Quand Daniel Villanova croque ses contemporains…
Quand Daniel Villanova croque ses contemporains… Vendredi soir s’est déroulé un événement important au…
Quand Daniel Villanova croque ses contemporains…
Vendredi soir s’est déroulé un événement important au théâtre Henri Maurin: le public venu en très grand nombre a pu assister à une explosion d’humour et de bonne humeur.
Pendant plus de 2 heures, le comique Daniel Villanova a littéralement pris possession de la scène du théâtre et a emmené le public dans son monde imaginaire, celui du village de Bourougnan.
Mais est-il si imaginaire que cela ? Que nenni !
On peut dire qu’il résume et symbolise à lui seul ce qui fait le pittoresque des petits villages. Et, même s’il se situe dans le Midi, il rappelle furieusement beaucoup nos beaux villages de France où le temps peut parfois sembler suspendu, le temps d’une discussion entre amis, le temps où quelques commères vous relatent leur vie et celle de leurs voisins…
Lucette, entourée de tous les autres personnages fétiches de Daniel, a diverti son public au fil de ses commérages. Tout le monde rit de toutes ces exagérations, de ces situations si coquasses. Mais est-ce en fait aussi exagéré que cela ? Est-ce si loin de la réalité, de notre quotidien ?
Même si l’humoriste fait référence à l’actualité et si, au passage, il égratigne quelque peu les politiques, son humour transpire d’universalité tant au niveau des thèmes que des personnages.
Les actions et les événements se déroulent dans une sorte de microcosme où les caractères semblent ainsi exacerbés.
Que cela se situe à Marseille ou à Marseillan, lors de la Saint-Louis à Sète ou au retour de vacances en été, ou à Bourougnan, les personnages interprétés par Daniel Villanova sont des contemporains mais nous pourrions croire qu’ils sortent tout droit des livres de Pagnol.
Même dans ce 21ème siècle où la technologie s’est faite omniprésente, où les réseaux sociaux semblent devenir des modèles de liens sociaux, rien ne semble pourtant remplacer les « cancans » de quartier, les discussions entre deux voisins, au coin d’une rue ou à l’ombre d’un platane. Ah, ce Midi que nous aimons tant !
Seulement habillé de lumière et rayonnant de son grand talent, Daniel Villanova se transforme avec aisance en un panel d’hommes et de femmes plus croustillants les uns que les autres ! Il devient ainsi devant les yeux de son public, grâce à ses gestes et ses mimiques, toute une multitude de personnages aux caractères typiques comme Lucette ou Raymond, pour ne citer qu’eux.
Apparence physique, mimiques, expression, voix : tout y est. Et même s’il aime à insérer dans ses sketches quelques expressions régionales, ceux qui ne les connaissent pas, ne sont pas pour autant « dépaysés » car son humour est universel.
Quant aux méditerranéens qui connaissent bien ces expressions, ils ont apprécié le style « fleuri » de ce comique de haut vol.
Daniel Villanova dit d’ailleurs au sujet de l’usage du patois qui semble lui coller à la peau, que « c’est en fait une légende ». Ses spectacles s’adressent à tout le monde et tout le monde le comprend aisément.
Vendredi soir, avec son morceau d’humeur et d’humour intitulé « l’Eté », mis en place avec la complicité de Carmen Rueda, l’humoriste a donc conquis son public ; que ce soit à la fois ceux qui avaient déjà eu la chance d’apprécier son précédent spectacle, « le Printemps » dont la suite n’avait rien à envier au premier, ou pour ceux qui le découvraient pour la première fois. Il faut dire que le public marseillanais l’attendait avec impatience : les amateurs avaient réservé leurs places depuis de nombreuses semaines et la soirée était affichée complète plusieurs jours auparavant.
Passant de la tendresse à l’humour parfois sarcastique, Daniel Villanova a donc montré, encore une fois à son public, que l’humour dit régional est avant tout une question de talent, avant d’être une question de « régionalité » !
Et si, à la fin du spectacle, nous savons que les fameux poissons rouges tant cherchés semblent en fait avoir été mangés par celui-là, nous pouvons dire que Daniel Villanova, lui, a bien croqué ses contemporains, le tout trempé dans une bonne sauce d’humour pimenté !
L’humoriste, qui semblait lui aussi ravi de ce retour après tant d’années sur la scène du théâtre Henri Maurin, dont il a particulièrement apprécié les nouveaux travaux d’aménagement des loges, a ensuite clôturé cette soirée marseillanaise en discutant longuement avec ses fans et en leur dédicaçant photos, DVD et livres.