Culture & Loisirs — Montpellier

Portrait de l’Hérault : avec Arthur Lansonneur, l’appareil photo ne fait pas le photographe (ni le talent)

A 23 ans, le photographe Montpelliérain se place comme un maître du hashtag #montpelliernow sur les réseaux, en particulier Instagram. Entre voyages, vélo et paysages, le jeune homme propose un regard coloré et saisissant sur ces endroits bien connus de l’Hérault, qu’on redécouvre à travers son objectif.

Comment avez-vous commencé la photographie ?

Arthur Lansonneur :  J’ai commencé très jeune mes premiers clichés, vers 9-10 ans. En voyage scolaire, en 2015, je me souviens que j’utilisais même ma Nintendo DS pour prendre des photos. Mais ça ne me suffisait pas, alors j’ai acheté – enfin mes parents – un petit appareil photo compact. Au début, je gardais vraiment les images pour moi, et je crois que l’élément déclencheur, ça a été la finale de la coupe du monde 2018. Il y avait une telle effervescence sur la place de la Comédie, j’ai voulu capturer et partager ce moment historique sur les réseaux sociaux. Mais la photographie, malgré les partenariats, reste une passion. Pour l’instant, je ne l’envisage pas professionnellement. En tout cas, cela m’apporte beaucoup en termes de rencontres, d’amitiés, parfois.

Professionnellement, vous avez plutôt une formation scientifique ?

AL : Tout à fait. Je viens de terminer mon école d’ingénieur. Je  suis plutôt spécialisé en physique-chimie, orienté vers le travail en laboratoire, les mesures physiques et optiques. Je travaille notamment sur les matériaux, les couleurs, donc il y a finalement un lien avec la photographie

Comment définiriez-vous votre style de photographie ?

AL : J’aime photographier des paysages naturels, autant que des paysages urbains. J’aime bien cette expression, car un paysage ce n’est pas que la campagne. C’est aussi les monuments, les transports en commun, particulièrement flashy et photogéniques ici. Cela se voit dans mon travail, je préfère quand c’est coloré. En revanche, je ne réalise pas trop de portraits.

Arthur Lansonneur, le photographe photographié ©Manon Pichon
Arthur Lansonneur, le photographe photographié ©Manon Pichon

L’habit fait le moine, est-ce que l’appareil photo fait le photographe ?

AL : Pas du tout. Sans vouloir paraître arrogant, je pense que mes photos n’ont rien à envier à des photos prises avec des appareils, et pourtant, je travaille exclusivement avec mon téléphone. Attention ! Je ne dis pas qu’on ne peut pas faire de très belles photos avec des appareils. Mais ce n’est plus une condition.

Travailler à l’appareil, ça permet de franchir un cap ?

AL : Ça dépend du type de photo qu’on veut faire. Pour des photos du quotidien, de vacances, de paysages, un téléphone suffit. Par contre, si on veut faire du portrait, on a besoin de plus de temps de pause, de détails, on peut avoir envie d’imprimer ses photos et il va falloir un peu plus d’équipement. C’est aussi le cas si on réalise des photos de nuit, ou par exemple si on veut capter le mouvement, faire du light painting. Dans ces cas-là, c’est impossible avec un appareil, parce que les temps de pause et les paramètres de l’appareil ne sont pas les mêmes que sur téléphone.

Face à un même paysage votre regard est-il identique à celui de vos proches ?

AL : C’est vrai que j’ai tendance à prendre beaucoup de photos verticales. C’est une marque de fabrique en quelque sorte et parce que je poste beaucoup sur les réseaux, notamment instagram. Ensuite, la différence se situe dans le cadrage. Quand je prends un paysage en photo, je photographie aussi ce qu’il y a autour. Par exemple, si je prends en photo un tramway, j’essaie de prendre d’autres éléments autour, les immeubles, l’ambiance… Sur la position aussi, mon approche sera différente. Souvent, on se met à la hauteur de ce qu’on photographie, ou à sa propre hauteur. Ça se voit quand on prend en photo des enfants, de haut. Moi, je n’hésite pas à varier les hauteurs, attendre le bon moment. Je peux rester 30 min sur un spot pour la bonne photo.

Le Lez des cygnes Hôtel de Région ©Arthur Lansonneur
Le Lez des cygnes Hôtel de Région ©Arthur Lansonneur

Ce serait quoi la photographie parfaite ? Existe-t-elle ?

AL : Elle n’existe pas, car cela dépend du point de vue. La photographie, c’est une histoire de goût. D’une personne à l’autre, entre le photographe et son public. Je constate parfois cette différence d’appréciation dans les retours que j’ai sur les réseaux sociaux.

Dans votre travail quelles seraient vos photos préférées ?

AL : Ma photo préférée est le fruit du hasard.  Il y a 2-3 ans, j’étais au bord des étangs à Pérols, avec mes parents. On est au bord d’un petit fossé de 2-3 mètres et on voit un coucher de soleil au loin. Mon pied tape dans un caillou, et se fracasse sur un petit tas de déchets en contrebas. Par un hasard complet, ce caillou casse en deux une bouteille en verre qui était là. Plus tard, quand je suis descendu, j’ai vu cette bouteille fendue en deux, je me baisse au niveau du sol, et là, les derniers rayons de soleil passent au travers de la bouteille, ce qui donne une photo magnifique.

Facebook : Arthur Lansonneur
Instagram : arthur.lansonneur

Une bouteille à la mer ou quand le hasard fait bien les choses ©Arthur Lansonneur
Une bouteille à la mer ou quand le hasard fait bien les choses ©Arthur Lansonneur
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