Culture & Loisirs

Prix Félix Sabatier : place aux jeunes au musée Fabre !

Pour sa troisième édition, le Prix Félix Sabatier récompense ex-aequo deux jeunes artistes plasticiens,…

Pour sa troisième édition, le Prix Félix Sabatier récompense ex-aequo deux jeunes artistes plasticiens, Katia Morel et Jimmy Richer, titulaires d’un Diplôme national supérieur d’expression plastique, obtenu respectivement à l’Ecole supérieure des beaux-arts de Montpellier Méditerranée Métropole et à l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Lyon. A la clé, une bourse remise par la Fondation Typhaine et une exposition au musée Fabre, dans les salles voûtées terminant le parcours contemporain des collections. Exposition visible jusqu’au 15 mai 2016.

Jimmy Richer, la narration à l’honneur

Très narratif, l’univers artistique de Jimmy Richer est imprégné de littérature et d’histoire. Féru du roman d’aventures L’Ile au Trésor de Robert Louis Stevenson, il a représenté des îles sauvages imaginaires sur un paravent – primé par le jury – en abolissant toute perspective, convoquant tour à tour des personnages de la Commedia dell’arte et d’autres issus de l’imaginaire collectif, sur fond de référence à la peinture extrême-orientale. Des portions de terres schématisées sous forme de maquettes et des barils de passeurs d’opium côtoient des coffres à trésors et une cage à oiseaux rappelant, selon son concepteur, les contes des Mille et une Nuits. Un travail sur les gravures anciennes d’Antonin Carême accentue l’aspect légendaire des œuvres. Dans la salle suivante, un cercueil en vitrail transpercé par des néons comme une malle de magicien recentre le propos sur la mort. Au mur, un squelette en pleine danse macabre évoque les sépultures communes. Les réflexions sociologiques d’un Philippe Ariès et la théologie de la lumière de l’abbé Suger ne sont pas loin, selon le commissaire de l’exposition, Stanislas Colodiet.

Katia Morel, un savant équilibre

Pour sa part, dans ses sculptures Befter #1 et Befter #2, sortes d’avant-après, Katia Morel livre un impressionnant travail sur l’équilibre. Prenant pour sujets de départ deux détails de tableaux du Caravage, elle les retranscrit symboliquement via ces deux sculptures. Befter #1 symbolise l’essence même du tableau Saint Matthieu et l’ange du Caravage. Elle ne retient en tout et pour tout que les mains de l’ange et la tenue drapée de l’évangéliste. Le drapé du tissu réalisé en béton repose sur un socle précaire coupé en deux. La matérialisation de l’ange semble finalement plus solide que celle de saint Matthieu. Pour sa part, Befter #2 représente la lévitation de la Vierge dans La Mort de la Vierge, du Caravage. La robe en béton de la Vierge, simplement posée sur une structure en bois et une vitre en verre, est comme en suspension. Au sol, coupées en deux par la vitre, des chaussures symbolisent la présence d’un des personnages venus accompagner Marie dans son dernier souffle, qui est pourtant pieds nus dans le tableau. Les autres œuvres de Katia Morel présentées au Musée Fabre jouent sur le trompe-l’œil et sur l’ambiguïté entre les sujets traités, les matières exposées et les supports. Une belle découverte que le travail de cette jeune artiste.

Virginie MOREAU

vm.culture@gmail.com

Musée Fabre – 39, boulevard Bonne Nouvelle – 34000 Montpellier – Tel. : 04 67 14 83 00

Le musée Fabre est ouvert tous les jours de 10h à 18h, sauf le lundi.

 

> Exposition accessible avec le billet d’entrée aux collections permanentes.

© VM/HJE 2016

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