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AGDE - AVEC LES AMIS D’AGDE et L’AMICALE GAULLISTE D’OCCITANIE à l’ombre de la Croix de Lorraine (8)

AVEC LES AMIS D’AGDE et L’AMICALE GAULLISTE D’OCCITANIE à l’ombre de la Croix de Lorraine (8) Témoignages…

AVEC LES AMIS D’AGDE et L’AMICALE GAULLISTE D’OCCITANIE à l’ombre de la Croix de Lorraine (8)

Témoignages :

Image 2(18)Touchés par le témoignage de Léopold Servant, certains de nos lecteurs ont tenu à nous faire part de leur ressenti, du simple merci aux appréciations les plus chaleureuses. Pour les uns c’est l’occasion de la découverte d’une époque qu’ils n’ont pu connaître, pour les autres, de moins en moins nombreux, ce sont des souvenirs liés à notre histoire agathoise qu’ils ont intimement vécu avec le camp d’Agde.
Plus originaux, les remerciements de lectrices pour avoir appris un sens aux mots « Rancho », une soupe à base de choux, de riz et de pommes de terre et à la « pérolle », du camp de Miranda, un chaudron d’un mètre de diamètre, haut de trente centimètres, rappelant le chaudron utilisé par nos grands-mères pour cuire la soupe dans la cheminée, le «pairol» en occitan.
Léopold partageait sa cellule avec Michel Poniatowski, ancien ministre d’Etat et député européen que nous avons reçu à Agde,, dans les années 70, dans l’exercice de ses fonctions. (photo du regretté Jean Callèja), sur le péron de l’ancienne mairie, Jules Cruells Capèce Minutolo, premier adjoint à Pierre Leroy Beaulieu, accueillant Michel Poniatowski.

Une traversée de 29 jours :

Image 3(19)Pour échapper à l’atmosphère délétère régnant en Afrique du Nord à cette époque et rejoindre les troupes contre l’oppressseur, Léoplold a réussi à s’engager dans la Marine Nationale. Il a suivi à Médiouna, près de Casablanca, un mois de formation, puis en janvier 1944, le voilà à Alger. Il est affecté aux opérations de l’Atlantique Nord et embarqué sur le Strathmor, un bâtiment de transport de troupes britanniques, qui ramène en Angleterre 10.000 soldats, parmi lesquels, ceux de la VIIIème armée anglaise qui ont vaincu Rommel. Après 29 jours d’une traversée éprouvante, exposé aux sous-marins ennemis et aux tempêtes, il touche terre à Liverpool, d’où il rallie Porsmouth, le grand port de guerre du sud de l’Angleterre et port d’attache de la Combattante.
 
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Sur l’Audierne en pleine bataille de l’Atlantique :

En avril il est versé dans les F.N.F.L., les Forces Navales Françaises Libres et embarque à bord du chasseur de sous- marins, le Q O41 Audierne du nom d’un port Breton, Il y restera jusqu’à sa démobilisation en décembre1945. L’Audierne, raconte Léopold, est construit en bois, pour rester, le plus longtemps possible, à flots en cas de torpillage. (tableau de l'Audierne de la peintre espagnole
Ribera). Conçu pour la chasse des sous-marins, il est équipé de dix grenades sous- marines dont quatre sont montées sur des lanceurs spéciaux. Contre l’aviation et autres navires, il est armé de 4 canons, un antiaérien, le «pom- pom», sur l’arrière, d’un 75 sur l’avant et de deux « Oerlikon de 20 », sur la passerelle. Ces canons furent l'une des armes antiaériennes les plus produites durant la Seconde Guerre mondiale. Deux mitrailleuses doubles les « Lewis » complétent cet armement. (photo un Oerlikon 20 mm (en position de tir anti-aérien à 45°) à bord du HMS Hermine en 1942) (Wilképédia)

Un équipage international :

Image 5(13)Le commandant Krotov est d’origine russe, le second Pétrokilos, d’origine grecque, par chance, le troisième officier, Fourcade, est catalan, un avec qui je pouvais parler « patois » souligne Léopold. Trois anglais l’officier de liaison, le radariste et le radio complètent le poste de commandement.Quant à l’équipage sur 33 hommes 32 sont bretonsLéopold, le gersois, est le seul « étranger » !!Heureusement il y a le catalan, Fourcade avec lequelil peut échanger en occitan. Les Bretons qui ontrejoint De Gaulle depuis 1940, s’expriment entre eux, dans leur langue ancestrale. Ce sont des marins-pêcheurs qui, à l’Appel du général, ont détourné la surveillance des allemands, et traversé la Manche avec leurs chalutiers.

Un honneur à ne pas oublier :

Ne pouvant briguer le poste de canonnier dont il rêvait, Léopold se retrouve « maître d’hôtel » ce qui lui vaudra de recevoir et de servir à bord de l’Audierne, à Brest le Général De Gaulle en tournée d’inspection !! La vie à bord est rude, stressante, toujours sur le qui-vive, huit jours en mer, deux jours à terre. Une victoire qui n’en n’était pas une : à la poursuite d’un sous-marin nous l’avons grenadé, une nappe d’huile remontant en surface, nous avons pensé l’avoir touché… ce n’était qu’un lâcher d’huile volontaire, une ruse utilisée souvent par les sous-mariniers pour échapper à leurs poursuivants. L’Audierne avait aussi à se défendre contre les avions, une vingtaine de bâtiments du même type que lui, ont été coulés par la Luftwaffe. En retour, l’Audierne compte cinq avions abattus, à son actif. « C’était un jeu dangereux » précise-t-il modeste !
Image 6(1)Alors que la présence française lors du débarquement est passée
sous silence, l’Audierne, aussi petit soit-il, se couvre de gloire, comme la Combattante, lors de ces premiers jours de juin.
En face Arromanches, raconte Léopold « c’est tragique ! nous avions l’impression que chaque obus allemand faisait mouche, en coulant une barge de débarquement avec sa cargaison de fantassins ». Affecté au ramassage des morts de toutes nationalités dont la mer était couverte ce fut, pour lui, son pire souvenir. Après une semaine terrible nous avons repris le train-train des patrouilles en mer avec les escortes des « liberthy- ships », navires construits à la chaîne par les chantiers américains qui, souvent, ne faisaient qu’un voyage avant d’être mis à la casse. Les convois transportaient ravitaillement, armes, munitions pour les protéger des torpillages, nous les escortions,
par la mer du Nord, la mer de Norvège et la mer de Barens jusqu’à Mourmansk, grand port de l’extrême nord-ouest de la Russie. Tempêtes et froid, notre lot pratiquement journalier, nous tenaient continuellement en alerte, en vigilance maximum, sutout contre les mines allemandes venant, par mauvais temps, flotter entre deux-eaux.
Pour clôre ce périple qui, d’Albert à Léopold, du Canada à l’Espagne, de la Combattante à l’Audierne, nous a vu traverser Image 8(3)océans et continents, comment ne pas lier à notre récit le souvenir de la première bataille de l’Atlantique à laquelle ont participé plusieurs agathois, dont mon père, à bord d’un navire Q. (photo un sous-marin en surface).

Avec les navires Q contre les U Boots :

Sous cette appellation apparemment mystérieuse de « Navires-Q », se cachent des bateaux-pièges (en anglais Q-ships). Par leur silouhette, ces bateaux, devaient ne pas alerter les flottes ennemies et, par leur petit taille, les dissuader d’utiliser, contre eux, une torpille, dépense exhorbitante pour un si maigre butin. Pour lutter contre les U Boots, sous-marins allemands causant d’énormes dégats dans les convois alliés, les Britanniques les lancent dès 1915, les Français font de même en 1916. Ces bateaux pièges, quelquefois de simples chalutiers, à bord desquels étaient camouflés des canons, dévoilaient leur armement à la dernière minute, quand, le sous-marin ennemi, sûr de lui, faisait surface, pour les attaquer au canon, croyant avoir à faire à une proie sans importance et sans défense. Devenu, à son tour, une proie facile il était rapidement coulé par le canon du bateau piège.
Image 7(5)J’ai encore en moi, le souvenir des récits de mon père (photo) nous racontant ses campagnes, lors de la première bataille de l’Atlantique en 14/18, quand, embarqué comme quartier-maître canonnier à bord d’un chalutier piège, il traquait pour les couler les sous-marins ennemis. Des missions battant les records de séjours en mer, sans toucher terre quels que soient les temps, calmes plats ou déferlantes impressionantes.

Remerciements: Nous avons le plaisir d‘adresser nos remerciements à Mr et Mme Köllisch qui ont mis à notre disposition les documents sur l’épopée de Léopold Servant. Bon Noël et Joyeuses, fêtes de fin d’année pour tous.

Le président des AMIS D’AGDE Jules Cruells Capèce Minutolo AMICALE Gaulliste d’Occitanie chez Jules Cruells Capèce Minutolo, 53 bis rue Sadi Carnot 34300 AGDE 04.67.94.00.10. courriel : Michelangeagde@gmail.com

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