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Manuella Gritar, candidate à Miss International France : "Je ne suis pas juste un grand sourire qui défile, j'ai une voix !"

La Montpelliéraine Manuella Gritar est candidate à l'élection Miss International France. Dans cette interview, elle dévoile les coulisses du concours : le positif, comme le négatif…

Manuella Gritar, vous êtes candidate à l’élection Miss International France, pouvez-vous vous présenter ?

Et bien j’ai 23 ans et j’habite à Montpellier. Je viens de finir ma 3e année de bachelor et j’entame un master de Communication et Influence. En parallèle, je monte ma société de Delta Concept, c’est une agence de vente de box, de forfaits de téléphone et d’électricité à domicile.

Concernant mon aventure de miss, j’avais déjà participé à plusieurs élections de mes 16 à mes 19 ans et c’était très enrichissant. Cela m’a aidé à développer de la confiance et de la maturité au niveau personnel car j’étais quelqu’un de très introverti. C’est une superbe aventure à vivre, on fait d’excellentes rencontres. J’ai tout simplement eu envie de m’y replonger.

© Manuella Gritar
© Manuella Gritar

Parlez-moi du concours Miss International France ?

C’est un concours de beauté qui sélectionne des candidates au niveau mondial, c’est d’ailleurs le troisième concours le plus important au monde. Il a lieu au Japon depuis 1960 et depuis 2017, il est organisé par Bruno Lestienne. Le concours des régions aura lieu le 24 septembre à Roubaix, et la gagnante va représenter la France au Japon pendant 3 semaines. Cela va créer des opportunités internationales – partir à l’étranger, faire la connaissance de plusieurs candidates du monde entier – c’est très intéressant. Je parle cinq langues alors c’est pour moi une chance de rencontrer des jeunes filles du monde. En plus, c’est mon rêve de travailler à l’international, alors c’est une porte ouverte.

Il n’y a pas de contrainte de taille, tout le monde peut tenter sa chance. Il n’y a pas non plus de critères physiques particuliers, mais il faut être sympathique, sociable, ouverte d’esprit et très bien savoir parler. Il ne faut surtout pas avoir de préjugés pour pouvoir échanger avec de nouvelles personnes, chaque rencontre est enrichissante. On n’est pas centré sur le physique.

C’est une dimension qui est très importante pour moi. J’ai vécu beaucoup de harcèlement et de violences donc je veux lutter contre, et sensibiliser sur ces causes. Je sais que cela détruit des vies, en tant que miss on a une certaine notoriété et je veux être cette voix pour aider un maximum de personnes et d’associations.

En quoi est-ce un des meilleurs concours internationaux ?

Il y a plus de 80 pays représentés par 80 filles qui viennent en avion du monde entier. C’est aussi de superbes décors, une diffusion internationale et même sur des streams privés.

Alors c’est vrai que oui malheureusement, niveau écologie ce n’est pas terrible, car ce sont 80 avions qui décollent. Il faudrait l’éviter, on est en état d’alerte et ça me fait peur pour l’avenir. C’est pour ça que je fais des efforts à mon échelle, je fais attention à l’eau, à ne pas prendre la voiture…

Il faut aussi savoir tenir un certain discours pour faire évoluer le concours, peut être privilégier d’autres transports, faire des économies de plastique, éviter le gaspillage sur le site. En fait, il faut sensibiliser et que chaque candidate y mette du sien.

Pourquoi participez-vous ? 

Je veux vraiment changer les choses sur le sujet du harcèlement scolaire et des violences faites aux femmes, en bref : je veux l’égalité pour tous. Je suis dans des associations LGBT, féministes… L’important, c’est vraiment de véhiculer une image de liberté et de paix. Je ne suis pas juste un grand sourire qui défile, j’ai une voix !

Si vous remportez le concours le 24 septembre 2023 à Roubaix, vous représenterez la France au Japon, que cela signifie-t-il pour vous ?

Je serai ravie de représenter la France comme il se doit, de mettre la culture française et ses qualités principales en avant. Je veux véhiculer une image de paix. Mon message le plus fort, c’est que je veux prôner la paix et arrêter la guerre. Il faut mettre ses idéologies de côté et vivre avec une certaine sérénité.

Quelle sera la suite si vous remportez la victoire ? 

Si j’ai le titre, je voudrais faire beaucoup de manifestations et de conférences durant mon année de règne. Visiter un maximum de villes pour venir à la rencontre du peuple, être présente pour chaque journée importante et surtout présente auprès des gens.

Je veux aussi dévoiler les points positifs et les points négatifs du statut de miss. C’est vrai que c’est une expérience sociale merveilleuse, on parle avec beaucoup de gens et on peut en aider beaucoup d’autres. Mais on s’attire de mauvaises personnes à cause de la notoriété. Il faut se méfier de tout le monde.

Avec un autre comité de miss, cela s’était très mal passé. On m’a trahie pour une couronne et une écharpe, que je n’ai donc pas eues. C’est un monde où on veut savoir beaucoup de choses sur notre vie et maintenant, je saurai qu’il faut se préserver. Mais a côté de ça, on fait vraiment de très belles rencontres. J’ai vu les deux côtés.

Comment comptez-vous représenter la région Occitanie ? 

Cela fait 4 ans que j’ai emménagé ici, de base, je suis Bretonne. J’ai eu un coup de cœur pour cette région, il y a tellement de patrimoines, les gens sont gentils et bienveillants, alors je suis très fière de représenter ma région de cœur. Je veux être fidèle à ses valeurs. J’ai un costume régional dont je fais les croquis. Je ne veux pas tout dévoiler, mais ça sera une très belle robe occitane, avec peut-être une cape et un bijou de tête qui représente la région. Ça va être super, j’ai hâte de voir les costumes des autres régions françaises.

Quel investissement financier représente le concours ? Et quel gain ?

Pour participer, il faut payer 100 euros par candidate, l’argent servira à financer l’élection française. On a des défis photos sur les réseaux sociaux, on doit aussi faire des lives. Il nous faut trouver des sponsors pour la location des robes, le maquillage, les soins. Ils font un don de la somme qu’ils souhaitent pour nous soutenir et se mettre en lumière. Il n’y a pas de salaire de miss, mais cela peut nous donner des opportunités professionnelles.

Comme sponsors, j’ai une boucherie, des filles qui font des ongles, des coiffeurs… J’ai pas mal de personnes qui me soutiennent, je suis très fière qu’ils aient confiance en moi. Pour trouver un sponsor, il faut démarcher, se rendre en boutique apprêtée avec l’écharpe. Leur expliquer l’avantage de vivre cette aventure avec nous. Je suis dans la communication donc je leur fais des sites internet, des flyers… C’est intéressant pour eux parce que j’ai de bons services de communication donc je leur échange contre des sponsors pour une durée d’un an.

Est-ce qu’aujourd’hui c’est judicieux de se présenter en tant que miss à l’ère du mouvement Me Too ? 

Pour moi, le concours met en avant la liberté de chacun. Ils acceptent toutes les candidates, c’est n’est pas le cas du comité Miss France. Moi, j’ai un peu de formes, et les autres candidates ont toutes les morphologies, toutes les tailles. Je suis très féministe alors je trouve que c’est génial d’essayer de faire évoluer les mentalités. Toutes les femmes ont leur chance. C’est des valeurs que je veux transmettre, je vais continuer à tenir ce discours-là sans hésiter. Et même à solliciter les médias pour véhiculer ce message.

Dans certains pays, ils n’ont pas cette vision, mais en France on y adhère globalement. J’ai pu regarder certaines émissions, il y avait des femmes de toutes tailles et c’est génial. Mais dans d’autres pays, le physique prône avant tout.

J’ai pas du tout la sensation d’être une femme objet au sein de ce concours, bien au contraire, il est libérateur. Je me sentirais mal à l’aise s’il ne prônait que le physique, je n’aurais pas participé. C’est davantage la personnalité qui compte, il a beaucoup de belles femmes dans le monde. Être miss, c’est surtout mettre en avant une personnalité, pas un corps. 

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