Non à la campagne d'extermination du lapin de garenne dans l'Hérault
[TRIBUNE] par l’antenne occitane de la Révolution Écologique pour le Vivant (REV), en tant que formation politique antispéciste, est indignée par la façon dont est encouragée la décimation du lapin de garenne dans 12 communes à l'est de Montpellier.
En effet, le préfet de l’Hérault, qui a classé en mars 2023 cet animal comme espèce nuisible, invite fermement les maires concernés à engager des mesures pour les exterminer. Les moyens qui sont mis à disposition sont le piégeage, l’allongement de l’autorisation de chasse, les battues et l’usage des furets.
Le maire de Baillargues, Jean Luc Meissonnier, a saisi l’occasion pour afficher une recette de civet sur les abribus de sa ville. Derrière cette réaction cynique, indigne d’un élu, apparaît un désintérêt total pour l’écologie et l’éthique animale. Pourtant, la réalité dramatique concernant les lapins de garenne devrait être prise au sérieux par les autorités locales.
L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a classé le lapin de garenne espèce quasi menacée à l’échelle européenne, et en danger d’extinction à l’échelle mondiale. Il est donc nécessaire de s’appuyer sur une vision d’ensemble, et de freiner les méthodes génocidaires qui amèneront à la disparition de cette espèce. Des alternatives à sa mise à mort existent et doivent être envisagées.
Si certains agriculteurs dénoncent les dégâts occasionnés par le petit mammifère, la vie de cet animal est elle-même mise en danger par l’agriculture intensive, qui dégrade son habitat et épuise ses ressources. Non seulement les chasseurs ne peuvent en aucun cas être les garants d’une solution écologique et pacifique sur ce sujet, mais les élus n’ont pas le droit d’ignorer les solutions éclairées qui s’offrent à eux pour protéger les espaces agricoles concernés (répulsifs à ultrasons, clôtures tissées ou électriques…).
Par ailleurs, le lapin de garenne joue un rôle essentiel dans le réseau trophique. Il intervient également dans la biodiversité et la dynamique de certains écosystèmes grâce à ses tunnels. Le maillage de ses terriers participe au drainage des sols, et en se nourrissant d’herbes sèches, il contribue à nettoyer les sous-bois, ce qui limite les incendies et permet à d’autres plantes de s’épanouir et de nourrir d’autres espèces animales.
Au-delà des considérations purement utilitaristes, nous considérons que la valeur intrinsèque du lapin, en tant qu’individu capable de ressentir la douleur et les émotions, suffit à sa nécessaire protection.
