoire du monastère et l’église abbatiale. 

Le pont dit “romain” (Saint-Thibéry)

Les sources divergent quant à l’origine du pont de Saint-Thibéry, vestige d’un autre temps situé sur le fleuve Hérault, à proximité du moulin à bled (« blé » en vieux français). Certains experts racontent que l’ouvrage d’art serait né au Ier siècle pour faciliter le franchissement du fleuve Hérault depuis la via Domitia jusqu’à l’antique oppidum de Cessero, aujourd’hui connue sous le nom de Saint-Thibéry. Les autres affirment que sa construction remonterait au XIIe ou XIIIe siècle. Très fréquenté par les pèlerins, le pont céda sous le poids des eaux après d’importantes crues. Réutilisé à partir de 1536, il est à nouveau frappé par les crues en 1683 et 1904. Elles emportent avec elle une grande partie du vestiges. Aujourd’hui, depuis la rive, on peut observer trois arches sur les neufs présentes à l’origine. 

pont st thibéry ©elodie Greffin
pont st thibéry ©elodie Greffin

L’Ecusson (Montpellier)

Cœur économique et touristique de Montpellier, l’Ecusson attire les pèlerins, les marchands et les visiteurs depuis près de dix siècles. Malgré les années, le centre ancien est resté dans son jus. Si les boulevards qui l’entourent ont aujourd’hui remplacés les fossés médiévaux qui bordaient la muraille principale, il abrite toujours de belles ruelles pittoresques, des dizaines d’hôtels particuliers qui témoignent de la richesse des grands marchands de l’époque et des vestiges de la première enceinte fortifiée tels que la tour de la Babote. En poursuivant vers l’esplanade Charles-de-Gaulle, vous tomberez sur l’ancienne place de l’Œuf, grand rendez-vous des Montpelliérains, aujourd’hui connue dans le monde sous le nom de “Place de la Comédie”.

La cathédrale de Maguelonne (Villeneuve-les-Maguelone)

La presqu’île de Maguelone est une terre ancestrale. Ancien volcan, elle fut occupée dès l’âge de Bronze, en témoignent les quelques vestiges d’habitats retrouvés pendant les campagnes de fouilles. Habitée régulièrement à partir de l’Antiquité, elle a connu son apogée au XIIe et XIIIe siècle, période pendant laquelle sa cathédrale-forteresse sert de siège de l’évêché de Maguelone. Bastion de la papauté en Languedoc, la prestigieuse cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul fut à maintes reprises le refuge des papes de Rome, un passé qui lui a valu d’être classée au titre des monuments historiques dès 1840.

Les 9 écluses de Fonseranes (Béziers)

Aménagées à la fin du XVIIe siècle, lors du chantier du canal du Midi, ces écluses sont un passage obligé pour les amateurs de curiosités et de constructions humaines relevant de l’exploit. Depuis son aménagement, le site aux 9 bassins et 8 écluses permet aux navigateurs et aux touristes de franchir un dénivelé de plus de 21 mètres ! L’histoire de ce passage mythique, inscrit au patrimoine de l’Unesco, vous sera transmise par les discours des guides et un parcours ludique.

écluse de Fonseranes ©Arthur Lansonneur
écluse de Fonseranes ©Arthur Lansonneur

Le Théâtre de la mer (Sète)

Ce temple de la culture, installé en amphithéâtre sur la Méditerranée, accueille chaque année plus de 50 000 festivaliers, séduits par la programmation éclectique et le décor qui se dresse dans le dos des artistes. Bâtie au XVIIe siècle, cette solide fortification faisait autrefois partie d’un ensemble défensif qui permettait aux soldats de défendre la ville et le port. A l’époque, celui qu’on appelait alors le Fort Saint-Pierre fonctionnait en duo avec le Fort Richelieu. Transformé en caserne, en prison et en hôpital, il sera aménagé en théâtre à partir de 1959. 

Le château Laurens (Agde)

Édifiée au croisement du fleuve Hérault et du canal du Midi, l’extravagante Villa Laurens est née de l’esprit de son premier propriétaire, Emmanuel Laurens. Ce riche héritier, passionné d’art et de voyage, s’engage dans une folle entreprise en 1897 lorsqu’il décide de construire un palais singulier sur sa propriété de Belle-Ile. Amoureux du beau, il fait appel à des artistes marqués par le courant Art Nouveau : Eugène Dufour, Léon Cauvy, Eugène Simas… Ruiné en 1938, il vend son domaine en viager et meurt en 1959. Avec les années, la villa se dégrade. Afin de préserver cette merveille du début XXe siècle, la Ville d’Agde décide de l’acquérir en 1994. Depuis, d’importants travaux de réfection et de rénovation ont permis de redonner toute sa splendeur au palais.

Les pyramides de la Grande-Motte

Symboles du littoral héraultais, les pyramides de la Grande-Motte séduisent autant qu’elles choquent. Apparues dans les années 1960, lors de l’aménagement de la station balnéaire, elles sont le fruit de la mission Racine, une impressionnante stratégie urbaine destinée à attirer les touristes sur le littoral du Languedoc-Roussillon. Initié par Charles de Gaulle, le projet est rapidement confié à l’architecte Jean Balladur, qui a “carte blanche” pour dessiner le front de mer. L’homme décide de clasher avec ce qui se fait sur la côte d’Azur et d’oublier les promenades bordées de palmiers et de miser sur la proximité de la plage et des commerces. En matière d’architecture, il souhaite marquer les esprits et sa différence. Il construit alors des immeubles de type ziggourat rappelant les pyramides précolombiennes. En 2010, l’œuvre de Jean Balladur a reçu le label “Patrimoine du XXe siècle”, une récompense attribuée par le ministère de la Culture et de la Communication en raison de la qualité de son urbanisme, son architecture et son aménagement paysager.

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