Politique — Castelnau-le-Lez

Castelnau-le-Lez : Jean-Louis Debré célèbre les "Marianne" qui ont fait la France

Jean-Louis Debré, ancien président de l’Assemblée nationale et ancien président du Conseil constitutionnel, était présent le jeudi 13 octobre au Kiasma, à Castelnau-le-Lez. Il était venu inaugurer l’exposition des bustes de Marianne du Sénat et interpréter sa pièce "Ces femmes qui ont réveillé la France".

Photo : Jean-Louis Debré devant un buste de Marianne créé par Jean Ferrari © Virginie Moreau.

Lors du vernissage de l’exposition des “Marianne” du Sénat, le sénateur Jean-Pierre Grand, le maire de Castelnau-le-Lez Frédéric Lafforgue, ainsi que l’équipe municipale ont accueilli Jean-Louis Debré en lui remettant la médaille de la ville. Le maire a évoqué la brillante carrière de l’homme politique et rappelé que “Jean-Louis Debré collectionne les bustes de Marianne, mère nourricière qui protège les enfants de la République”.

Jean-Pierre Grand, Jean-Louis Debré et Frédéric Lafforgue © Virginie Moreau.
Jean-Pierre Grand, Jean-Louis Debré et Frédéric Lafforgue © Virginie Moreau.

Le maire a profité de l’occasion pour délivrer un message en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, rappelant qu’il s’agit d’un sujet considéré dans sa municipalité. D’où notamment l’existence d’une délégation d’adjoint à l’égalité, assurée par Sylvie Ros-Rouart, ou encore la programmation de la saison 2022-2023 du Kiasma, axée sur les féminités.

Frédéric Lafforgue a également rappelé que Castelnau-le-Lez a été lauréate des Marianne d’or en 1986 et 2017. L’exposition au Kiasma des prestigieux bustes de Marianne issus de la collection du Sénat se justifie donc pleinement, selon lui. Il a présenté une version de Marianne en surimpression, accompagnée d’un message en braille. L’entreprise adaptée Gedeas fait circuler cette œuvre adaptée de l’artiste Lucie Lith pour sensibiliser à l’insertion sociale et professionnelle des personnes en situation de handicap.

La naissance de Marianne

Devant une assistance attentive, Jean-Louis Debré a une nouvelle fois fait la preuve de ses talents d’orateur. “C’est en 1789 que les révolutionnaires, qui ont aboli la figure monarchique, décident de trouver un nouveau symbole pour représenter la nation française. Ils décident de lui donner une apparence humaine. Alors qu’ils auraient pu choisir une figure masculine, symbole de force, ils optent finalement pour un visage féminin, illustrant la fécondité et l’avenir de la nation”, a-t-il retracé devant les nombreuses personnes venues au vernissage.

Il a ensuite rappelé l’origine du prénom Marianne donné à cette allégorie de la France : “Les révolutionnaires ne souhaitaient pas donner un nom à connotation trop chrétienne à cette figure. Mais le peuple de France est pénétré des valeurs chrétiennes. Les deux prénoms féminins les plus utilisés sont alors Marie et Anne. On opte pour Marianne, nouveau symbole de la République”.

Il complète : “En 1848 est ajoutée ce qui deviendra la devise française, ‘Liberté, Egalité, Fraternité’. La nation française sera indissociable de ces trois valeurs. Elle se présente en nation libre, qui prône l’égalité entre ses citoyens et pratique la fraternité”.

Jean-Louis Debré a profité de l’occasion pour commenter l’actualité : “Dans ce monde de plus en plus incertain où la guerre a fait sa réapparition, le peuple français a besoin de cohésion, de fraternité nationale autour de la République“.

Il a conclu son propos en félicitant la municipalité d’avoir prévu que les élèves de Castelnau visitent cette exposition et prennent conscience que “les élus de la nation sont les fils de Marianne”.

Visite d’exposition

Après avoir dessiné une Marianne dans le livre d’or de la ville, Jean-Louis Debré a visité l’exposition avec le public, venu en nombre admirer la dizaine de bustes exposés. On y voit des Marianne au bonnet phrygien, d’autres plus naturelles, des Marianne figées, incarnant la droiture de la France, d’autres plus naturelles ou rebelles.

Marianne à l'effigie de Brigitte Bardot créée en 1969 par Alain Gourdon dit Aslan © Virginie Moreau.
Marianne à l’effigie de Brigitte Bardot créée en 1969 par Alain Gourdon dit Aslan © Virginie Moreau.

Au fil du temps, des célébrités comme Brigitte Bardot ou Michèle Morgan ont prêté leurs traits à cette représentation de la France. Les bustes de ces deux actrices sont d’ailleurs visibles au Kiasma.

La Marianne inspirée de Michèle Morgan, réalisée en 1972 par Bernard Potel © Virginie Moreau.
La Marianne inspirée de Michèle Morgan, réalisée en 1972 par Bernard Potel © Virginie Moreau.

On apprécie les explications fournies à côté de chaque sculpture, qui indiquent l’auteur et décryptent la représentation proposée et le contexte de sa réalisation.

Marianne en plâtre teinté signé par Claire-Jeanne Colinet en 1912 © Virginie Moreau.
Marianne en plâtre teinté signé par Claire-Jeanne Colinet en 1912 © Virginie Moreau.

Des dessins inspirés et républicains

Dans le prolongement de la coursive sont exposés des dessins d’élèves jeunes ou adultes de la Petite Académie de Castelnau-le-Lez, qui représentent tous des Marianne, de façon classique ou plus inhabituelle, en version manga par exemple. Certains artistes en herbe proposent des personnalités féminines marquantes, comme Simone Veil, Simone de Beauvoir ou Joséphine Baker pour incarner la Nation française.

“Ces femmes qui ont réveillé la France”

Jean-Louis Debré a ensuite rejoint la scène du Kiasma pour y interpréter, aux côtés de Valérie Bochenek et d’un pianiste, un spectacle intitulé Ces femmes qui ont réveillé la France. Il s’agissait plus ou moins de la 150e représentation de ce spectacle qui a commencé à tourner en 2018.

Jean-Louis Debré a retracé pour l’assistance la genèse de cette pièce née du livre du même nom : “Valérie Bochenek et moi nous sommes penchés sur ces femmes célèbres ou inconnues, ces pionnières, ces grandes voix qui ont ouvert la voie aux femmes et aidé à faire progresser l’égalité des droits. Il y a par exemple l’histoire de la première femme devenue avocate à force de pugnacité, qui a réussi à forcer ses collègues et les magistrats à l’accepter. Ou encore la première femme bachelière, la première femme qui a fait des études à l’université… Autant de personnes admirables qui méritaient d’être mises en valeur”.

A Castelnau-le-Lez, la soirée fut républicaine et fraternelle, tout autant que conviviale.

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