Histoire villageoise
Il était une fois dans un villageAu bord de la méditerranéeUn roiUn roi qui…
Il était une fois dans un village
Au bord de la méditerranée
Un roi
Un roi qui régissait ce village
Depuis temps et temps d’années
Que rien ne pouvait
Prêter à penser
Qu’il puisse un jour
En être détrôné.
Durant toutes ces années
Il avait administré son village
Avec pour seul souci
Le bien être de lui-même
Et de ses amis.
Car ce roi avait bon nombre d’amis
Des princes, des comtes, des marquis
Toute la noblesse pécuniaire du comté
Que certain nommait aussi
La grasse bourgeoisie.
Et tout ce petit monde
Faisait joyeusement leurs affaires
Sans se soucier ou si peu
Du village et de ses habitants.
Le village en son cœur était
Un peu laissé à lui-même
Des charrettes dans tous les sens
Des chevaux déféquant de partout
Des chariots obstruant des ruelles
Mille et mille raison de créer
Au sein du village l’animosité
Des uns envers les autres.
Le roi et ses amis
Bien trop occupés
Par leur propre personne
N’avaient que faire
Des problèmes des villageois
Leur intéressement était
Tellement accès
Sur leur propre intérêt
Qu’ils étaient devenus sourd
À tout autre sujet
Que leur pur privilège.
Et ce qui devait arriver, arriva
Le roi fut détrôné
Et quelqu’un d’autre pris sa place.
Son remplaçant n’était pas un roi
On le disait républicain
Droit, à l’écoute.
Des villageois allaient jusqu’à dire
Qu’il était d’après ce qui se racontait
Humaniste.
Bien entendu le roi déchu
N’admettant pas la réalité des faits
S’accrochait à son trône
En gémissant, en gesticulant
En employant tous les moyens
Pour que ses fesses puissent un jour
Retrouver le contact du velours trônique.
Pour que ce jour puisse
Arriver le plus tôt possible
La grasse bourgeoisie
Avait mise en œuvre
Toute son influence bourgeoise
Afin que le souhait
De l’arrière train du roi
Puisse être entendu.
Mais n’en déplaise
À l’ancien monarque et à ses courtisans
La gestion du village
Ne leurs appartenait plus pour l’instant
Le nouvel administrateur du village avait
Lui bien du travail sur la planche
Les coffres semblaient vides
Et au delà de l’or
Qui n’était plus à sa place
Des remises de dettes
Et des plaintes s’amoncelaient
Sur son bureau.
La belle Farinette avait d’ailleurs expliquée
À plusieurs reprises
Les tracas qu’elle avait subis.
Des hommes vivants sur la côte du village
Comme des robinsons
Avaient eux aussi exprimés
Des faits plus ou moins douteux.
Madame le chat avait sonnée le signal d’alarme
Sur les détritus jetaient dans les rues.
Mademoiselle Esperance avait
Des centaines de lettres
Dans un grand classeur
Bleu-blanc-rouge
Intitulé
Vivre mieux c’est possible.
Il fallait se rendre à l’évidence
Tous ces faits étaient bien vrais
Et peut être même
En dessous de la réalité.
Mademoiselle Marianne disait
La loi de la république a désertée ce village
Il faut qu’elle revienne parmi nous !
Madame Initiative déclarait
Il faut dire aux habitants
La réalité des faits
De la gestion passée de notre village !
Surtout que l’on sait bien
Que par le passé
Bon nombre de mauvaises choses
Pour notre village
Se sont produites concluait Monsieur Citoyen.
Le nouvel administrateur écoutait en silence
Il savait bien les attentes des uns et des autres
Il savait bien qu’il avait en lui
Assez de force et de courage
Pour rendre sa dignité
À son petit village qu’il aimait.
Il voulait le rendre beau
Le rendre fier
Entre la terre et les eaux
Faire un de ces villages
Où on aime se promener
Où on apprécie la sérénité
Où on se pose
Les jours de grande fatigue
Où on regarde la Farinette
De plus en plus belle chantait
En cœur avec Marianne
Les villageois et les villageoises
La douce mélodie Languedocienne
Qui plait tant à ses hôtes.
Il y avait un jour un petit village
Au bord de la méditerranée
Qui avait eu la chance
D’avoir à sa tête un homme juste
Intègre, travaillant pour ses habitants
Et non pas pour lui-même.
Les habitants de ce petit village
Sauront-t-ils sauvegarder
Précieusement cette chance ?
Denis Carnevali