HÉRAULT - On vous dit tout sur la rentabilité des radars automatiques
La poule aux œufs d’or de l’état Français voit ses œufs diminuer de taille à mesure du temps. En 2017, le gouvernement…
La poule aux œufs d’or de l’état Français voit ses œufs diminuer de taille à mesure du temps. En 2017, le gouvernement a enregistré sa plus grande recette engendrée par les radars automatiques toutes catégories confondues, avec plus d’un milliard d’euros (1,013 milliard pour être précis), du jamais vu. Mais avec l’arrivée des mouvements sociaux en novembre 2018, de nombreux axes routiers ont été bloqués à la circulation et de nombreux radars ont été dégradés, voir détruits. Ce qui a fortement impacté la rentabilité de ces radars avec « seulement » 864,4 millions d’euros de recette. Une baisse historique, puisque depuis l’arrivée des radars automatiques, il y a 17 ans maintenant, la courbe des recettes n’avait jamais cessé d’accroître.
Les chiffres de l’année 2019 sont arrivés, sans trop de surprises au vu du maintien dans le temps des mouvements sociaux. La recette s’élève cette fois à 760 M€ dont 561 M€ concernant les amendes forfaitaires et 199 M€ pour les amendes majorées, ce qui constitue une nouvelle baisse de la courbe de 12 % cette fois, par rapport à l’année précédente.
En ce qui concerne l’Hérault :
Le département possède 33 radars de vitesse dont 8 sont situés sur les autoroutes A9, A709 et A750. Et sans surprise ici aussi, ce sont ceux-là qui rapportent le plus avec 235 162 flash en 2019, ainsi que 130 999 flashs pour les radars situés sur les autres réseaux routiers. Ce qui porte le nombre de flash total à 366 161 sur l’année 2019 avec une moyenne de 1105 flashs/jour contre 448 645 flashs en 2018. Le gouvernement aime parler d’une « tolérance » de 5 % de la limitation de vitesse « afin de donner le bénéfice du doute au conducteur ». En réalité, il s’agit ici simplement de la marge d’erreur des machines, autant des radars que des compteurs de vitesse au tableau de bord des véhicules. Car en France, il n’y a aucune tolérance sur la vitesse excessive.
Pour rappel, le radar de vitesse sur l’A709 à hauteur de Montpellier dans le sens Nîmes vers Béziers a été recensé comme étant le 5ème radar le plus rentable de France en 2018, avec 104 876 flashs.
Moins nombreux, mais plus rentables
Les radars de feux tricolores sont moins nombreux avec un total d’une vingtaine de cabines, dont 5 dans la ville de Béziers et 15 sur Montpellier et sa métropole. Le nombre de flash s’élève à 35 457 en 2019 ce qui porte leur recette à un minimum de 3,19 M€, car l’amende minorée s’élève à 90 € et 4 points en moins sur le permis de conduire, contre 38 935 flashs en 2018. Le radar de feux tricolores le plus rentable de l’Hérault est celui placé au croisement du boulevard Jaques Fabre de Morthon et de la rue de l’industrie à Montpellier, avec un total de 5 149 flashs en 2019.
Les radars de passage à niveau sont encore moins nombreux, seulement 8 dans le département, mais sont eux aussi très rentable car l’amende minorée s’élève également à 90 € ainsi qu’une perte de 4 points sur le permis de conduire. Ces radars ont flashé 1915 fois en 2019 pour une recette minimale de 172 350 €, ce qui donne une moyenne de 97 flashs/jour, contre 2046 flashs en 2018. Le record est attribué à celui installé au passage à niveau proche de la gare SNCF d’Agde, sur la D13. Peu étonnant, quand on sait qu’il suffit juste de dépasser le marquage au sol pour être flashé, et non la barrière de sécurité. Nombreux sont les usagers de la route peu prudents, qui se sont fait flasher alors qu’ils n’avaient pourtant pas franchi le passage à niveau.
La limitation a 90km/h a été remise en place sur certains axes par le Conseil Départemental de l'Hérault.
En bref, les chiffres sont en baisse depuis 2018 mais ils risquent d’être rapidement revus à la hausse, avec l’installation de nouveaux radars dit « tourelles » un peu partout sur le territoire, de nouveaux radars dit « urbains » bientôt en phase de test notament dans la ville de Montpellier, mais aussi du développement des radars mobiles embarqués dont la gestion est donnée à des prestataires privés afin de faire circuler ces véhicules jusqu’à 8 heures par jour (Contre un peu plus d’une heure par jour avec les forces de l’ordre actuellement, selon le gouvernement), de jour comme de nuit, week-end compris. Les amendes des contrôles de la police de circulation, hors stationnement payant s’élèvent à 889 M€, ce qui porte le montant total des infractions de la route à 1,65 milliard d’euros en 2019. Des chiffres en baisse donc, mais des services tout de même juteux, alors qu’on ignore la rentabilité précise des stages de récupération de points. Le gouvernement rappelle que : « La décision d’implanter ou d’utiliser des radars n’est jamais prise en considération d’intérêts financiers, mais uniquement pour contribuer à la réduction des morts et des blessés sur nos routes. » , mais il n’est pas certain que la majorité des Français soit du même avis…