Musique — Montpellier

[VIDEO] Hayrane: “Au-delà des langues, la musique est universelle. L’émotion reste la même”

“La musique me suit depuis toujours. Je suis né le 15 juin 1993 à Casablanca, et je viens d’une famille d’artistes [...] J’ai commencé par le chant. Puis, je me suis mis à pianoter sur un clavier de mon père. A un moment, il m’a proposé de faire de la musique plus sérieusement. Il m’a demandé si c’est ce que je voulais vraiment faire. J’ai dit que oui, alors il m’a inscrit au conservatoire de Casablanca. J’avais 12 ans [...] Aujourd’hui ce que j’aimerais vraiment, c’est vivre de la scène, là ou j’ai grandi”

Comment la musique est arrivée dans votre vie ?

Hayrane : Mon père est musicien et ma mère, disons que c’est une artiste dans sa manière de penser. Mes parents m’ont toujours accompagné dans la musique. Je pense que j’ai dû faire ma première scène quand j’avais 3 ans, pour une fête de fin d’année. Et depuis, j’ai participé à toutes les fêtes de fin d’année possibles ! Quand j’ai intégré une école de commerce à Montpellier, j’ai monté mon premier groupe dans l’association de musique Larsen. J’aimais tellement l’association que j’ai donné son nom à mon chat, qui est parti avec madame, malheureusement…

Chant, guitare, piano… Par quoi avez-vous commencé ?

Hayrane : J’ai commencé par le chant. Puis, je me suis mis à pianoter sur un clavier de mon père. A un moment, il m’a proposé de faire de la musique plus sérieusement. Il m’a demandé si c’est ce que je voulais vraiment faire. J’ai dit que oui, alors il m’a inscrit au conservatoire de Casablanca. J’avais 12 ans. C’était assez loin de chez moi donc pour éviter d’attendre, mon père s’est inscrit en même temps que moi. J’ai fait cinq ans de solfège avec mon daron à côté…  Plus tard, j’ai fait un peu de guitare au conservatoire, mais j’ai surtout appris grâce à Youtube.

Vous faites aussi de la loop station ? En quoi cela consiste ?

Hayrane : C’est une technique qui repose sur un système de boucles musicales. Ça me permet de jouer de tous mes instruments à la fois, alors que je n’ai que deux mains… Donc dès que je joue quelque chose d’intéressant, je l’enregistre et le passage tourne en boucle. Je peux y passer des heures. C’est comme ça que je compose, souvent en commençant par un peu de guitare. Ça me permet d’utiliser pleins d’effets, d’expérimenter. Avant 2022, j’étais un compositeur caché. Les chansons ne sortaient pas de mon appartement. Je me cachais derrière les reprises, je trouvais ça plus facile. Composer, ça nécessite de se dévoiler. 

Dans vos compositions, l’utilisation de la langue arabe représente t-elle une barrière culturelle ?

Hayrane : Pas nécessairement. Je m’inspire beaucoup du chaabi, la musique populaire, folklorique marocaine, qui est présente partout. Et avant de jouer, je parle avec mon public, je leur présente ma chanson. Je pars dans un petit voyage linguistique en expliquant le sens des mots et de la chanson… J’ai par exemple une chanson qui s’appelle “Goulili”, ce qui signifie “dis-moi” en arabe, et les gens connaissent maintenant les paroles. Je trouve ça impressionnant. Mais prenons des exemples plus connus : Zina, de Babylone ou encore Tek Tek, de Dystinct. Ce sont des chansons en arabe mais les francophones les connaissent. La musique maghrébine commence à avoir de plus en plus d’influence dans le rap. De nouveaux styles, de nouvelles rythmiques apparaissent. Ça fait plaisir. De toute façon, je pense qu’au-delà des langues, la musique est universelle. L’émotion reste la même.

Au studio ou sur scène, où préférez-vous être ?

Hayrane : Sur scène, j’y ai grandi. Je fais de l’animation musicale depuis tout petit. Un micro, une scène, des projecteurs, et je suis dans mon élément. C’est pour ça qu’il était plus difficile pour moi de me familiariser avec l’environnement du studio, où je préférerais aller seul. Je voulais retrouver une certaine intimité.

Être capable de gérer tout le processus créatif seul, c’est un objectif ?

Hayrane :  J’aimerais bien être vu comme cette personne qui essaie de se débrouiller seule, par ses propres moyens. C’est un peu l’objectif. Mais je suis bien-sûr ouvert à tous ceux qui aiment ce que je fais et qui voudraient rejoindre l’aventure ! J’ai fait des castings, des concours etc. J’étais à la quête d’une certaine visibilité, qui n’a pas forcément payée comme je le voulais. Mais ça m’a donné l’envie de perfectionner ce que je sais faire, à savoir le live, de conserver ce lien, cette manière d’échanger avec le public. Et qui sait, peut-être qu’un jour c’est une personne du public qui me produira !

A côté de la musique, vous avez une autre activité ?

Hayrane : Tout à fait. J’ai une agence de communication. Je considère ça comme un gagne-pain, un travail alimentaire, car ce que j’aimerais vraiment, c’est vivre de la scène. Avec l’agence, j’accompagne l’évolution des artisans et des commerçants sur les réseaux sociaux. On propose aussi de la photo, de la vidéo… Je fais également de l’évènementiel, je gère notamment les soirées musicales du Redline.

Dans la musique, quel est le but à atteindre pour vous ?

Hayrane : Mon objectif serait de réussir à fédérer des artistes qui ne se connaissent pas, à créer une communauté réunie autour de la musique. Aux soirées musicales que j’organise, les artistes qui ne se connaissaient pas se rencontrent pour collaborer. Et je me vois bien produire. J’ai beaucoup plus de facilité à accompagner les autres qu’à prendre des décisions pour moi-même. D’ailleurs, mon nom de scène, Hayrane, ça veut dire “l’indécis”.

Je crois qu’il y a une autre explication à ce nom de scène…

Hayrane : Tout à fait. Pour l’anecdote, j’ai eu l’occasion de faire la première partie de Oboy en jouant au week-end d’intégration de mon école de commerce. Les organisateurs avaient annoncé un guest spécial, sans préciser quand il viendrait dans la soirée. Quand ils m’ont annoncé sur scène par mon prénom, Hamza, les gens ont pensé qu’ils allaient voir le rappeur belge… Il était temps de changer de nom d’artiste ! 

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