Violences faites aux femmes : un comité départemental dédié, des moyens renforcés
Ce comité départemental coordonne désormais l’ensemble des acteurs prenant en charge les femmes et les enfants victimes de violences. Il assurera aussi un suivi des moyens qui y sont consacrés dans le département de l’Hérault.
Le 3 septembre 2021, dans une circulaire, le Premier ministre a décidé de la mise en œuvre d’une action englobant les aspects judiciaires, sociaux et sanitaires des violences faites aux femmes. Dans ce cadre, le vendredi 1er octobre 2021, le préfet de l’Hérault Hugues Moutouh et les procureurs de la République de Montpellier, Fabrice Belargent, et de Béziers, Raphaël Balland, ont inauguré le comité départemental des violences faites aux femmes*.
Ce comité départemental permettra de coordonner l’ensemble des acteurs de cette politique publique prioritaire et sera chargé du suivi des moyens existants pour écouter, prendre en charge et protéger les femmes et les enfants victimes de violences dans le département de l’Hérault. Etat des lieux des moyens déployés dans l’Hérault…
Des moyens renforcés pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles
• 6 postes d’intervenants sociaux en commissariat et en gendarmerie (ISCG) sont répartis dans le département (3 en zone police et 3 en zone gendarmerie) pour assurer l’accueil et l’accompagnement des femmes victimes ;
• 10 réseaux inter-institutionnels et interprofessionnels dédiés à la lutte contre les violences faites aux femmes maillent le territoire et renforcent la coordination départementale. Ils sont le fruit d’un partenariat entre la délégation départementale aux droits des femmes, la CAF et les collectivités territoriales ;
• 2 structures d’hébergement dédiées aux femmes victimes de violences existent dans le département. Le foyer de Béziers comprend un dispositif innovant qui permet aux forces de sécurité intérieure l’accès à un appartement 24 heures/24 heures afin de mettre une femme et ses enfants à l’abri ;
• Des signatures de protocoles entre les établissements de santé, la Justice et les forces de l’ordre pour le dépôt de plainte ;
• Un plan de formation de sensibilisation des agents d’accueil des services publics, des agents de police des commissariats (Montpellier, Béziers et Sète), des policiers municipaux de Béziers, de Bédarieux et des professionnels de 1re ligne (les écoutants du 115 par exemple). En parallèle, la gendarmerie nationale déploie un module spécifique et compte à ce jour 570 gendarmes formés dans l’Hérault ;
• Des permanences de juristes et de psychologues du CIDFF renforcées dans les secteurs en tension (Béziers et Montpellier) et les zones rurales.
Les dispositifs de lutte contre la récidive
• Un centre de suivi et d’accompagnement pour les auteurs de violences à Montpellier porté par l’association d’entraide et de reclassement social a été créé en 2020. Il constitue une porte d’entrée pour les hommes violents dans la perspective d’une prise en charge globale (sociale, accès aux soins…) dans le cadre d’une mesure judiciaire ou dans une démarche volontaire ;
• La mise en œuvre en 2021 de la Mesure d’Accompagnement Protégée et de l’Espace Rencontre Protégé pour les ressorts du tribunal judiciaire de Béziers et du tribunal judicIaire de Montpellier. Ces dispositifs visent à éviter tout contact entre la victime et l’auteur des violences pour l’exercice de l’autorité parentale (droits de visite et d’hébergement après la séparation).
• 33 bracelets anti-rapprochement ont été affectés et 22 “téléphones grave-danger” ont été délivrés depuis le 1er octobre 2020 par les tribunaux judiciaires de l’Hérault.
• Mise en place du dispositif d’éviction du conjoint violent : deux places d’hébergement à Montpellier, comprenant une prise en charge socio-éducative dans le cadre d’un contrôle judiciaire et prochainement une place à Béziers.
Bientôt un observatoire spécialisé
Un observatoire départemental des violences faites aux femmes et intrafamiliales sera créé dans l’Hérault grâce à un partenariat entre l’Etat, le Conseil départemental et la CAF. Il permettra de recenser les besoins au plus près des territoires et de cartographier les actions et les dispositifs à déployer.
Comment se faire aider si l’on est victime de violences ?
Tout d’abord, le numéro d’appel téléphonique 3919 offre une aide et une écoute anonymes et gratuites. Le site Internet ArretonsLesViolences.gouv.fr permet d’effectuer un signalement en ligne.
Enfin, en cas d’urgence, composez le 17 par téléphone, le 114 par SMS pour obtenir de l’aide.
- * Celui-ci est également composé de représentants de la Police nationale, de la Gendarmerie nationale, de la Direction Départementale de l’Emploi du Travail et des Solidarités, de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, des Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation, de l’Agence Régionale de Santé, de la CAF, du Conseil Départemental de l’Hérault, de la Ville de Montpellier et des associations en charge de ces questions.