Les Arrivistes .. par Annie Roy

Ils sont faciles à reconnaître
A des dizaines de kilomètres.
On les appelle les « parvenus »
Ils veulent en mettre plein la vue,
Ils ne manquent pas une occasion,
De faire leur apparition,
Dans les cocktails et les soirées
Chez des gens qu’ils croient raffinés.
Dans ce milieu de  prétentieux
Où tous, sont des envieux,
Là pour pouvoir se recevoir
Dans une soirée dînatoire,
Un porte monnaie plein de « pognon »
Est la première condition.
Si avant tout, ils se jalousent
Leur premier souci, c’est le « flouze »
« l’artiche », « le pèze »,  « l’oseille », «  le blé »
C’est là leur seule vérité
Mais attention, à toi petit
Ne touche pas à leur « grisbi »…
Ils ont toujours beaucoup d’amis,
Peut-être pas pour toute la vie.
Si l’un d’entre eux a un ennui,
C’est vraiment dommage pour lui,
On lui souhaite bon courage
Et on l’exclu de l’entourage.
Non ils ne sont pas comparables
A tout ce monde de notables.
Mais pour leur ressembler un peu
Il faut savoir jouer le jeu.
C’est sûr cela ne rime à rien,
L’essentiel est d’avoir des biens.
Une résidence secondaire,
Pourquoi pas au bord de la mer,
Pas seulement pour prendre l’air
Mais pour pouvoir en étaler,
Histoire de se rassurer,
De se dire que c’est quand même bien 
A côté de ceux qui n’ont rien.
Comme sujet de conversation
Il faut parler de ses actions,
Pas la « bonne » qui réconforte,
Mais plutôt celle qui rapporte.
Au mur, il y a un faux Monet
Qui a coûté de la « monnaie »
Ils en oublient même la culture,
La peinture, la littérature,
On y écoute pas Mozart
Ce serait vraiment trop ringard,
On n’y lit pas Apollinaire,
Et encore moins Baudelaire.
Ils adorent les jolis vers,
Mais préfèrent lever leurs verres
Faire couler le champagne à flot,
Rêver de paradis fiscaux,
C’est peut-être ça les « bobos » !!!