Les TPE plus touchées par la crise que la moyenne de l’économie
Avec une chute de 9 % de leur activité en 2020, les TPE ont plus pâti de la crise que l’économie dans son ensemble, d’après l’étude FCGA Banque Populaire. Exception, le commerce de détail alimentaire a connu une croissance hors normes.
Des « tops », il y en a fort peu, dans la version 2020 de l’étude annuelle « Les tops et les flops des TPE » de la FCGA, Fédération des centres de gestion agréés, réalisée en partenariat avec le groupe Banque Populaire, et publiée en avril dernier. L’enquête montre que les TPE françaises du commerce, de l’artisanat et des services ont davantage pâti de la crise que les autres entreprises : leur activité a subi une chute de 9 % en 2020, quand le PIB baissait de 8,3 %.
« Fermeture administrative des bars, des restaurants et autres commerces ‘non essentiels’, confinements à répétition, restriction des déplacements, couvre-feux successifs et généralisation du télétravail ont mis un grand coup d’arrêt à l’activité de la plupart des petites entreprises », constate l’étude. Nombre d’entre elles ont vu leur trésorerie plonger dans le rouge, après plusieurs semaines d’inactivité.
Dans le détail, seuls deux des 12 secteurs d’activité analysés enregistrent une progression de leur chiffre d’affaires : les métiers de la santé et, surtout, le commerce de détail alimentaire. Le chiffre d’affaires de ce dernier a augmenté de 3,4 % en 2020, succédant à une hausse de 2,6 % l’année précédente. Et dans cette catégorie, trois professions ont connu des taux de croissance exceptionnels.
Boucherie-charcuterie : + 9,7 %
En tête, l’alimentation générale, favorisée par son caractère de proximité, a enregistré une croissance à deux chiffres (+ 13,3 %). Et le chiffre d’affaires de la boucherie-charcuterie a crû de 9,7 % : elle a vu affluer une nouvelle clientèle âgée entre 35 et 50 ans, d’après la CFBCT, Confédération française de la boucherie-charcuterie-traiteur. La poissonnerie artisanale n’est pas très loin derrière, avec 7,2 % de croissance. Quant aux métiers de la santé, la croissance de leur activité est beaucoup plus modeste : +1,8 % (contre +1,0 % en 2019). De plus, attention à l’effet « en trompe-l’œil » de cette donnée globale, met en garde l’étude. Le chiffre d’affaires de la pharmacie d’officine a augmenté de 1,8 %, mais celui des opticiens s’est effondré (-11,8 %).
Mis à part ces deux secteurs, tous les autres ont vu leur chiffre d’affaires reculer, voire s’écrouler. Les records de baisse ont été, sans surprise, atteints par les cafés, hôtels et restaurants : -20,9 % (contre +1,2 % en 2019). La catégorie a été la « première victime économique de la pandémie ». Fermeture administrative des établissements de restauration, restriction des déplacements et disparition de la clientèle touristique ont brutalement affecté l’activité du secteur. Mais la beauté-esthétique (-18,1 %) et l’équipement de la personne (-16,3 %) ont également été très fortement touchés.
Les chutes sont moins prononcées dans d’autres secteurs, comme l’artisanat du bâtiment (-6,9 %) ou encore les entreprises de parcs et jardins (-0,8 %).