Santé — France

Santé : les conseils de Valérie Méry, diététicienne et nutritionniste, pour perdre du poids

Alors que la Ligue contre l’obésité annonce que près d’un Français sur deux est en surpoids ou en obésité, il apparaît primordial de réintégrer de bonnes habitudes alimentaires. Une diététicienne héraultaise dévoile à la rédaction les secrets d'un bon régime alimentaire.

© Susie Carbone.

Développer l’éducation nutritionnelle dès l’enfance

La diététicienne nutritionniste du pôle médical de Castries, Valérie Méry, qui exerce aussi à Montpellier et à Villevieille, constate que l’obésité et le surpoids sont en nette augmentation. “Ce phénomène est dû à la hausse des glucides dans l’alimentation. Le problème dans l’assiette de la majorité des Français est la prévalence des féculents et des graisses saturées (pâtes, pizzas, kebab, burger…). Les gens sont également très sédentaires. Tout cela les fait grossir, explique-t-elle.

La diététicienne attribue cette “épidémie” de prise de poids à une mauvaise éducation nutritionnelle. “Le problème majeur est l’absence d’information. Il est vrai que les gens manquent cruellement de temps voire d’argent pour cuisiner des produits sains, mais il n’est ni plus long ni plus cher de se fournir en légumes frais, surgelés ou même en conserve, avec de bons apports nutritifs et peu caloriques, dévoile la diététicienne. Selon elle, l’éducation à une bonne alimentation doit se faire dès le plus jeune âge. “Cette éducation devrait passer par quelques explications simples et l’obligation de goûter chaque plat. Si l’enfant n’aime pas, il ne mange pas, mais s’il aime, il faut le servir davantage. Ce procédé avait été mis en place à l’école primaire Marcel-Pagnol de Castries. On a pu y remarquer que les enfants s’habituaient à tout manger dans la majorité des cas. Ils n’aiment pas ce qu’ils ne connaissent pas, mais en développant leur éducation gustative, ils finissent par manger de tout”, relève Valérie Méry. Selon elle, il s’agit d’un excellent moyen qu’ils deviennent des adultes responsables en termes d’alimentation.

Les habitudes alimentaires à proscrire

La nutritionniste s’inquiète de ce manque d’éducation alimentaire. En effet, certaines personnes intègrent de mauvaises habitudes dans leur routine en pensant se nourrir correctement. Il est très mauvais de boire des jus de fruits le matin, qui représentent facilement 6 morceaux de sucre en un verre, sans fibres ni vitamines. Les boissons sucrées (jus de fruits, sirops, sodas…) doivent être consommées de manière exceptionnelle car elles n’ont aucune valeur nutritionnelle”, enseigne-t-elle.

La cause première de la prise de poids n’est pas les graisses, mais le sucre, qui entraîne une véritable “épidémie de diabète de type 2”. “Les rayons pour enfants dans les supermarchés sont catastrophiques, sans doute pour créer une addiction au sucre dès le plus jeune âge. Il faut manger le moins industriel possible et limiter les glucides, qui ne sont nécessaires que lors d’un besoin en énergie (croissance, dépense physique…). Ils sont complètement inutiles lorsque nous sommes sédentaires ou que nous sommes déjà en surpoids. Plus on mange du sucre, plus on développe de l’insulinorésistance, c’est-à-dire que l’on ne parvient plus à le brûler, alerte la diététicienne.

Comment perdre du poids ?

La nutritionniste Valérie Méry estime que le meilleur moyen de perdre ses kilos en trop est de “mettre en place une alimentation que l’on aime et appauvrie en glucides. Elle juge nécessaire de contrôler certains éléments au niveau sanguin afin de vérifier s’il n’y a pas de blocage métabolique. Elle dévoile également l’importance de plusieurs facteurs souvent négligés, responsables de la prise de poids :

  • Le manque de sommeil
    “Le sommeil influe sur la leptine qui contrebalance la ghréline, deux hormones régulatrices de l’appétit. Lorsqu’on a sommeil, le sucre donne un regain d’énergie sur le moment et devient souvent la réponse privilégiée”.
  • Le manque de stimulation lumineuse et musicale
    “Allumer une grande lumière ou écouter de la musique dès le réveil permet de synthétiser la dopamine et de se stimuler rapidement. Cela évite la sensation de fatigue durant la journée et de ce fait l’envie de sucre“.
  • La sédentarité
    “Il est absolument primordial d’avoir une activité physique régulière. Idéalement, il faudrait faire une demi-heure de sport par jour, mais il est possible de faire une répartition sur la semaine. La marche dynamique est considérée comme une activité physique très efficace, car elle sollicite beaucoup de muscles”.
  • Les médicaments
    “Certains médicaments, en particulier les antidépresseurs, font souvent grossir. Ils utilisent des molécules qui favorisent la prise de poids et ouvrent l’appétit”.

Valérie Méry énonce 2 règles d’or. La première est “de ne manger que lorsque l’on a faim. Il faut apprendre à s’écouter. Si l’on n’a pas faim à l’heure d’un repas, ce n’est pas grave, il suffira de manger quand la sensation se fera ressentir, mais il ne faut pas grignoter”. La deuxième mesure à suivre est “de ne pas faire de régime restrictif. En effet, ils bloquent le fonctionnement métabolique et les personnes reprennent du poids lorsqu’elles recommencent à manger. Il faut perdre du poids dans de bonnes conditions.

Le régime alimentaire idéal

Le petit-déjeuner doit être protéiné et gras. Le menu idéal serait un œuf à la coque avec une petite tranche de pain complet, un petit fruit et une poignée d’oléagineux (fruits secs). Ou encore un laitage nature (végétal, de chèvre, brebis ou vache), avec des oléagineux et un petit fruit. Chaque élément doit rester en petite quantité. Il est également parfaitement possible de ne pas manger le matin et de pratiquer le jeûne intermittent, mais cela doit être à la condition qu’il dure jusqu’au déjeuner.

Pour le déjeuner et le dîner, il n’existe aucune restriction sur les quantités exception faite des glucides que l’on adapte à ses besoins énergétiques. Le repas idéal serait des crudités et/ou des légumes, une portion de protéines (viande, poisson, œuf, tofu…), le tout cuisiné avec des huiles de bonne qualité. Il est possible de remplacer l’aliment protéiné par du fromage et de prendre un fruit en dessert. Les féculents doivent rester exceptionnels et en très petite quantité, 4 cuillères à soupe par assiette, si l’on est sédentaire ou que l’on veut perdre du poids. Parmi les féculents, il faut savoir privilégier les légumes secs (lentilles, haricots, pois…).

Le goûter n’est pas indispensable, mais reste possible si l’on a faim. Il peut s’agir d’un laitage nature et d’un carré de chocolat, de quelques oléagineux ou encore d’un fruit. Cela peut être un peu glucidique mais pas seulement.

Si l’on a besoin de prendre un encas durant la journée, les oléagineux sont parfaits pour combler un petit creux. Ils sont enrichis en bonnes graisses et en fibres, ne sont pas sucrés et rassasient vite. Il est cependant préférable de les choisir nature, non grillés, non salés et bios”.

Le mot de la fin

Les pires ennemis de la perte de poids sont les féculents, car ils contiennent beaucoup de glucides. Même complets, ils sont beaucoup trop énergétiques pour une personne sédentaire et sont responsables du développement de leur masse grasse. Ces féculents entraînent un vieillissement et une mortalité accélérés ( diabète, hypercholestérolémie, maladies cardiovasculaires) car ils sont trop pauvres en nutriments.

Valérie Méry, diététicienne et nutritionniste
Valérie Méry, diététicienne et nutritionniste

Valérie Méry, diététicienne et nutritionniste © Susie Carbone.

“En mangeant sainement, de manière équilibrée et moins riche, l’appétit se réduit et, naturellement, il sera possible de s’écouter davantage et d’atteindre un bon équilibre. Il faut garder en tête que bien manger et en quantité suffisante est nécessaire pour parvenir à espacer les repas d’au moins trois heures. Et si jamais l’on craque un jour, ce n’est pas grave, il suffit de se rattraper avec un petit jeûne intermittent ou avec le sport”, conclut Valérie Méry. 

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