Le MOCO, hôtel des collections : accueillir et non plus posséder l’art
Le maire de Montpellier Philippe Saurel, le directeur général du MOCO Nicolas Bourriaud, sa présidente Vanessa Bruno, le directeur du projet MOCO pour l’agence PCA Stream Sébastien Truchot et l’artiste Bertrand Lavier ont dévoilé les premières facettes du MOCO le lundi 11 février. (Voir la vidéo de présentation).
Présenté comme l’hôtel destiné à accueillir les collections du monde entier lors d’expositions événements, son inauguration est prévue le 29 juin à 11h00.
On s’en souvient, l’hôtel Montcalm devait d’abord abriter le musée de la présence française en Algérie, puis le Musée de la France en Algérie. Le chantier étant longtemps resté en stand-by, Philippe Saurel avait fait voter la reconversion des lieux en un centre d’art contemporain appelé MOCO pour “Montpellier Contemporain”. L’architecte Philippe Chiambaretta avait donc repris le chantier en mains. Il a réalisé un certain nombre de transformations architecturales, dont une surélévation permettant la conservation des œuvres, pour un coût total supplémentaire estimé à 6 millions d’euros.
Dans le cadre du projet l’Hôtel réenchanté, des artistes ont été invités à intervenir dans le restaurant/bar (Loris Gréaud) et sur la façade côté parc. D’autres ont créé du mobilier dans le parc et dans les zones d’accueil du public.
L’artiste Bertrand Lavier a imaginé une nouvelle philosophie pour le parc Emmanuel-Roblès, le jardin magique : les visiteurs déambuleront parmi des plantations des cinq continents choisies avec le jardinier paysagiste Gilles Clément ; ils pourront, au fil de leur balade, rencontrer les deux tortues, mascottes du parc. Et apprécieront la fontaine L’arroseur arrosé composée d’arrosoirs en zinc galvanisé.
Chaînon central d’un EPCC regroupant le MOCO-hôtel Montcalm, la Panacée et l’Ecole supérieure des Beaux-Arts, le MOCO-hôtel Montcalm est vu comme l’aboutissement d’ « une politique culturelle et sociale ambitieuse ». Un lieu de rencontre, de lien social et d’art comprenant, outre l’espace d’exposition, un restaurant, un bar, une librairie, le parc et une cour événementielle. Vanessa Bruno voit dans le MOCO « un projet généreux, un écosystème de la transmission, de l’enseignement et de la rencontre, de la formation à la collection ».
Le MOCO, hôtel des collections d’art contemporain du monde entier, qu’elles soient privées, publiques ou régionales, livrera à chaque exposition un point de vue sur l’art. L’ère n’étant plus à la possession, comme en témoignent les Airbnb et autres prêts d’outils ou trocs de services, le MOCO ne possédera aucune œuvre. Bertrand Lavier salue cette démarche novatrice. Le lieu accueillera des collections d’œuvres d’art prestigieuses sur 1 282 m2. A commencer par celle de l’entrepreneur japonais Yasuharu Ishikawa pour l’exposition inaugurale qui débutera le 29 juin 2019. Le commissariat sera assuré par Yuko Hasegawa, directrice artistique du musée d’art contemporain de Tokyo. La suivante sera dédiée à une collection publique russe. Le week-end d’ouverture sera gratuit. Les tarifs d’entrée du MOCO sont en cours de réflexion et la gratuité est envisagée pour les demandeurs d’emploi.
En amont de son ouverture, une grande ZAT intitulée 100 artistes dans la ville – en hommage à l’exposition éponyme initiée par le groupe ABC en 1970 – se tiendra du 8 juin au 28 juillet. Annoncée comme « la plus grande exposition à ciel ouvert d’Europe », elle se tiendra « dans des lieux inhabituels » et est conçue comme « un parcours dans la ville ». Elle sera accompagnée d’une rétrospective de Vincent Bioulès au Musée Fabre et de l’exposition La Rue à la Panacée.
Virginie MOREAU
vm.culture@gmail.com
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Site Internet du MOCO : www.moco.art