Patrimoine — Lattes

Lattes : Stéphanie Daumas sur la suppression de Sud de France : « Tous les acteurs doivent travailler ensemble, syndicat comme ministère »

L’annonce a fait l’effet d’une bombe dans le monde viticole. Le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Marc Fesneau a communiqué, le 20 juillet, sur la suppression en 2025 de la mention « Sud de France », inscrite sur les bouteilles de vin. La présidente de la Région Occitanie Carole Delga n’a pas caché sa déception, tout en reconnaissant la période difficile que traverse la marque. La directrice du syndicat de l’AOC Languedoc Stéphanie Daumas a partagé son avis sur cette situation délicate.

Quel syndicat représentez-vous ?

Stéphanie Daumas : Je suis la directrice du syndicat des vins de l’AOC Languedoc depuis octobre 2021. Il est le garant de l’appellation « Languedoc », la défend et la promeut tout au long de l’année. Le syndicat travaille en étroite collaboration avec tous les producteurs reliés, de près ou de loin, à cette appellation, allant de porte Nîmes à porte de Collioures. L’appellation « Languedoc » compte aussi 11 dénominations comme « Languedoc-Grès de Montpellier » ou « Languedoc-Pézenas ». 

Comment a été perçue l’annonce du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Marc Fesneau ? Comme une surprise ?

Stéphanie Daumas : Oui et non. Nous avions reçu l’année dernière un courrier du préfet d’Occitanie, mais il ouvrait seulement à une concertation. Il remettait en question la mention « Sud de France » certes, mais il était destiné à chercher des pistes et à trouver des solutions avec tous les acteurs du milieu. En réalité, cette concertation n’a jamais vraiment eu lieu, du moins pas de la façon dont elle avait été imaginée au début. Le préfet avait proposé une initiative visant à créer un groupe de travail entièrement consacré à ce sujet…mais elle n’a jamais abouti.

Quelle est votre position sur la suppression, d’ici la récolte 2025, de la mention « Sud de France » sur l’étiquetage des bouteilles de vin ?

Stéphanie Daumas : Nous essayons de trouver une solution réglementaire assurant l’étiquetage de la marque semi-figurative « Sud de France », associant à la fois un élément figuratif et un élément verbal. « Sud de France » ne doit pas être une mention verbale mais rester comme telle, avec sa typographie si reconnaissable. Elle doit rester comme elle a été pensée et développée par la Région depuis sa création, en 2006, par l’ancien président Georges Frêche.

Pour autant, cette annonce ne doit pas laisser place à un sujet clivant. Au contraire, tous les acteurs doivent travailler ensemble, syndicat comme ministère. Il faut se montrer volontaire. Nous voulons trouver une solution conforme à la réglementation, bien que le syndicat reste attaché à la possibilité d’étiqueter la marque « Sud de France » sur les bouteilles de vin de la région. 

Quels sont vos moyens d’action ?

Stéphanie Daumas : Il y a des possibilités de recours qui faut examiner puis étudier juridiquement. L’objectif est de trouver une solution qui satisfasse tout le monde, tout en respectant notre réglementation sur plusieurs points comme sur la protection de nos appellations.

Nous faisons en sorte de sensibiliser le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, sur le fait que notre « marque ombrelle » (regroupement de gammes de produits commercialisées par une même entreprise) soit toujours d’actualité. C’est en réalité une bannière de rattachement au Languedoc, permettant une forte visibilité hors de la région. C’est un outil de promotion qui a fait ses preuves dans l’exportation. L’impact est, en effet, plus large sur un consommateur lambda qui a tendance à se perdre dans les rayons de supermarché. La marque permet un repérage de qualité.  

Les opérateurs locaux apprécient cette mention pour le rayonnement qu’elle génère. La Région Occitanie a dépensé énormément d’énergie et de ressources pour développer cette marque au fil des années. Il serait dommage de voir ce travail s’arrêter, vis-à-vis de tout ce qui a été entrepris. 

Qu'en pensez-vous ?

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Depuis 1973, d’abord sous format magazine, puis via son site, Hérault Tribune informe le public des événements qui se produisent dans le grand Agathois, le Biterrois et le bassin de Thau.

Depuis 1895, l’Hérault Juridique & Economique traite l’économie, le droit et la culture dans son hebdomadaire papier, puis via son site Internet. Il contribue au développement sécurisé de l’économie locale en publiant les annonces légales.