Saint-Jean-de-Védas : l’épicerie fine de la bière, ‘La Boîte à Houblon’, lance sa brasserie

Et c’est vrai qu’en échangeant avec les 2 associés et leur collaborateur Quentin Figueres, on se rend vite compte qu’ils foisonnent de projets, tout en prenant le temps et sans précipitation. Les 3 hommes sont bien là par passion, par défi, par envie de transmission. Alors, cette culture de la bière, ils la valorisent dans cette cave à bière qui propose plus de 200 références « nous avons une licence 3 qui nous permet d’être assimilés ‘bar’ et de pouvoir vendre des consommations de bière directement sur place. Nous avons 3 tireuses, avec 3 styles différents qui changent régulièrement ». L’équipe propose également des canettes et des bouteilles à consommer sur place ou à emporter, des bières locales, des bières françaises et des bières internationales : « nous aimons aussi travailler des styles un peu moins connus, mais tout aussi bons. Nous avons également des bières de fermentation spontanée. Nous sommes assez proches des brasseries et les interviewons régulièrement. Cela permet de les connaître, de comprendre leur philosophie, leur manière de travailler. Nous voyons ainsi si leur profil nous correspond. Nous nous donnons ensuite le luxe de ne pas prendre forcément toute la gamme d’une brasserie avec laquelle nous travaillons. Nous avons une sélection parfois de canette à canette. Nous voulons que notre clientèle soit satisfaite de nos choix ». Quentin et Paul vont prochainement faire partie du jury au concours international de Lyon fin mars et se forment régulièrement.

La fine équipe anime également des ateliers au sein de la cave : « ateliers dégustations sur une thématique de bières, différents styles de bières, des accords mets – bières … Nous avons d’ailleurs à cœur à chaque fois que l’on propose une bière de préciser avec quoi elle se marie bien, du poisson, des huîtres, du fromage… Nous aimons beaucoup le ‘Food Pairing’. Nous organisons aussi des dégustations ‘blind test’, des dégustations opaques ; des soirées à thèmes sur les bières d’un pays avec des planches de ce pays, des soirées musicales ». Les trois hommes ne sont pas sur « la bière pour s’enivrer, mais bien l’éducation à la dégustation : analyser le goût des malts, le goût des houblons, les levures. On cherche à ce que les gens prennent un temps sur la dégustation de bière. C’est comme cela qu’on le conçoit et c’est comme cela que nous même nous buvons nos bières ».

« Nous avons également monté des ateliers brassage qui se déroulent. Nous apprenons à des groupes de 8 personnes maximum à fabriquer 20 litres de bière avec du matériel simple qu’ils puissent renouveler l’expérience chez eux. C’est assez simple de faire de la bière, mais faire de la bonne bière, c’est autre chose ! » précise Paul. Durant ces ateliers, une dégustation de 5 bières différentes est organisée également : « cela permet d’appréhender le palais, on leur parle de l’histoire de la bière, c’est très ludique, les clients sont ravis ».

Quelques marches plus loin, « nous avons monté notre brasserie. La 1re bière qui en est sortie est la Saisho, qui veut dire ‘la 1re fois, l’éclosion’. C’est très symbolique pour nous, c’était notre première. Nous avons également une symbolique autour du Japon, car ce pays dispose d’un patrimoine brassicole très riche et que nous sommes un peu ‘geek’ de leur culture. Le Japon a beaucoup contribué au niveau international à la scène brassicole sur des inventions, des découvertes sur les houblons, des croisements… Ce symbole de l’éphémère avec le nom de notre brasserie – Ichido- nous parle puisque notre crédo c’est ne jamais brassé les mêmes bières », confie Paul. Ils ne brassent donc que des éditions limitées, des mini séries. La brasserie peut produire entre 120 et 130 litres de bières finies, avec « lesquels nous faisons quelques fûts qui se trouvent pour le moment à la Boîte à Houblon, des bouteilles et nous allons développer la distribution avec quelques distributeurs autour de nous » détaille Paul. Le matériel a été financé de façon autonome, l’équipe a choisi d’investir dans « du matériel professionnel, mais en format miniature ».

Aurait-on découvert une source à Saint-Jean-de-Védas ? C’est une rumeur qui court dans le village. En réalité, la brasserie utilise « l’eau du robinet, l’eau du réseau de la commune pour toutes ses bières. Elle est d’excellente qualité, testée en microbiologie et cela assure une sécurité alimentaire. L’eau du réseau de Saint-Jean-de-Védas est totalement adaptée en termes de minéraux pour brasser beaucoup de styles différents, sans que nous ayons besoin d’y retoucher en ajoutant du calcium, du gypse ou autre chose. Nous utilisons cette eau naturelle sans ajout de minéraux, » précise Paul.

L’objectif est de sortir presque une nouvelle bière toutes les semaines : « nous avons une Irish Red Ale qui va arriver, l’équivalent d’une bière ambrée rousse ; une saison avec du malt biscuit, une blanche au romarin et un porteur, bière très torréfiée en malt qui donne des goûts un peu de café, de chocolat, sans aller jusqu’à la Guinness. Nous respectons les règles, mais nous allons vers des créations, on essaie d’emporter avec nous nos clients vers notre univers », confie Paul.

Les 3 hommes ont bien des projets encore, à commencer par « le côté éducatif, faire de la bière accessible, on ne veut pas raconter n’importe quoi et on se forme, on s’informe. Nous réfléchissons aussi à développer des bières pour une entreprise, un événement, réaliser des collaborations avec d’autres brasseries ou encore des comités d’entreprise », conclut Paul.