JUSTICE - Pendant le confinement, le tribunal de Béziers continue à juger les affaires les plus graves
Depuis le 16 mars, le tribunal judiciaire de Béziers a limité son activité au…
Depuis le 16 mars, le tribunal judiciaire de Béziers a limité son activité au traitement des urgences et notamment au jugement des personnes poursuivies en comparution immédiate ou pour lesquelles la détention provisoire arrive à son terme.
Ainsi, le 18 mars 2020, le tribunal correctionnel de Béziers a notamment jugé deux procédures en comparution immédiate .
Une affaire de vol avec violences en réunion
Ont été condamnés à 5 ans d'emprisonnement dont 6 mois avec sursis et mise à l'épreuve une femme de 33 ans et à 4 ans d'emprisonnement dont un an avec sursis et mise à l'épreuve un homme de 43 ans pour des faits de vol avec violences commises en réunion. Le soir du réveillon du 31 décembre 2019, à Valras-plage, ils s'étaient introduits avec le visage cagoulé au domicile d'une femme de 88 ans et de sa fille de 61 ans. L'homme les avait attachés avec du scotch pendant que la femme dérobait quelques valeurs et des cartes bleues qu'ils avaient tenté ensuite d'utiliser, en vain, à un distributeur automatique de billets. L'enquête avait été confiée à la brigade des recherches de la compagnie de gendarmerie de Béziers qui réussissait à identifier la voleuse comme étant l'ex compagne du fils de la femme de 61 ans. Au cours de leur garde à vue, les deux mis en cause avaient reconnu les faits, affirmant avoir agi par vengeance dans le cadre d'une mésentente familiale. À l'issue, ils avaient été présentés au parquet de Béziers le 22 janvier 2020 dans le cadre d'une procédure de comparution immédiate et placés en détention provisoire jusqu'à leur jugement.
Un trafic de stupéfiants
A été également condamné à 5 ans d'emprisonnement et interdiction du territoire français pendant 10 ans un couple d'Albanais pour avoir participé à un trafic de stupéfiants dans le cadre d’une procédure diligentée par le commissariat de Béziers après la découverte le 11 juin 2018 de plus de 32 kg d'herbe de cannabis dans un véhicule stationné à Béziers. Les investigations sur le véhicule et notamment des prélèvements ADN avaient conduit à l'interpellation de ce couple qui avait été présenté au parquet de Béziers le 20 novembre 2019 à l'issue de sa garde à vue, afin d'être jugé en comparution immédiate dans le cadre de laquelle tous les deux avaient été placés en détention provisoire jusqu'à leur jugement. Après avoir nié les faits, l'homme âgé de 45 ans a reconnu devant les policiers de Béziers avoir réceptionné et reconditionné ces produits stupéfiants moyennant 6000 €. Sa compagne âgée de 30 ans a nié tout au long de la procédure avoir directement participé à ce trafic. Son avocat a interjeté immédiatement appel de sa condamnation. Tous les deux seront de nouveau jugés dans une autre procédure de trafic de stupéfiants devant le tribunal correctionnel de Montpellier le 5 mai 2020, pour des faits commis postérieurement à ceux jugés par le tribunal correctionnel de Béziers.
Une tentative de meurtre
Par ailleurs, ce jour, vendredi 20 mars 2020, le tribunal correctionnel de Béziers a condamné un homme de 25 ans à 4 ans d'emprisonnement dont 6 mois avec sursis et mise à l'épreuve auxquels s'ajoute 1 an d'emprisonnement en raison de la révocation d'un sursis, pour avoir commis de graves violences à l'encontre du fiancé de sa mère le 22 août 2018 à Béziers. Le mis en cause avait été immédiatement interpellé par les policiers du commissariat de Béziers, placé en garde à vue, puis mis en examen du chef de tentative de meurtre et placé en détention provisoire. Il avait reconnu les faits tout en cherchant à les minimiser, affirmant que la soirée de fiançailles de sa mère avec la victime avait dégénéré en bagarre entre les deux hommes et qu'il s'était surtout défendu. Fortement alcoolisé et sous l'emprise de stupéfiants, il avait frappé le fiancé de sa mère à l'aide d'un hachoir de boucher, le blessant gravement aux avant-bras. Il l’avait également frappé avec divers objets et donné des coups de poings et de pieds, au point de lui faire perdre connaissance avec une ITT de 45 jours. Les faits avaient été finalement qualifiés de violences aggravées (avec arme et en état d'ivresse manifeste), l'intention homicide n'ayant pas été retenue à l'issue de l'instruction.
Les cinq condamnés ont été maintenus en détention.
Par souci de respecter au maximum les règles de confinement, toutes ces personnes ont été jugées à huis clos et au moyen de la visioconférence, depuis leur lieu de détention.