Collectivités — Grand Pic Saint-Loup

Saint-Gély-du-Fesc : Michèle Lernout, "La vie côté bien-être, c'est ici"

Après avoir été adjointe à la Jeunesse, aux Sports et au Social, Michèle Lernout est devenue en 2014 la première femme maire de Saint-Gély-du-Fesc. Une petite ville de 10 000 habitants à l'esprit village qu'elle administre avec cœur et passion…

Photo : Michèle Lernout, maire de Saint-Gély-du-Fesc © Ville de Saint-Gély-du-Fesc.
Autres visuels : © Ville de Saint-Gély-du-Fesc.

Pourriez-vous dresser un portrait de votre ville en quelques mots ?

Michèle Lernout : « Saint-Gély est une petite ville à dimension humaine, dynamique et accueillante, ancrée au milieu de la nature. Sur une superficie totale de 1 645 hectares, les deux tiers de sa surface totale sont composés de surfaces boisées. Il y a énormément d’espaces verts au centre-ville, dont le bois de la Vierge avec des jeux et des promenades, le Devois qui fait environ 7 hectares et qui constitue le poumon vert de la commune, ou encore les berges aménagées du ruisseau du Pézouillet où l’on peut circuler à vélo ou à pied – on peut aller de la route de Prades jusqu’à la sortie de Saint-Gély.

Une balade urbaine © Ville de Saint-Gély-du-Fesc
Une balade urbaine © Ville de Saint-Gély-du-Fesc

Une ceinture verte fait le tour de Saint-Gély. La commune comporte beaucoup de chemins piétonniers et 6 balades urbaines que certains Saint-Gillois ont découverts pendant le Covid, et qui avaient été mis en place par mes prédécesseurs, messieurs Bousquet et Vincent. A dix minutes, à partir du centre, on se trouve à la campagne.

Le parc de Coulondres © Ville de Saint Gély du Fesc
Le parc de Coulondres © Ville de Saint Gély du Fesc

Saint-Gély a également la chance d’abriter un parc animalier (le parc de Coulondres) avec des daims, des cerfs, des mouflons, tous en liberté, ainsi qu’une mare avec des canards. Nous l’avons équipé de toilettes sèches dans une optique de préservation de l’environnement.

Son côté nature et agréable à vivre fait de Saint-Gély un territoire très prisé. Dès que nous en avons la possibilité, nous faisons en sorte d’acquérir des terrains naturels boisés pour les préserver. C’est dans cette optique que la Ville a acquis en plein centre du village, à côté de la cave coopérative, le domaine du Dr Pépin, un espace boisé classé.»

Quelle est votre politique en matière immobilière : urbanisme poussé ou maîtrisé ?

Michèle Lernout : « Nous souhaitons que Saint-Gély reste agréable à vivre, conformément à notre slogan, ‘La vie côté bien-être’. Le Plan local d’urbanisme court jusqu’à 2030. Nous ne souhaitons pas dépasser 11 600 habitants d’ici 2030. A Saint-Gély, on ne fait jamais de grosses opérations immobilières, par choix. Car c’est bien beau d’accueillir des habitants supplémentaires, encore faut-il le faire correctement. Il faut que les structures suivent : crèches, écoles, Ehpad pour nos aînés…

Je dois avouer que nous subissons de grosses pressions démographiques, surtout depuis le Covid, avec tous ces gens qui veulent quitter leur appartement en grande ville pour une meilleure qualité de vie dans une petite ville. Mais nous résistons. Il faut dire aussi que le prix du mètre carré à Saint-Gély est, pour de la construction neuve, entre 5 000 et 6 000 euros du mètre carré. Cela freine aussi les installations. »

Quelle est la part de logements sociaux à Saint-Gély ?

Michèle Lernout : « Il y a une forte carence en logements sociaux à Saint-Gély. Depuis 2000, à chaque nouveau lotissement, la municipalité imposait 20 % de logements sociaux aux lotisseurs. Dès 2012, on a été obligés de faire 25 % de logements sociaux… à partir du total des résidences déjà construites ! La loi est absurde ! Il manque 750 logements sociaux selon ce calcul. Mais c’est intenable, on ne sait pas où mettre ces logements. Nous ne voulons pas de tours, ni créer de l’urbanisme hyperdensifié. Actuellement, nous imposons 30 % de logements sociaux dans toutes les opérations immobilières.

Une cinquantaine de Saint-Gillois sont devenus propriétaires en primo-accession. Or ce n’est pas compté dans le quota de logements sociaux ! C’est malheureux, car notre commune est reconnue pour son urbanisme cohérent. Cette ville a été pensée, il n’y a pas de mitage, tout est construit autour du centre-ville. C’est une forme d’héritage que nous devons préserver ».

Comment l’aspect social est-il géré à Saint-Gély ?

Michèle Lernout : « Contrairement à la plupart des autres villes, nous n’avons pas de bureau du CCAS. Je reçois directement les personnes qui ont un besoin social, tout comme mon adjointe aux Affaires sociales, Annie Lamor. Et les agents montent le dossier par la suite. Nous avons toujours fonctionné comme cela. Un studio est réservé aux femmes victimes de violences conjugales, leur offrant un havre de sécurité ».

La qualité de vie passe notamment par la préservation de l’environnement. Avez-vous pris des mesures en ce sens ?

Michèle Lernout : « Le Zéro Phyto a été mis en place vers 2014. Comme je vous le disais au début de cet entretien, nous procédons à l’achat ou la préemption d’espaces naturels pour les préserver.

Nous avons instauré un éco pâturage municipal il y a quelques années. A dix minutes de la mairie, à la sortie de Saint-Gély, au Patus, nous avons installé une bergerie avec des moutons et des ânes. L’éco pâturage a débuté avec un berger, et est pratiqué désormais avec l’association OCE Lou Patus. Les moutons remplacent à certains endroits la tonte mécanique. Des particuliers peuvent aussi faire appel à eux pour satisfaire à leur obligation légale de débroussaillage. L’association propose des manifestations (tonte, démonstration de chiens de berger…) lors d’après-midi pris sur le temps scolaire ou pour les seniors. Lors de la transhumance, les moutons traversent le village. C’est extraordinaire. Le samedi matin, 2 à 3 fois par an, ils traversent le marché et une banda assure l’animation musicale.

écopaturage © Ville de Saint Gély du Fesc
écopaturage © Ville de Saint Gély du Fesc

L’énergie renouvelable a été adoptée très tôt, avec des panneaux photovoltaïques sur la salle Georges-Brassens. Côté maîtrise de l’énergie, chaque année nous passons l’éclairage public en Led, selon un rythme établi. Pour faire face à la crise énergétique actuelle, nous réfléchissons à tout passer en Led en une fois. Nous travaillons actuellement sur l’extinction partielle ou totale de l’éclairage public, pour réduire notre facture énergétique, l’impact sur notre santé et préserver l’environnement. Nous allons maintenir les illuminations de Noël, mais peut-être sur une période réduite.

Nous sommes également très fiers des pistes cyclables réalisées par la commune. Les habitants de Saint-Gély disposent de plus de 10 km de pistes cyclables, trottoirs partagés ou mixtes (vélos-piétons) ; il y en aura 4 km de plus d’ici la fin de mon mandat. L’objectif est que les élèves puissent aller à l’école à vélo en sécurité. En 2023, nous créerons la piste cyclable reliant le collège. L’équipe municipale travaille beaucoup sur la mobilité. En 2023, le budget participatif sera dédié à la nature et aux mobilités douces… ».

Quel est le budget annuel de votre municipalité ?

Michèle Lernout : « Notre budget est de 10 millions d’euros de fonctionnement et de plus ou moins 4 millions d’euros pour les investissements, hors Ehpad. Mais les choses se compliquent avec la hausse de la facture énergétique. Le poste ‘énergie et fluides’ est difficile à maîtriser. Il y a également des augmentations des prix des fournitures ; des prestations ont augmenté de 20 %… Il y a une forte pression sur le budget de fonctionnement et beaucoup d’inconnues. Le bon sens nous amène à la prudence… »

A lire, ces prochains jours, l’interview de Mme Lernout sur le volet économique de son action, et un autre article sur la politique jeunesse et grand âge à Saint-Gély-du-Fesc.

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