Béziers : l'ancienne prison va devenir un hôtel-restaurant

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Et si on se payait un petit week-end dans une ancienne prison ? L’insolite est une source de motivation inoxydable pour échapper au quotidien. Alors direction l’ancienne maison d’arrêt de Béziers où la vie carcérale s’est évanouie un beau jour de l’année 2009. Et dire que les locaux avaient surnommé cette prison “le château”. Prémonition ou hasard ? Il y a de quoi vous donner la chair de poule.

Mais patience, pour le moment l’enthousiasme du maître d’ouvrage est en avance sur les travaux. L’entreprise SAS Mando, en charge du chantier, annonce la naissance d’un lieu inédit. Les occupants pourront bénéficier d’un côté de sa dimension monacale et de l’autre d’un espace tourné vers la liberté. Mais qu’est-ce que cela peut vouloir dire ?

Concrètement, au départ, les concepteurs disposent d’une soixantaine de cellules de 9 mètres carrés. Avec 1 cellule et la moitié d’une autre, ils réaliseront 1 chambre de 13 à 14 mètres carrés comprenant une salle de bain, et ainsi de suite pour obtenir 30 chambres. C’est de leur hauteur de plafond que les chambres tireront une certaine originalité et leur aspect monacal. Pour marquer ce sentiment de retraite et d’isolement, les murs seront recouverts d’une chaux blanche et la literie aura également un aspect immaculé.

Les petites fenêtres des chambres sur lesquelles ont buté les regards avides de liberté des détenus, seront agrandies. Un changement qui pourrait faire oublier l’aspect carcéral du lieu. La liberté retrouvée de l’endroit se traduira par une œuvre d’artiste, une sculpture d’oiseau faite en bois de récupération. A l’extérieur, la cour dédiée auparavant à la promenade laissera place à 3 salles de séminaire, tandis que le chemin de ronde accueillera la future piscine.

La renaissance en hôtel-restaurant de la maison d’arrêt de Béziers va laisser derrière elle le souvenir d’un lieu délabré, surpeuplé, et marqué du sceau de la guillotine qui s’est dressée entre ses murs de 1939 à 1949. Lors des journées du patrimoine 2019, une ultime visite a été ouverte au public. Il s’est rendu en nombre pour goûter à l’étroitesse des conditions de vie des détenus et écouter une dernière fois le vacarme infernal des portes de prison. C’est en inspirant aux visiteurs un silence de monastère que les auteurs de ce projet ont imaginé la renaissance du lieu.