Economie — Région occitanie

Occitanie : le contrat de filière conchylicole signé pour booster le secteur

C’est une première en France, le contrat de filière conchylicole Occitanie vient d’être signé par l’ensemble des partenaires, en présence de Étienne Guyot, préfet de la région Occitanie, Didier Codorniou, vice-président en charge de la Méditerranée de la région Occitanie représentant Carole Delga, sa présidente, Patrice Lafont, président du Comité régional de conchyliculture de Méditerranée et Eric Banel, Directeur des pêches maritimes et de l’Aquaculture du ministère de la Mer.

La démarche recense 105 actions à conduire pour sécuriser et pérenniser la filière à l’horizon 2030. Elle est structurée en 3 orientations stratégiques : l’adaptabilité et la résilience face aux changements climatiques des écosystèmes et aux pressions sanitaires, l’accompagnement des entreprises au quotidien et la sécurisation des espaces de production et enfin la promotion de la conchyliculture et la valorisation des produits. Chaque orientation est découpée en quatre axes spécifiques, auxquels s’ajoutent quatre axes transversaux, soit 16 axes au total.

Un objectif : fédérer et montrer l’exemple

ericBanel conchy
ericBanel conchy

Ce contrat de filière a pour objectif de fédérer les conchyliculteurs autour d’une vision de leur profession, d’un projet global commun en considérant les problématiques de leurs entreprises. Il s’est construit entre mai 2020 et avril 2021, en étroite collaboration avec 150 professionnels de Leucate, Gruissan, Vendres et le bassin de Thau, 22 institutions partenaires, en plus de 20 réunions de concertation et autres ateliers participatifs. Eric Banel, Directeur des Pêches Maritimes et de l’Aquaculture du Ministère de la Mer le souligne : « pour nous c’est très important d’être ici, car c’est un contrat de territoire et c’est finalement tout le territoire Occitan qui est engagé, tout l’écosystème. Cela peut paraître ‘anodin’, maison a aujourd’hui besoin d’un engagement de la filière, d’un engagement des professionnels pour construire une vision d’avenir. L’état met des financements importants, les collectivités aussi. Notamment le plan de relance, dont le président Macron vient d’annoncer le doublement du budget de départ, on est donc maintenant à 100 millions d’euros sur la pêche et l’aquaculture, plus le fonds européen qui se rajoute pour les affaires marines, la pêche et l’aquaculture. Donc les outils financiers on les a, ce qui nous permet d’accompagner cette démarche. Ce qui nous intéresse c’est qu’on a d’abord une démarche de territoire, une démarche de filière : des professionnels, qui bougent, qui innovent, qui s’organisent et qui ont des idées. Et cela est un très beau message pour l’état, pour la profession et ça devrait donner envie aux jeunes de s’intéresser à cette filière et j’espère que ça donnera envie aux Français de consommer ces produits français. Nous souhaitons dupliquer, extrapoler et consolider cette démarche à l’échelle nationale, et ce qui est important au départ, c’est que les professionnels se prennent en main, c’est une démarche de filière et c’est ce que je souhaite retrouver dans toutes les façades maritimes, sur les autres sections conchylicoles. Cette démarche est celle qui va donner le ton pour la suite et j’espère que ce sera le tour de France des contrats de filière.»

Des enjeux importants

accueil D Cordoniou
accueil D Cordoniou

Comme l’annonce Didier Codorniou lors de son discours d’accueil : « ce contrat de filière est à l’initiative de La Région, du Comité régional de conchyliculture et de l’État. La Région, en tant que chef de file du développement économique est habituée à ces outils. Ce contrat de filière est un bel outil pour de grands projets. 530 producteurs (4% dans l’Aude et 96% sur l’Hérault) travaillent sur les zones de l’étang de Thau, à Vendres, Gruissan et Leucate, pour une production en étang et en mer. L’activité génère 2500 emplois directs. Notre production totale représente 10% de la production nationale (7 300 tonnes d’huîtres et 3 700 tonnes de moules). Ce secteur est essentiel pour notre économie bleue qui représente 8 milliards d’euros sur l’Occitanie, plus de 34 000 entreprises. »

Plafont CRCM
Plafont CRCM

Pour Patrice Lafont, président du Comité régional de conchyliculture de Méditerranée, « cette démarche a été mise en place pour répondre à la fois aux besoins de la structuration de la filière et pour répondre aux grands enjeux auxquels nos entreprises doivent faire face ; sans oublier le défi de la transmission de nos exploitations et du renouvellement des générations avec près de la moitié des chefs d’exploitation qui ont plus de 50 ans. Face à tout cela, nous avons choisi de nous réapproprier notre stratégie en croyant à notre potentiel. Cet engagement m’est donc apparu comme une évidence pour trouver des réponses collectives en construisant tous ensemble un plan d’action multipartenarial efficient. La mise en œuvre de nos 105 actions sur les deux prochaines années demande un budget d’à peu près 1,5M€, tout l’intérêt de notre projet est que les partenaires se sont tous engagés à porter un certain nombre d’actions et les sources de financement sont autant diversifiées que les partenaires. Et là, grâce à la crise Covid, il y a un effort national pour aider l’économie et nous en bénéficions aussi. »

prefet E Guyot
prefet E Guyot

Pour Étienne Guyot, le préfet de la région Occitanie : « On est tous là ! C’est très important. Ce qui se fait ici, c’est une démarche de fond, une démarche économique en faveur d’une activité professionnelle qui a un impact en termes d’emplois, de chiffre d’affaires, d’entreprise, d’exploitations, avec une grande spécificité territoriale. Démarche liée à un passé, un présent et surtout un avenir, et pour une fois nous ne sommes pas en réactif. La crise a donné l’occasion aux pouvoirs publics en général de se mobiliser et de donner des outils pour passer cette crise. Nous sommes donc en anticipation pour une profession que vous avez unie autour de cette démarche très rationnelle et rigoureuse. Notre préoccupation fondamentale, c’est la concrétisation de ce que l’on signe aujourd’hui. Mais il faut aussi penser à ce qui se passera après, la période 2024-2027, pourquoi ? Parce que nous nous inscrivons dans des outils que l’État et la Région portent ensemble, à savoir le contrat de plan Etat-Région, 6,2 milliards d’euros pour l’ensemble de l’Occitanie sur 2021 – 2027, donc avec des volumes financiers considérables. Nous avons les outils financiers, nous avons les instruments, maintenant il faut décliner action après action. Ce que je souhaite c’est que nous puissions faire le point rigoureusement, année après année.»

Les 16 axes du contrat de filière

Chaque axe spécifique, qui regroupe les actions à conduire, sera suivi par un Comité technique ad hoc. Les Comités techniques de suivi seront composés du ou des maîtres d’ouvrage de chaque axe et de l’ensemble des référents s’étant positionnés sur les actions afférentes. Le maître d’ouvrage étant le pilote de l’action. Les comités techniques de suivi seront co-animés par le Comité régional de Conchyliculture de Méditerranée et les maîtres d’ouvrage référents des axes. Les missions des Comités techniques sont de :

  • Trouver le financement et les ressources pour la conduite des actions,
  • Définir les indicateurs de réalisation des actions et assurer le bon déroulement de ces dernières et conduire leurs avancées,
  • Veiller au respect du calendrier,
  • Faire le lien avec le Comité de pilotage.

Adaptabilité et résilience face aux changements climatiques des écosystèmes et aux pressions sanitaires : bénéficier de naissains locaux adaptés et diversifier les productions ; sécuriser les productions ; un environnement de travail productif et durable ; des outils de production plus adaptés aux conditions du 21e siècle.


Accompagnement des entreprises au quotidien et sécurisation des espaces de production : produire mieux dans une démarche de développement durable ; accompagner les installations et faciliter les transmissions d’entreprise ; préserver le foncier conchylicole ; observatoire technicoéconomique de la filière.


Promotion de la conchyliculture et valorisation des produits : promouvoir les produits, les pratiques vertueuses et la qualité d’accueil dans les mas ; communiquer sur les métiers ; pénétrer des (nouveaux) marchés et développer de nouvelles activités dans les mas ; élaborer des produits de qualité.


Axes transversaux : communication interne et partage de l’information ; détecter, partager et insuffler l’innovation ; former et faire monter en compétences ; structuration de la profession.

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