Culture & Loisirs

Thibault FRANC expose « le courage des oiseaux »

C’est sous l’intitulé Le courage des oiseaux que la galeriste Hélène TRINTIGNAN présente la nouvelle exposition individuelle de Thibault FRANC. Outre la figure poétique de l’oiseau et…

C’est sous l’intitulé Le courage des oiseaux que la galeriste Hélène TRINTIGNAN présente la nouvelle exposition individuelle de Thibault FRANC. Outre la figure poétique de l’oiseau et d’un monde flottant, dans ses peintures et assemblages, il est notamment question de crise, de survie, de refuge, de résistance et d’héroïsme. A voir jusqu’au 28 février 2014.

> Retrouvez cet article dans son intégralité dans ” l’Hérault Juridique et Economique “ du 30 janvier 2014, avec des commentaires d’œuvres par l’artiste lui-même.

Prônant la transdisciplinarité humaniste, Thibault FRANC est à la fois philosophe et artiste. Ses créations mettent en lumière un certain fonctionnement du monde pour mieux le faire évoluer. Il insiste sur la dimension prophétique de l’art et de l’artiste, tout en les appelant à l’humilité.

L’oiseau

« Le courage des oiseaux, c’est bien sûr le titre d’une chanson de Dominique A, qui parle d’amour perdu, de neige et de froidure. Comment pouvons-nous passer l’hiver ? Comme des passereaux, serrés les uns contre les autres à l’abri des haies, le plumage ébouriffé pour le rendre plus isolant ? A la recherche de la moindre parcelle de nourriture, graine de lin ou vermisseau ? Les oiseaux meurent rarement directement à cause du froid, plutôt du manque de nourriture pour maintenir leur énergie intérieure. Certains migrent, d’autres restent sur place. Mais toujours, les oiseaux sont pour nous une source d’espoir, d’émerveillement, de par leur vivacité, leur liberté de mouvement, leurs réapparitions saisonnières. Ils volettent autour des bergères, des ramoneurs, des cendrillons… Ils sont le signe du courage et du changement, des crises salutaires, des pays au-delà du mur. La capacité à s’affranchir de la pesanteur, comme dans nos rêves, pour conquérir les autres mondes », explique Thibault FRANC. L’artiste avoue avoir été très marqué, dans son enfance, par les films Le Roi et l’Oiseau, sur l’anarchie, et Jonathan Livingston le Goëland, sur le désir d’absolu. Cette exposition succède à une autre intitulée Unknown Camp qui abordait la notion de refuge, car « Les oiseaux réunissent des fragments du monde pour se créer un nid ». Autrement dit, ils ont la capacité de recréer un monde différent à partir d’un monde connu.

La disparition

« Plusieurs de mes œuvres récentes abordent la notion de disparition », indique Thibault FRANC. C’est le cas notamment de ses tableaux Simon, Voué à disparaître et Bonjour M. FRANC et d’un autre où la ville de São Paulo est bombardée par des météorites. Face aux changements du monde (la crise, la raréfaction du pétrole, les catastrophes naturelles) émerge la nécessité de réfléchir à l’avenir. L’idée de chute évoquée par certains de ses assemblages (à relier à la chute d’un empire ou d’une civilisation) rejoint cette préoccupation car elle mène à d’autres possibilités créatrices, selon lui.

Des jouets d’enfants patinés

Thibault FRANC compose ses assemblages à partir de jouets d’enfants en plastique – « dans dix ans il n’y aura sans doute plus de plastique ; il sera devenu rare et suranné, du fait de la raréfaction du pétrole », souligne-t-il – puis leur ajoute une patine semblable à celle du temps, « comme si elles avaient survécu à une catastrophe, comme si c’étaient des antiquités sorties du fleuve ». Il se dit très inspiré par la science-fiction, qui a bercé son adolescence, d’où les allusions à la saga Star Wars. Pour lui, l’art contemporain se situe à la croisée de l’Antiquité et du futurisme et naît de leurs tensions. Avec humour, il dit se voir comme « un guerrier chargé de maintenir une flamme ». Ses créations reflètent les questions qu’il se pose sur le monde.

Projets

Thibault FRANC réfléchit actuellement à un projet pictural qui pourrait s’appeler Les derniers jours de Montpellier. Déjà auteur d’un livre, il vient d’en achever un second, intitulé Temps mort, pas encore édité, et travaille actuellement sur un roman relevant du réalisme fantastique, qui devrait s’appeler Contre-temps. Du 3 au 14 février, il fera un workshop au Centre d’Art Contemporain d’Istres dans le cadre de l’événement La vague des sentiments, puis, en novembre, il y présentera l’expo individuelle Je ne peux plus faire autre chose que vivre, dans laquelle l’art sera envisagé comme une guerre personnelle.

On apprécie son univers artistique mystérieux et complet, qui résonne comme un avertissement à l’intention du monde et de ses inconséquences.

Virginie MOREAU

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