Droit

Agde - Espoir pour le Coeur de Ville ....ou nouveau contrat d'échec ?

Mercredi 14 mars, le Préfet de Région, le Directeur de la Caisse d'allocations familiales…

Mercredi 14 mars, le Préfet de Région, le Directeur de la Caisse d’allocations familiales de Béziers, le conseiller général du canton et le président de l’agglomération Hérault Méditerranée se sont retrouvés pour apposer leur signature au bas d’un document qui, dans le cadre de la politique de la ville, ambitionne de faire évoluer le centre ville au même rythme
que le reste de la commune.
C’est parce que le coeur ville a été défini comme « territoire prioritaire » que cette signature a été rendue possible.
La ville dAgde, classée en catégorie Il dans le dispositif de CUCS (contrat urbain de cohésion sociale), pourra ainsi continuer à bénéficier de crédits spécifiques censés aider ce quartier et sa population.
Notre maire et son premier adjoint (qui a en charge le dossier depuis une dizaine d’années) n’ont pas manqué de se réjouir de cette « promotion » lors des dernières séances du conseil municipal et du conseil communautaire.

Ils ont en effet de quoi afficher leur satisfaction lorsque l’on sait que le classement en « territoire prioritaire » est motivé par « un taux de chômage de près de 43 %, plus de 600 familles en situation économique précaire, un habitat vétuste et dégradé et une cohabitation difficile entre plusieurs communautés … caractéristiques d’une zone urbaine sensible. » (Je n’invente rien, je ne fais là que reprendre le document élaboré par leurs propres services).

Qu’est-ce que le CUCS ?

Ceux pour qui le sigle ne signifie pas grand’ chose n’auront pu éclairer leur lanterne lors de la réunion d’agglo du 3 0 janvier dernier dont la question constituait le plat de résistance.
En effet, pour cette réunion « publique », la place réservée au public était à la porte de la salle, juste derrière le mur qui servait à la présentation Power Point (traduit « paouère ponte » par le président) du projet.
Cette question, désormais de compétence communautaire, figuait aussi à l’ordre du jour du conseil municipal du 2 février.
Elle a été quelque peu perdue au milieu du débat sur le budget primitif de la ville.
En fait, le Contrat Urbain de Cohésion Sociale est un projet à la fois ambitieux et intellectuellement satisfaisant s’il atteint les objectifs qu’il se fixe: préserver la cohésion sociale, s’attaquer aux causes de la grande pauvreté et de l’exclusion et concilier identité et mobilité. (Encore que le dernier point évoqué soit sujet à controverse lorsque, pour l’expliciter, les auteurs du projet précisent : « si on aime son quartier, on a aussi besoin d’en sortir … on ne peut pas penser tous les services collectifs en termes de proximité immédiate, et de ce point de vue, le centre-ville apparaît aujourd’hui suffisamment bien doté. »)

Plus de deux millions d’euros pour… trois fois rien :

Le CUCS prend le relai du Contrat de ville signé pour la période 2000-2006.
Les sommes qui lui ont été consacrées se sont élevées à 2,26 millions d’€ (chiffre dont se gargarisait le 1″ adjoint en conseil) mais pour des résultats plus que limités … Pour preuve, ce nouveau contrat.
Qu’a-t-on vu en effet en termes de réalisations concrètes ? : La création de la maison de la justice qui était déjà dans les clous depuis longtemps et qui a vocation à traiter toute la population et pas le seul quartier visé, un poste de « polices » mixte qui, curieusement, ferme chaque jour à l’heure où les besoins se font plus pressants, quelques « bricoles » côté maison de quartier, une agence sans moyens et qui n’a de « sociale » que le nom place de la Glacière, plus quelques opérations d’insertion intéressantes menées dans le cadre du PLIE piloté par … le maire de Pinet.

Bref, 10 ans de politique de la ville, des centaines de milliers d’euros dilapidés pour un bien maigre résultat … et dire que, lors de la dernière campagne municipale, le maire actuel avait fait de la politique de prévention et de sécurité la priorité des priorités.

Et demain donc ?

Lorsqu’on lit, entre autres, que les « orientations programmatiques porteront … sur la pérennisation des initiatives associatives de solidarité (épicerie sociale) », lorsque « le nombre de repas servis » est considéré comme un critère de réussite et lorsque notre maire se félicite en conseil municipal de l’activité soutenue des restos du coeur, on peut s’inquiéter du fait que le but poursuivi soit plus la possibilité d’obtention de subventions supplémentaires que le bien-être des populations. (Et qu’on ne vienne pas me dire que je remets ici en cause le travail admirable des bénévoles associatifs; heureusement qu’ils sont là, mais la collectivité aura réussi lorsque justement elle n’aura plus besoin de faire appel à eux).

Lorsqu’on présente la vieille ville comme « le lieu de rencontre de groupes de jeunes réfractaires à l’autorité institutionnelle », lorsqu’on écrit que «… communauté maghrébine… voisins gitans… population d’agathois de souche attachés au centre ville d’antan… nouveaux arrivants à la recherche de calme et de beauté … la coexistence de ces groupes ne se fait pas sans conflits, notamment en terme d’usage au quotidien de l’espace public » et qu’on conclut que « l’évaluation en cours du contrat de ville … permet de constater les effets visibles … d’une intervention globale et cohérente sur le centre ville d’Agde », il parait clair que nos édiles, s’ils ne se satisfont pas de la situation, s’en accommodent parfaitement.

Il serait anecdotique de relever que la population est divisée en autant d’archipels que la commune (où les « vieux » Agathois sont décrits comme des gens qui « adoptent une posture critique au changement » opposés aux « nouveaux arrivants … dont la politique d’acquisition de biens immobiliers pourrait annoncer une nouvelle page dans l’histoire du quartier »), si la notion de communautarisme n’était pas avancée nettement ; car il est bien question dans le document de base de quatre « communautés » ayant des difficultés à vivre ensemble.

Avec de tels a priori, il sera difficile de faire évoluer les choses; d’autant plus que, au lieu d’essayer de circonscrire les problèmes aux quelques trublions qui les provoquent (ce qui serait mettre en évidence l’absence d’efficacité de la politique suivie), on préfère stigmatiser l’ensemble des groupes ou de la population.

Enfin, la question de l’économie et de l’emploi n’est abordée que sous l’aspect, non négligeable certes, de l’insertion et pas du tout sous celui des activités commerciales existantes.

Or l’existence d’un réseau commercial de proximité dense est nécessaire au maintien d’une cohésion sociale des quartiers; et l’action des collectivités locales, au travers des décisions d’implantation ou de développement des surfaces commerciales, n’est pas neutre en la matière.
Certes on ne va pas cracher sur les aides que pourra apporter le CUCS, puisque l’argent reste le nerf de la guerre.

Bienvenue donc aux nouveaux capitaux et bonne chance à ceux qui seront amenés à faire vivre ce nouveau contrat; encore faudrait-il changer les façons de voir et la concrétisation des objectifs devrait-elle prendre le pas sur les études, les statistiques et la culture de la réunionnite.

Téléchargez et imprimer le projet et les photos et diffusez le à vos proches et amis : https://www.herault-tribune.com/archive/pdf/Espoirpourlecoeur.pdf

Parti Agathois – Antoine Allemand
Qui est-ce ? – Fiche TrominosCap :
https://www.herault-tribune.com/?p=p04&action=view&Tr_Id=18 Pour le

Mail: contact@parti-agathois.com
Site Internet : http://www.parti-agathois.com
Tel : 06 09 52 62 72

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