Sète : l'appel au secours des habitants de l'Île de Thau
Des incivilités aux délits, le quotidien des habitants du quartier de l'Île de Thau est rythmé entre peur et sentiment d'abandon.
(Crédit Sète Agglopole Méditerranée)
Le Collectif des habitants de l’Île de Thau a organisé semaine dernière une réunion avec les habitants du quartier, les associations, les forces de l’ordre et les élus dans la salle de la Seinchole. Ils étaient entre 60 et 70 participants. Les habitants avaient besoin de partager leurs témoignages et de se sentir écoutés et compris. Ils appellent “à trouver des solutions pérennes pour notre quartier“. Même si les habitants reconnaissent que la Police Municipale est présente, “cela n’est pas suffisant“.
Quotidien sur fond de trafic de stupéfiants
Le collectif explique vouloir “briser le silence sur les conséquences du trafic de stupéfiants sur notre quotidien. Nous voulons que les choses changent, nous voulons vivre à nouveau paisiblement dans notre quartier. Depuis quelques années les habitants de l’Ile de Thau subissent d’innombrables nuisances liées notamment au trafic de stupéfiants. Les habitants du quartier, qui essaient d’y vivre tranquillement, d’y faire grandir leurs enfants en toute sécurité, sont excédés“. Une dame pose par exemple la question de savoir “pourquoi des dealers et guetteurs sont arrêtés et remis en liberté 4 heures plus tard ?“. Les questions et commentaires fusent de toute part : “ils ne sont pas de Sète. Pourquoi font-ils la loi au centre commercial? A qui appartient le quartier? Qui sont les clients consommateurs? Qui les héberge et les nourrit? Tout le monde sait qui ils sont. Les prix sont affichés sur les murs. On doit négocier avec eux pour pouvoir travailler …“
Des agressions et de la peur
A l’image d’une dame habitant le quartier qui raconte “avoir voulu prendre sa voiture pour aller faire ses courses. Deux de ces dealers étaient assis dessus et n’ont pas voulu partir. J’ai contacté la police, ils sont venus et quelques jours plus tard, ma voiture était cassée“, les habitants sont agressés et ont peur, comme ce papa qui précise “c’est dommage car les aires de jeux d’enfants ont été rénovées, mais on a peur d’y aller“. Le Collectif résume ainsi : “aujourd’hui nous faisons le constat d’un quotidien devenu impossible. D’un quotidien ponctué par les nuisances des moteurs de voiture tournant toute la nuit, des cadavres de bouteilles, des mégots et des ordures dans la rue tous les matins, des cris, des menaces, des bagarres, des meurtres, agressions et règlements de compte“.