RENCONTRE AVEC JEAN-MARC NUMERIN, VICE-PRESIDENT DU ROA et FONDATEUR DES CORSAIRES
RENCONTRE AVEC JEAN-MARC NUMERIN, VICE-PRESIDENT DU ROA et FONDATEUR DES CORSAIRES Son franc-parler, sa…
RENCONTRE AVEC JEAN-MARC NUMERIN, VICE-PRESIDENT DU ROA et FONDATEUR DES CORSAIRES
Son franc-parler, sa gouaille, son esprit nature empreint de justice et de droiture, en font un personnage très attachant. Son allure puissante force le respect et son sourire débonnaire incite à s’en faire un ami !
Nous sommes en face de Jean-Marc NUMERIN, un des historiques du ROA, et ancien Président emblématique des Corsaires.
« Nunu » Un personnage haut en couleurs sorti tout droit d’un roman de Pagnol.
Présentation !
Je suis né le 21 juillet 1954 à Font-Romeu d’un père catalan et d’une mère agathoise. Nous sommes descendus de Cerdagne en 1958 pour nous fixer à Agde.
Adolescent, j’ai pratiqué le Volley-Ball et le Hand-Ball. Des sports d’équipe qui m’ont permis d’acquérir une certaine adresse pour la discipline qui nous réunit aujourd’hui et qui nous est si chère.
C’est mon ami d’enfance, Daniel ANDREO qui me fit la révélation du rugby. Et à 18 ans, je chaussais mes premiers crampons.
Si on compte bien, c’est plus de 40 ans consacrés au rugby et toujours avec une âme de cadet !
Oui ! Mais j’avoue une infidélité. .Je pensais être en fin de carrière en 84 (j’avais alors 30 ans) et puis, l’amitié prenant le dessus, je suis allé jouer à Bessan pendant deux ans, écoutant encore un ami, Jean-Luc LAMBERT.
Vous êtes pardonné, Jean-Marc ! D’autant que votre retour au club d’origine allait se solder par de grandes aventures !
Mais, dîtes-moi, avec votre gabarit, vous et Daniel Andréo, vous n’avez jamais entendu « le chant des sirènes » ?
Certes oui, mais avec Daniel, nous sommes des gens casaniers, nous aimons trop notre village et l’amour du maillot agathois nous empêchait de nourrir quelques ambitions.
Nous parlions de grandes aventures, votre plus beau souvenir ?
Sans aucun doute, le titre du Champion du Languedoc de 2ème série face à l’équipe de Bram des frères Spanghéro.
On a baladé le Bouclier pendant une semaine, tantôt dans la 2CV d’Alain GOMEZ, tantôt sur la remorque d’André POURTHIER dont le fils, Jean jouait avec moi en 3ème ligne.
Le Bouclier ainsi malmené finit par tomber sur la tête de Jean-Pierre HOULES, qui termina cette semaine agitée aux Urgences à Béziers, l’arcade ouverte !
Et dire que la finale contre Bram fut un modèle de fair-play, sans mauvais coups !
Jean-Marc, autre fait d’armes important ?
L’accession en Fédérale 1 !! Ce fut un grand bonheur, une consécration car le ROA a évolué parmi les 70 meilleures équipes de France. Souvenez-vous qu’à l’époque, la 1ère division comptait 80 clubs. Autrement dit, en d’autres temps, nous aurions joué dans la cour des grands !
Mais pour arriver à cette accession, faut quand même évoquer le grand Président qui fit tant pour le ROA, Jean-Luc FABRE.
Après la démission du Président LAROUSSINIE en 1993, j’ai accepté la Présidence. Ensuite, avec le regretté Michel MILLET, nous avons tapé à la bonne porte, celle de Jean-Luc FABRE qui accepta de relever le challenge en partageant avec moi la présidence. Et c’est à partir de là que le ROA amorça son ascension vers les sommets pour aboutir à la consécration suprême, la F1.
Jean-Luc FABRE a structuré le club à tous les niveaux. Son carnet d’adresses, ses réseaux, son esprit gagneur a permis au club de décoller et de se positionner comme le 3ème club de l’Hérault après Montpellier et Béziers.
Votre sentiment sur cette saison de F1 malheureusement marquée par une relégation ?
On avait une équipe pour le maintien voire plus mais malheureusement, nous avons démarré la saison de façon euphorique avec un calendrier favorable. L’équipe s’est décompressée par la suite.
A Romans, on a subi une défaite cuisante qui fut le tournant de la saison. S’en est suivi une défaite interdite à la maison contre Valence d’Agen qui nous a plombé la saison. Vous connaissez la suite avec quelques bonus défensifs qui nous manquent au décompte final.
Optimiste pour cette saison ?
Oui ! En gardant la grosse ossature de la saison dernière, je pense que nous jouerons la qualification. Je profite de l’occasion qui m’est offerte pour vous parler de notre Président atypique, Thierry DOMINGUEZ. Comme il le répète à l’envi, il n’a pas de connaissances « rugby » mais il a un cœur d’or. Il a crée un climat de convivialité au sein du club, autant entre dirigeants qu’entre les joueurs de toutes catégories.
Aussi, je crois que cet état d’esprit nous amènera le plus haut possible, si ce n’est au bout !
Vous étiez récemment à l’AG du Comité du Languedoc. Avez-vous des idées pour réaménager le rugby amateur, sachant que des clubs de F1 à gros budgets faussent le jeu d’autres clubs issus de villes moyennes. Nous pensons au ROA, la saison passée.
La F1, c’est encore le rugby amateur. Mais pour moi, ce n’est plus du tout de l’amateurisme. Car, il faut de grosses structures, du personnel permanent pour gérer le quotidien. Le bénévolat n’est pas suffisant, il faut un encadrement professionnel. On sait faire au niveau sportif mais on ne connait pas tous les rouages et les subtilités de la partie administrative et juridique.
Ce que possèdent les grosses écuries !
En effet, les clubs de F1 ne luttent pas à armes égales, les budgets étant à géométrie variable. Aussi, je verrais bien des poules de brassage à l’issue desquelles, les clubs « riches » s’affronteraient pour l’accession à la Pro D2.
Les autres s’affronteraient dans une compétition plus homogène.
Mais AGDE peut-il avoir une équipe pérenne en F1 ?
Financièrement non en l’état actuel ! Sportivement, on a les moyens mais les finances me font peur. Dans ce monde dit « amateur », il faut des contrats « pro » ce qui induit des charges sociales.
Et puis, une remontée en F1, imposerait un minimum de confort pour accueillir dans de bonnes conditions, le public, les dirigeants adverses et nos partenaires bien évidemment. Le stade M. Millet, bien que très fonctionnel avec son barnum, son club house, ses vestiaires et ses deux stades souffrent du manque de tribune couverte.
Nous allons mettre un terme à cet entretien, Jean-Marc. Qu’avons-nous oublié ?
Les Corsaire pardi, et je tiens à parler d’eux !
Oh excusez-moi de cet oubli d’autant que c’est vous le fondateur !
J’ai crée le club des Corsaires (hommage à Terrisse) parce que les dirigeants de l’époque avaient décidé que c’était incompatible d’être à la fois, joueur et dirigeant. Comme c’était mon cas et que je ne pouvais me résoudre à remiser les crampons, le club des « vieux » a vu le jour avec l’aide de Michel CATANZANO et Bruno ROUCAIROL.
Pendant trois ans, sous l’égide de l’UFOLEP, on participa à un championnat très intéressant avec IBM, les Poquelins de Pézenas et un club corporatif de Nîmes.
Le Club des Corsaires est aussi une association caritative et d’entraide. Nous sommes fiers de donner un coup de main.
Merci Jean-Marc et restez toujours au soutien. Le ROA a besoin d’hommes comme vous !
Henri GEOFFROY