Innovation — Le Pouget

L’Éco de l’Hérault : Nereus, pionnier du recyclage des eaux usées, arrose les JO de Paris

Implantée dans le parc d’activités des 3 Fontaines du Pouget, l’entreprise Nereus s’est imposée comme une pionnière dans le domaine du recyclage des eaux usées.

Créée en 2013, la société tisse des partenariats stratégiques, avec des laboratoires, des territoires et des investisseurs, dans le but de protéger les ressources, réduire les besoins et protéger l’environnement. Dans quelques mois, c’est aux Jeux olympiques de Paris 2024 qu’elle démontrera au monde sa technologie avant-gardiste. C’est à l’occasion de la visite préfectorale de François-Xavier Lauch, en janvier 2024, que nous sommes retournés au Pouget, au siège de l’entreprise héraultaise, interroger son directeur Emmanuel Trouvé.

Avec quelle ambition avez-vous fondé ?

Emmanuel Trouvé : “A l’origine de Nereus, il y a eu deux volontés : celle de proposer des systèmes décentralisés pour produire de l’eau recyclée et celle d’être un acteur majeur français dans le domaine de la réutilisation de l’eau. Notre ambition était de révolutionner le domaine et c’est cette même ambition qui nous pousse à agir aujourd’hui, en développant une technologie de rupture. Il faut être capable de ne pas rejeter les eaux sans les exploiter, de les réutiliser en boucle fermée, qu’elles proviennent de l’industrie agroalimentaire, de camping, d’élevage… Nos différentes machines répondent aux besoins variés de nos clients, elles ont pour point commun le recyclage des effluents. Et nous ne nous sommes pas trompés, car les récents événements climatiques que nous avons connus dans notre pays motivent beaucoup de professionnels utilisant de l’eau, des collectivités ou encore des promoteurs à prendre désormais en compte sa préservation, qui passe par sa réutilisation.”

C’est important que les représentants de l’Etat viennent à votre rencontre ?

Emmanuel Trouvé : “Tout à fait, parce qu’une partie importante de ce changement sur la gestion de l’eau va se faire dans le domaine public, et donc c’est un essentiel que les représentants de l’État, que ce soit le préfet, la Région ou encore les communautés de communes, puissent se rendre compte de l’émergence de solutions pour une gestion durable de l’eau.”

Est-ce que la législation évolue suffisamment vite ?

Emmanuel Trouvé : “On est content des premiers textes qui sont arrivés fin août 2023 pour permettre de développer la réutilisation ou le recyclage des eaux usées. Il y a encore d’autres textes qui sont attendus pour faciliter les choses dans les bâtiments, que ce soit dans les industries, l’hébergement permanent ou l’hébergement touristique, surtout quand on connaît le poids de l’économie touristique dans notre région.”

Comment expliquez-vous que ce soit si long ?

Emmanuel Trouvé : “Ce qui est difficile, c’est de changer de paradigme et de perdre les repères et les références qu’on a tous. Ça fait 150 ans qu’on est en économie linéaire, on prend l’eau dans la nature une fois, on s’en sert une fois, on fait un traitement selon ce qui nous est demandé et on la restitue à la nature. Aujourd’hui, on est obligé d’apprendre à se servir plusieurs fois de l’eau. La réglementation doit donc permettre à ceux qui émettent les appels d’offres de s’appuyer sur des nouvelles possibilités – ce qui émerge – et les appels d’offres doivent se focaliser plus sur la performance attendue. Il faut une exigence de résultat et non plus une exigence de moyen.”

Vous allez bénéficier d’une mise en lumière exceptionnelle lors des JO de Paris…

Emmanuel Trouvé : “Effectivement, on va aux Jeux Olympiques ! On va y faire deux choses qui comptent. La première, dans un des bâtiments du village des athlètes qui s’appelle le bâtiment ‘Cycle’, c’est un édifice démonstrateur ‘zéro déchet’ dans lequel sera recyclé et réutilisé in situ l’ensemble de ses effluents. On aura même la possibilité de façon expérimentale de montrer qu’on peut les utiliser dans les lave-linge. On est les premiers en France à faire ça ! L’ambition du bâtiment ‘Cycle’ est de tendre vers un recyclage de 90 % des eaux usées et une réduction des consommations d’eau du bâtiment de 60 % tout en limitant les consommations d’énergie. Et puis la deuxième chose qu’on va faire, c’est appliqué ‘Green Bow’, un dispositif innovant concentré sur une centaine d’arbres qui s’appuie sur l’intégration d’une végétalisation par espèces endémiques évapo-transpirantes, une irrigation adaptée aux besoins des plantes, une démoustication 100 % écologique sans insecticide et un prélèvement d’eau usée dans les canalisations sans impact sur le réseau.”

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