Environnement — Département Hérault

Hérault : le projet Géoparc “Terre d’Hérault” sort de l’ombre

C’est dans l’antre de la grotte de Clamouse, à Saint-Jean-de-Fos, que les acteurs du projet ont dévoilé les grands enjeux de la candidature de l’Hérault au label Géoparc de l’Unesco. 

Le Département de l’Hérault veut intégrer le club très fermé des “Géoparcs mondiaux Unesco”. En France, seulement 7 sites et paysages géologiques exceptionnels sont labellisés (Haute-Provence, Luberon, Massif de Bauges, Chablais, Monts d’Ardèche, Causses du Quercy et Beaujolais) et deux supplémentaires sont en cours d’évaluation. Si la candidature du Département est retenue, le Géoparc Terre d’Hérault deviendra le dixième site labellisé du pays.

Préserver et promouvoir les richesses géologiques 

Né en 2015, le label “Géoparcs mondiaux Unesco” découle de l’adoption de la Déclaration internationale des droits de la Mémoire de la Terre, en 1991, visant à préserver le patrimoine minéral du monde. De nos jours, la planète compte 177 Géoparcs répartis dans 46 pays différents. En France, 7 sites ont su tirer leur épingle du jeu pour obtenir le label et bénéficier de la protection et de la mise en avant garanties par l’Unesco.

Pour l’association Demain la Terre, à l’initiative du projet de candidature, et le Département de l’Hérault, désormais en charge de le porter devant l’Unesco, le Cœur d’Hérault dispose de suffisamment de trésors pour obtenir une reconnaissance internationale. Lac du Salagou, pic Saint-Loup, vallée de l’Hérault, terres volcaniques, grottes de calcaire… ces sites seraient protégés par la labellisation en cas de réponse positive.

“La quantité et la diversité des sites géologiques du département sont indéniables, explique la conseillère départementale Nicole Morere. Cependant, l’Unesco exige un périmètre précis et continu dans la construction de sa candidature. Nous nous sommes donc restreints au Cœur d’Hérault afin de faciliter la démarche, soit un territoire comprenant les communautés de communes du Lodévois et Larzac, du Clermontais, de la Vallée de l’Hérault et du Grand Orb.”

Les frontières seront repoussées sur plusieurs secteurs afin d’englober des paysages géologiques proches, notamment sur les territoires de la communauté de communes du Minervois au Caroux (Colombières-sur-Orb, Mons-la-Trivalle, Roquebrun, Saint-Martin-de-l’Arçon et Vieussan), de la communauté de communes des Avant-Monts (Causses-et-Veyran et Saint-Nazaire-de-Ladarez) et de la communauté de communes Sud-Hérault (Cessenon-sur-Orb). Au total, le périmètre sélectionné couvre 112 communes pour une superficie de 2 046,41 km².

Conscients que le projet ne permet pas d’intégrer toutes les richesses du patrimoine géologique de l’Hérault, les membres du conseil scientifique en charge du dossier ont suggéré que des “sites satellites” soient partenaires du futur Géoparc Terre d’Hérault. “Au-delà de ce périmètre classé par l’Unesco, le Département valorisera d’autres sites géologiques prodigieux, tels que les terres volcaniques d’Agde, les ponts naturels de Minerve, le pic Saint-Loup ou encore les schistes de Saint-Chinian”, complète-t-elle.

Un projet d’hommes de terrain

L’association gignacoise Demain la Terre, qui s’est donné pour mission d’éduquer les populations à l’environnement, s’est rapidement emparée du sujet. Dès 2015, ses membres ont poursuivi l’ambition de la labellisation, lançant des réunions et des journées d’échanges avec des spécialistes (géologues, hydrogéologues, volcanologues, paléontologues…).

“L’idée de candidater au label Géoparc de l’Unesco vient de l’association Demain la Terre”, rappelle la conseillère départementale. Assez rapidement, ses membres ont compris que l’échelle associative serait insuffisante pour porter et financer ce projet d’ampleur. Le Département a décidé de s’associer et de conduire cette candidature à la labellisation car nous comprenons qu’elle possède des enjeux environnementaux et économiques pour nous et pour les générations futures.”

Accélérer la dynamique géotouristique 

“Ce qui nous motive dans ce projet, c’est l’intérêt général, explique la représentante du Département. Les sites géologiques ont des enjeux scientifiques certes, mais il s’agit aussi et surtout de pédagogie. La jeunesse doit être en contact avec la nature pour mieux la comprendre et mieux en prendre soin. La question du partage et de la connaissance est un sujet essentiel sur lequel nous devons travailler car il s’agit d’un levier de compréhension du monde. Nous devons ouvrir l’antre de la terre à ceux et celles qui se chargeront plus tard de sa protection”.

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