Portrait (chinois) de chineur : Bros Can
Aujourd’hui on s’intéresse à Bros Can, un mec non dénué d’humour qui s’est lancé dans l’aventure de la brocante en ligne « nouvelle génération » avec un slogan : « If BroCan’t, Bros can ».
Par Fanny BESSIERE, des Bidules de Zoé
Hey Bro, tu veux bien que je t’appelle Bro ?
Hello, oui, oui , appelle moi Bro ! Je me sens mieux que quand on me vouvoie (j’ai l’impression d’être vieux).
Peux-tu nous décliner ton identité ?
Je m’appelle Aurélien, j’ai 28 ans et je viens de Reims, donc avant d’avoir du sang dans les veines, j’ai surtout du champagne qui en coule !
Dans ta bio, tu te dévoiles, mais en vrai pas tant que ça… Quel a été ton parcours avant Bros Can ?
Alors c’est là que ça se complique (rire). J’ai toujours bossé dans le commerce, vraiment tout ce que j’ai pu essayer : j’ai été caissier, vendeur, employé de rayon et même commercial porte-àporte. J’ai le goût du commerce et surtout du contact client, j’adore discuter et créer du lien ! Puis surtout, je suis un passionné de déco et j’adore passer des heures à chiner !
D’ailleurs pourquoi ce nom ? D’où vient-il ? Parce que Bros Can ? Je suis sûre qu’il y a autre chose…
Alors, pour être totalement honnête, ce n’est pas moi qui ai trouvé ce nom, c’est un ami à moi, quand j’ai voulu avancer dans ce projet. C’est avant tout parce que Bros Can ! Ca fait référence au côté atelier, parce que je ne suis pas seulement vendeur, mais aussi restaurateur (principalement de miroirs, mais j’aime toucher à tout et apprendre). Si tu ne peux pas, moi je peux le faire ! Après il y a aussi un petit jeu de mots “Bro can’t = Brocante” et ça m’a fait rire (oui oui j’ai un humour spécial).
Quand et pourquoi as-tu décidé de te lancer dans cette aventure ?
Je me suis lancé dans ce projet en fin d’année 2019, puis très vite j’ai décidé de lâcher mon job et d’essayer à fond. Je me suis dit que si je ne le faisais pas maintenant, je ne le ferais sans doute jamais. C’est venu tout simplement d’un constat quand j’ai commencé à meubler et décorer mon nouvel appartement. J’ai commencé à faire le tour des grandes enseignes de décoration. Tout ce que je pouvais voir était identique d’un magasin à l’autre, fait de matériaux m******es et polluants qui te poussent à racheter encore et toujours, puisqu’au premier démontage, c’est bon pour la déchèterie. En fait j’en ai eu marre de surconsommer pour aller toquer chez mon voisin et retrouver la même déco. Pour simplifier, un intérieur sans âme et sans conscience écologique. Donc j’ai commencé à me tourner vers les objets de seconde main pour ensuite aller vraiment vers la brocante et l’antiquité, à une époque où quand un meuble était construit, c’était fait pour durer. La preuve, cent ans après, je peux encore m’en servir à la perfection.
Te souviens-tu de la première pièce que tu as achetée ? Et la première vendue ?
Je m’en souviendrai toujours, je pense : un miroir Louis-Philippe qui était en mauvais état et que l’on a retapé avec mon ami (celui qui a trouvé le nom de Bros Can d’ailleurs). Puis j’ai voulu renouveler ma déco et je l’ai revendu pour en acheter un autre, et ainsi de suite… et Bros Can est né !
Quels sont tes objets obsessionnels inavouables ?! (On a tous des tocades de collectionneurs, n’essaie pas de nier !)
Je crois que je ne peux pas nier – certains de mes clients prennent même plaisir à me le rappeler – que j’ai un souci avec les miroirs. Le matin, en me réveillant je détache mes cheveux et je joue à Blanche-Neige en me regardant dedans. C’est un vrai kiff ! Là ,pas mal ont été vendus, mais il fut un temps, j’avais un couloir composé d’une dizaine, voire une quinzaine de miroirs (mon proprio si tu lis ça, ne t’inquiète pas j’ai rebouché tous les trous).
Où trouves-tu tes petites merveilles en général ?
J’ai commencé à me faire un petit carnet d’adresses. J’ai un client collectionneur de miroirs qui renouvelle son stock régulièrement et qui m’appelle quand il veut en revendre (sa maison est « pire » que la galerie des Glaces à Versailles). Je m’éclate aussi à participer aux ventes aux enchères et à chiner le week-end dans les vide-greniers, puces, vide-maisons… Ça reste le cœur du métier ; c’est même une des parties que je préfère !
Tu as une manière plutôt décalée de mettre en avant les objets en vente et de t’adresser à ta communauté. Quels sont exactement la touche, l’esprit, la philosophie Bros Can ?
Sincèrement, je reste moi-même. Je parle à ma communauté comme je parle à mes amis. Je te sors des “Bro”, des “frères”, des “théma”. En fait, je pars du principe qu’on est là pour s’amuser, pour rire et pour passer du bon temps. On crée des liens et j’aime me dire que l’on est un peu une grande famille !
Et pour que cette interview termine vraiment en portrait chinois de chineur : si tu étais un objet, lequel serais-tu ?
J’ai eu un peu de mal pour trouver une réponse, alors j’ai demandé à ma plus proche amie, qui m’a répondu “un objet chelou des années 70”, donc je dirai un fauteuil Togo jaune fluo des années 70. C’est coloré, c’est « cheaper », mais c’est surtout taille de cool ! (Je rêve d’avoir un salon rempli de Togo. Je ne sais pas pourquoi, ça me fascine).
Site web : https://www.broscan.fr/
Instagram : bros.can
Facebook : @Broscan34